Aller au contenu

Rue Crébillon (Nantes)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Rue Crébillon
Image illustrative de l’article Rue Crébillon (Nantes)
La rue Crébillon depuis la place Royale en 2021.
Situation
Coordonnées 47° 12′ 50″ nord, 1° 33′ 37″ ouest
Pays Drapeau de la France France
Région Pays de la Loire
Ville Nantes
Début Place Graslin
Fin Place Royale
Morphologie
Type Rue
Longueur 240 m
Histoire
Anciens noms Rue de Goyon
Rue de Varennes
Géolocalisation sur la carte : Nantes
(Voir situation sur carte : Nantes)
Rue Crébillon
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Rue Crébillon
Géolocalisation sur la carte : Loire-Atlantique
(Voir situation sur carte : Loire-Atlantique)
Rue Crébillon

La rue Crébillon est une rue de Nantes, en France, réputée pour ses commerces de vêtements et joaillerie de luxe (The Kooples, Gérard Darel, Lacoste, Mauboussin, etc.).

Situation et accès

[modifier | modifier le code]
L'entrée du passage Pommeraye et la rue du Puits d'Argent vues depuis la rue Crébillon.

Située dans le centre-ville de Nantes elle relie la place Royale à la place Graslin et rencontre sur son tracé les rues de Guérande, Contrescarpe, Régnier, Santeuil et Boileau, le passage de la Châtelaine, ainsi que la rue Grétry. Il s'agit d'une rue entièrement piétonne depuis 2011[1] (auparavant, elle n'était que semi-piétonne depuis 1985[2]), légèrement en pente descendante vers son extrémité orientale.

Près du débouché de la rue Santeuil, en retrait d'une dizaine de mètres par rapport à la rue Crébillon, se trouve l'une des entrées du passage Pommeraye, galerie marchande couverte classée monument historique depuis 1976.

L'actuel aménagement de la rue la rendant entièrement pavée date de 2017-2018[3].

Sur les 240 mètres de l'artère, sont répartis par paires, 12 portiques en verre trempé conçus également en 1985 par l'architecte Bernard Barto ; hauts de 2,30 m, larges de 1,80 m et épais de 20 cm, ils sont éclairés au néon en lumière diffuse et font donc office d'éclairage public[2], en plus des réverbères fixés sur les façades.

Portique de verre trempé faisant office d'éclairage urbain.

Origine du nom

[modifier | modifier le code]
Croisement de la rue Crébillon et de la rue du Puits d'Argent.

Elle rend honneur au dramaturge français Prosper Jolyot de Crébillon (1674-1762).

Le no 13, rue Crébillon au débouché de la rue Santeuil.

Le projet du tracé de la rue date de 1770, et fait partie de l'une des trois artères principales voulues par Jean-Joseph-Louis Graslin, receveur général des fermes, qui permettra d'irriguer le nouveau quartier qui, par la suite porta le nom de son promoteur[4]. L'alignement des façades qui la bordent s'achève en 1828[5].

Achevée à la fin du XVIIIe siècle, la rue Crébillon porte le nom de « rue de Goyon » et relie les deux nouvelles places Graslin et Royale. Certains documents mentionnent qu'en 1787, la rue est également baptisée « rue de Bourbon »[6]. En 1791, après la fuite du roi Louis XVI, la rue est provisoirement nommée « rue de Varennes »[7]. C'est vers 1792 qu'elle adopte le nom "rue Crébillon"[8].

En 1852, la rue est une des premières voies nantaises à être équipées de lanternes alimentées au gaz[9].

En 1985, l'artère est réaménagée, présentant des trottoirs larges de 3 mètres chacun, pavés de dalles de granit beige, tandis que la voie centrale également de 3 mètres de large était bitumée, à l'exception des zones de croisement avec les principales rues adjacentes, qui sont aussi pavées de granit[2].

La rue Crébillon vue depuis la place Graslin.


La rue devient voie piétonne le [3].

Entre et , l'artère a fait l'objet de travaux de réaménagement afin d’améliorer l'accessibilité et présenter une configuration similaire aux rues piétonnes du secteur. La voie centrale fût retraitée de manière à la mettre au même niveau que les trottoirs actuels en supprimant les enrobés qui ont été remplacés par des pavés de granit tandis que les portiques lumineux ont été remis en état et équipés de leds[10],[3].

