Repair café

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Un repair café à Amsterdam.

Un repair café (littéralement café de réparation) est un atelier consacré à la réparation d'objets et organisé à un niveau local sous forme de tiers-lieu, entre des personnes qui habitent ou fréquentent un même endroit (un quartier ou un village, par exemple).

Ces personnes se rencontrent périodiquement en un lieu déterminé (par exemple un café, une salle des fêtes ou un local associatif) où des outils sont mis à leur disposition et où ils peuvent réparer un objet qu'ils ont apporté, aidé par des volontaires. Les objectifs de cette démarche alternative sont divers : réduire les déchets, préserver l'art de réparer des objets, transmettre des connaissances, venir en aide aux ménages rencontrant des difficultés financières ou renforcer la cohésion sociale entre les habitants des environs.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le concept des repair cafés est imaginé par Martine Postma, une militante écologiste néerlandaise, ancienne journaliste[1], née en 1970. En 2009, elle occupe un mandat en tant que représentante d'un parti non élu[Note 1] au conseil communal d'Oost-Watergraafsmeer, ancien arrondissement de la ville d'Amsterdam[2]. C'est dans ce cadre qu'elle propose son initiative de repair café. Le premier s'est tenu le au Fijnhout Theater[3].

Une association est fondée le , le Stichting repair café, ayant pour objet de soutenir les nouveaux groupes locaux qui veulent mettre en place un repair café[4]. En , il y avait aux Pays-Bas plus de 150 groupes réguliers basés sur le concept[5](nl).

Le concept est par la suite repris dans d'autres pays[5].

Le mouvement Repair Café est né en France au printemps 2013, à Paris, Vauréal (Val-d'Oise), Nice (Alpes-Maritimes) et Valbonne Sophia Antipolis (Alpes-Maritimes).

Dès 2014 un projet de "Repair Café France" voit le jour à l'initiative des Repair Cafés Sophia Antipolis, Paris et Vauréal pour contribuer au développement du mouvement en France, mais ce projet ne se concrétise qu'en 2017 en lien avec la Fondation Stichting Repair Café[6].

À Strasbourg, l'association Repair Café Eurométropole Strasbourg créée en 2016, permet de venir apprendre à réparer des appareils de petit électroménager comme des machines à coudre, grilles-pain, matériels hi-fi ou des micro-ondes par exemple. 950 kilos de matériel auraient été réhabilité depuis la création de l'association[7].

Dans les Hauts-de-France, la centaine de Repair Cafés est organisée en réseau et programme depuis 2021 les "Hauts-de-France réparent", une journée dédiée à la réparation à la mi-octobre.

Fin 2021, 2 234 Repair Cafés sont recensés dans une quinzaine de pays différents, dont 350 en France[8].

Au vu de cette croissance, il semble que ce mode d'innovation sociale réponde à un besoin[9]. Il semble même que le Repair Café réponde à plusieurs besoins. C'est quelquefois le refus du gaspillage qui est la préoccupation majeure[9]. Pour d'autres groupes, ce sont des motivations financières (diminution des dépenses du ménage, revalorisation de ce qu'on possède)[10], ou plus sociales (contacts entre voisins, lutte contre la solitude en impliquant par exemple les personnes âgées ou les chômeurs, partage de connaissance). Cette diversité explique le brassage des catégories sociales au sein d'un même groupe de repair café.

À l'étranger[modifier | modifier le code]

Des publications dans les médias étrangers ont suscité l'intérêt des citoyens dans divers pays d'Europe et même au-delà[11],[12],[13],[14],[15].

En 2012, les premiers repair cafés à Bruxelles et Anvers ont attiré immédiatement plus d'une centaine de participants. À la mi-2013, il y avait quarante sites de Repair Café en Belgique[16],[17].

La même année, on en trouve aussi en Allemagne, Autriche, Suisse, France, Angleterre, au Canada, États-Unis, au Brésil (Sao Paulo[18]) et en Australie. Plus loin et plus tard, on en trouve au Danemark et en Suède.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes
  1. Les communes des Pays-Bas peuvent élargir le conseil communal pour former un Duoraadslid, de façon à inclure dans le débat démocratique local les petits partis et à les associer à la gouvernance de la ville.
Références
  1. (en)The New York Times, An Effort to Bury a Throwaway Culture One Repair at a Time, 8 mai 2012
  2. (nl)Benoeming als duo-raadslid en benoeming in commissie, 9 mars 2009, Stadsdeel Oost-Watergraafsmeer, Version en ligne
  3. (nl)« Over ons », sur Repair Café (consulté le )
  4. (nl)« Stichting », sur Repair Café (consulté le )
  5. a et b (nl)Maaike Bezemer, « 'Wij zijn het repareren verleerd' », sur Trouw, (consulté le )
  6. www.repaircafe.fr
  7. « Où faire réparer ordinateur et électroménager à Strasbourg ? », sur Rue89 Strasbourg, (consulté le )
  8. Julie de la Brosse, « Contre l’obsolescence programmée et le tout-jetable, le succès grandissant des Repair Cafés », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  9. a et b « Les Repair Café : réparer au lieu de jeter », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  10. Florian Bardou, « Réparation d’objets high-tech à la Gaîté lyrique : "Ça va m’éviter de payer une réparation et de racheter du neuf" », Libération,‎ (lire en ligne)
  11. (de)Der Spiegel 26 mai 2012: Global village: Warum eine neue Bewegung aus den Niederlanden Toaster und Bügeleisen repariert
  12. (en)The New York Times mai 2012: An Effort to Bury a Throwaway Culture One Repair at a Time
  13. (de)WDR 29 juillet 2012: Mehr reparieren, weniger konsumieren
  14. (de)ZDF Heute 26 janvier 2012
  15. (ar)http://www.aljazeera.com/programmes/earthrise/2013/07/20137281181568146.html
  16. (nl)VTM 1 décembre 2012: Repareren is weer 'in'
  17. (nl)Brusselnieuws 3 janvier 2013: Repair Café naar Elzenhof
  18. (pt)« Pela primeira vez no Brasil (e em Santos): Café Conserto », sur Juicy Santos, (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]