Teatro Regio (Turin)

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Teatro Regio
Présentation
Type
Salle d'opéra
Fondation
Architecte
Carlo Mollino (reconstruction en 1966)
Inauguration
1740
Fermeture
1936 (incendie)
Patrimonialité
Bien culturel italien (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Remplace
Teatro Regio (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Localisation
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Coordonnées
Carte

Le Teatro Regio (Théâtre royal) de Turin compte parmi les plus prestigieuses scènes d'opéra d'Italie. Il dispose de 1500 places assises et est situé sur la grande place Castello de Turin[1].

Histoire du Teatro Regio[modifier | modifier le code]

L'origine[modifier | modifier le code]

La décision de construire à Turin un véritable grand opéra, à l'instar des autres capitales de l'époque, a été prise en 1713, lorsque le Traité d'Utrecht ajoute à la Savoie le Royaume de Sardaigne, sous Victor-Amédée II.

Mais plusieurs années s'écoulèrent avant que l'idée du théâtre se concrétise et ce ne fut qu'en 1738, sous son successeur Charles-Emmanuel III, que commencèrent les travaux. Jusqu'alors (et depuis 1678) la Salle du Théâtre Ducal, dite « de Saint-Jean », avait assuré, en partie, cette fonction. Conçu par Filippo Juvarra et inscrit dans le bloc des Secrétariats, le nouveau théâtre a été réalisé par Benedetto Alfieri. Les travaux commencèrent en 1738 et poursuivirent jusqu'au , il fut inauguré par la représentation de l'Arsace de Francesco Feo, livret de Pietro Metastasio[2].

Né quarante ans avant La Scala, le Regio s'enorgueilit d'avoir présenté des centaines de premières, parmi lesquelles, Manon Lescaut, La Bohème de Giacomo Puccini, Salomé de Richard Strauss.

Le nouveau théâtre pouvait accueillir 2 500 spectateurs et sa salle était considérée la plus grandiose d'Europe. Les grands noms du chant et du ballet se sont produits sur les planches du Regio, en confirmant sa glorieuse tradition. En 1798, pendant l'occupation française de Turin, le Regio fut rebaptisé du nom de National. En 1801, il devint le Grand Théâtre des Arts et, en 1804, le Théâtre Impérial, nom qu'il conserva jusqu'en 1814. Après la chute de Napoléon et le retour de la Maison de Savoie à Turin, le théâtre reprit son ancien nom de Teatro Regio (Théâtre royal).

En 1838, Pelagio Palagi apporta un certain nombre de modifications à ses structures. En 1905, Ferdinando Cocito procéda à des travaux importants de transformation de la salle et de la scène[3]. En 1924, Giacomo Mattè-Trucco, le génial concepteur de Fiat Lingotto, introduisait dans la tour de scène le béton armé. À partir du début du siècle, le Regio devint le temple de la musique de Wagner et de Strauss et, en même temps, l'un des théâtres les plus ouverts à la jeune école vériste italienne.

Inauguration du Teatro Regio, par Pietro Domenico Oliviero

L'incendie et les bombardements[modifier | modifier le code]

La nuit du 8 au est une date dramatique pour la vie culturelle et musicale de Turin : la salle et la scène du Teatrio Regio furent complètement détruites par un incendie. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les bombardements de 1942 et 1943 ajoutèrent des ruines aux ruines et ce n'est qu'en 1966, après de nombreuses vicissitudes, que l'on confia à l'architecte Carlo Mollino et à l'ingénieur Marcello Zavelani-Rossi le projet de reconstruction du théâtre.

Le nouveau Teatro Regio[modifier | modifier le code]

Le nouveau Teatro Regio, reconstruit au même emplacement, place Castello, en dépit de sa conception différente, s'inscrit harmonieusement dans le contexte architectural de l'ancienne place. Il fut inauguré officiellement le soir du avec la représentation de l'opéra I Vespri siciliani de Giuseppe Verdi. Une imposante grille coulissante en bronze, réalisée par Umberto Mastroianni, intitulée Odyssée Musicale, ferme l'entrée principale. Le nouveau complexe théâtral a été conçu et réalisé en adoptant les technologies les plus modernes. Au-delà de sa fonction de salle de spectacles, le Regio joue un rôle bien plus vaste : celui de centre propulseur de la vie culturelle et artistique de Turin et du Piémont. Son directeur musical jusqu'en 2018 était le chef d'orchestre Gianandrea Noseda[4]

Après plus de 248 ans d'activité, il ne cesse d'être le témoin de l'histoire et des événements de Turin et de l'Europe.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Informations générales | Teatro Regio Torino », sur www.teatroregio.torino.it (consulté le )
  2. « History | Teatro Regio Torino », sur www.teatroregio.torino.it (consulté le )
  3. (it) Marina Tabacco, « Pelagio Palagi a Torino. Memoria e invenzione nel Palazzo Reale | Contemporaryart Torino Piemonte » (consulté le )
  4. Jacques Schmitt, « I Vespri Siciliani à Turin : Viva Verdi ! », sur ResMusica, (consulté le )