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

[modifier | modifier le code]

Expressions populaires locales

[modifier | modifier le code]
Croisement de la rue Crébillon avec la rue Santeuil.

Cette rue, très commerçante, a donné au vocabulaire nantais le verbe crébillonner qui signifie « traîner en faisant ses courses[11] ». Selon Stéphane Pajot, c'est le seul cas en France où le nom d'une rue ait donné naissance à un verbe[12].

L'expression « frisé(e) comme la rue Crébillon » fait, quant à elle, référence à la rectitude de cette rue.

Architecture et bâtiments remarquables

[modifier | modifier le code]

Au no 24, à une vingtaine de mètres du théâtre Graslin, se trouve l'« Hôtel de France »[13], établissement 4 étoiles installé depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale dans un ancien hôtel particulier du XVIIIe siècle ayant appartenu à Jean-Joseph-Louis Graslin qui fut à l'origine de l'urbanisation du quartier. Cet établissement de 72 chambres présente un hall d'accueil de style Louis XVI[14].

L'entrée de l'Hôtel de France depuis la rue Crébillon.

Voies secondaires

[modifier | modifier le code]

Passage de la Châtelaine

[modifier | modifier le code]

Situé entre les nos 18 et 20[coord 1], ce passage commercial doté notamment de boutiques de prêt-à-porter, a été percé en 1961 et est également appelé « passage Crébillon-Scribe » puisqu'il permet de rejoindre la rue Scribe. Détruit par un incendie le , sa reconstruction qui a débuté le et doit permettre, d'une part, d'augmenter la surface commerciale en la faisant passer à 2 350 m2 sur deux niveaux, et d'autre part, d'intégrer 37 logements organisés autour d’un jardin suspendu[15]. Sa réouverture est prévue pour le printemps 2018[16].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. « Cœur d’agglomération 2011/2013 - L’extension des aires piétonnes », sur nantes.fr
  2. a b et c « Éclairages publics - Portique lumineux rue Crébillon », sur archives.nantes.fr
  3. a b et c « Nantes. Travaux rue Crébillon pour améliorer l'accessibilité », sur presseocean.fr,
  4. Université de Nantes, 1984, p. 67
  5. Pied 1906, p. 83
  6. Archives municipales de Nantes, DD 225 et DD 262.
  7. Archives municipales de Nantes, 155Z03 et 1D4.
  8. « Affiches de Nantes et du Département de la Loire-Inférieure, no 142 », sur le site des Archives départementales de Loire-Atlantique, .
  9. Kahn et Landais 1992, p. 34
  10. « Le centre-ville poursuit sa mue », Ville de Nantes,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. Rault et Sigot 1996
  12. Parlez-vous Nantais ? Petit lexique à l’usage du néo-nantais sur nantes-developpement.com
  13. Il ne doit être confondu avec l'immeuble du no 2 de la place Graslin, appelé « hôtel Henri-IV » puis « hôtel de France ».
  14. « Nantes. L'hôtel de France a rouvert ses portes rue Crébillon », sur ouest-france.fr (Ouest-France Entreprises),
  15. « Commerces : le Passage de la Châtelaine va renaître », sur www.nantes.fr,
  16. « Le passage de la Châtelaine va rouvrir au printemps 2018 », sur www.nantes.fr,

Sur les autres projets Wikimedia :

Coordonnées des lieux mentionnés

[modifier | modifier le code]

wikilien alternatif2

Les coordonnées de cet article :

  1. Passage de la Châtelaine : 47° 12′ 50″ N, 1° 33′ 40″ O

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Claude Kahn et Jean Landais, Nantes et les Nantais sous le Second Empire, Nantes, Ouest éditions et Université inter-âges de Nantes, , 300 p. (ISBN 2-908261-92-8).
  • Jean-Pierre Rault et Jacques Sigot, Les Noms des rues de Nantes, Éditions CMD, coll. « Découverte », , 400 p. (ISBN 978-2-909826-36-3).
  • Université de Nantes. Service formation continue dont université permanente, Çà et là par les rues de Nantes, Nantes, Reflets du passé, , 207 p. (ISBN 2-86507-016-6).

Articles connexes

[modifier | modifier le code]