Tanna japonensis

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Tanna japonensis ou higurashi (蜩, 茅蜩, ひぐらし?) est une espèce d'insectes hémiptères de la famille des Cicadidae, regroupant principalement les cigales. Distribué à travers toute l'Asie de l'Est, il est surtout présent au Japon. Son cri strident peut être le plus souvent entendu en matinée ou soirée.

Le kanji le représentant vient du caractère pour Miscanthus, du nom des roseaux qu'il affectionne comme habitat. Son cri lui vaut aussi d'être appelé familièrement kanakana (カナカナ?) au Japon.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Le corps de l'higurashi adulte mâle mesure entre 28 et 38 mm, la femelle entre 21 et 25. L'abdomen du mâle est plus long et épais que celui de la femelle, permettant de facilement les différencier. En outre, l'infra-cavité abdominale du mâle est plus développée, donnant à son cri une plus grande résonance[1].

Le corps est coloré dans des tons rouges et bruns, avec une pointe de vert autour de l'œil ainsi qu'au centre et à l'arrière du thorax ; les individus vivant en montagne sont plus sombres[1].

Chenille d'Epipomponia nawai attachées à l'abdomen d'une Tanna japonensis femelle.
Le premier stade de la larve d'Epipomponia nawai mesure 0,6 mm de long.

Habitat[modifier | modifier le code]

Japon
T. japonensis vit dans de nombreux habitats du sud de l'Hokkaidō, au climat continental humide, jusqu'à l'extrême-nord d'Amami-Ōshima (où l'on retrouve des variantes et sous-espèces comme T. j. ishigakiana), près de Taïwan, au climat subtropical humide, aussi bien dans les plaines que les régions montagneuses.
Autres pays d'Asie
T. japonensis prolifère en Chine mais est absent de la péninsule de Corée[2].
Types d'habitat
Ils vivent près des cyprès, cèdres et forêts de bois dur[1].

Écologie[modifier | modifier le code]

Epipomponia nawai est un papillon de nuit, parasite utilisant T. japonensis comme hôte pour ses œufs.

Ils peuvent également servir d'hôte aux œufs de mouches de la famille des Sarcophagidae[1].

Cri[modifier | modifier le code]

Fichier audio
Son de T. japonensis
noicon
Cri de T. japonensis enregistré dans le parc forestier de d'Higashitakane Shinrin-koen, situé à Kawasaki le 1er août 2006 vers 14:00. Le fond sonore est composé du bruit de voitures et du son du vent.
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Son cri se fait surtout entendre au cœur de l'automne, de septembre à mi-octobre, où il est quotidien. Dans certaines régions, il émet déjà des appels à la fin de l'été[1].

Les mâles émettent un son distinctif, pouvant être interprété comme « KIKIKIKIKI », « KEKEKEKEKE » et « CANNAT KANAKANA ...». Leur appel est assez sonore, mais ne porte pas sur de longues distances[1].

Le cri se fait entendre avant le lever du soleil et ils chantent souvent à l'aube, au crépuscule ou après le coucher du soleil, lorsque la température est moins élevée, ou lorsque le temps est nuageux[1]. Selon un ouvrage de Sakis Drosopoulos et l'entomologiste Michael F. Claridge, le cri varie avec la température : plus celle-ci est élevée, plus le mâle cymbalise à intervalles rapprochés[3].

Au Japon, la culture populaire associe ce cri à la mélancolie, et il devient un sujet littéraire ou audiovisuel, comme dans le jeu Higurashi no naku koro ni, où le son est un élément principal du scénario.

Sous-espèces[modifier | modifier le code]

On distingue deux sous-espèces :

  • Tanna japonensis japonensis ;
  • Tanna japonensis ishigakiana.

Tanna japonensis ishigakiana Kato, 1960[modifier | modifier le code]

Cette variante peut être trouvée à Ishigaki, une île de la Préfecture d'Okinawa. Cette sous-espèce fut un temps en danger et à ce titre reprise sur la liste rouge de l'UICN, mais la situation est aujourd'hui considérée comme non préoccupante. Leur cri est plus métallique, avec un tempo plus rapide, que celui de Tanna japonensis japonensis.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Son nom d'espèce, composé de japon et du suffixe latin -ensis, « qui vit dans, qui habite », lui a été donné en référence au lieu de sa découverte.

Son nom japonais, higurashi, vient de 日暮らし (日を暮れさせる, hi o kuresaseru : « faire se coucher le soleil ») ou similairement de 日暗し (日を暗くする, hi o kuraku suru : « assombrir le jour »), étant donné la croyance populaire qui prête à la cigale le pouvoir d'accélérer l'arrivée du crépuscule (暮れ kure)[4].

Haïku de la poétesse Sutejô[5] (1634-1698)
日ぐらしや

捨てて置いても

暮るる日を

higurashi ya

suteteoitemo

kururu hi o

Ô cigale !

même si tu le laisses tranquille,

le jour passe si vite !

Higurashi dans les œuvres de fiction[modifier | modifier le code]

Synonymie[modifier | modifier le code]

Tanna japonensis a pour synonymes[6] :

  • Leptopsaltria japonica Horváth, 1892
  • Pomponia japonensis Distant, 1892
  • Tanna japonensie Distant, 1892
  • Tanna japonensis subsp. japonensis
  • Tanna japonensis var. kimotoi Kato, 1943
  • Tanna japonensis var. nigrofusca Kato, 1940
  • Tanna japonesis Distant, 1892
  • Tanna japonnesis Distant, 1892
  • Tanna joponensis Distant, 1892
  • Tanna nipponensis Distant, 1892
  • Tanna sasaii Matsumura, 1939

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g (ja) Itō ShūShirō Hokuryūkan, 学生版 日本昆虫図鑑 (Students Encyclopedia of Insects, Japanese Version), Tōkyō, Kita Takashi Hall,‎ (ISBN 4-8326-0040-0)
    (ja) Nakao Shunichi, セミの自然誌 : 鳴き声に聞く種分化のドラマ, Tōkyō, Chuokoron New Company,‎ (ISBN 4-12-100979-7)
    (ja) Tanomoto Miyatake et Yasutsugu Kanou, 検索入門 セミ・バッタ,‎ , 215 p. (ISBN 978-4-586-31038-8)
  2. En Occident, une erreur d'écriture aurait laissé croire que T. japonensis se trouvait également en Corée.[réf. souhaitée]
  3. (en) Sakis Drosopoulos et Michael F. Claridge, Insect sounds and communication : physiology, behaviour, ecology, and evolution, Boca Raton (Fla.), CRC Press, , 532 p. (ISBN 0-8493-2060-7, lire en ligne), p. 113
  4. (ja) « ヒグラシと暮らし、ヨアカシと明かす。 », sur 考えるメディア,‎ (consulté le )
  5. (ja) « 俳人検索結果 | 末成歳時記 »,‎ (consulté le )
  6. GBIF Secretariat. GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org, consulté le 18 avril 2022

Liens externes[modifier | modifier le code]

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