Relations entre la Gambie et Taïwan

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Relations entre la Gambie et Taïwan
Drapeau de la Gambie
Drapeau de Taïwan
Gambie et Taïwan
Gambie Taïwan
Histoire et événements
1968 Établissement des relations diplomatiques
1974 Rupture des relations diplomatiques
1996 Nouvel établissement des relations diplomatiques
2013 Rupture des relations diplomatiques

Les relations entre la Gambie et Taïwan désignent les relations internationales s'exerçant entre, d'une part, la république de Gambie, et de l'autre, la république de Chine.

En l'absence de relations diplomatiques officielles entre les deux États, ainsi que de l'établissement de bureaux de représentation entre eux, Taïwan est représenté auprès de la Gambie par l'intermédiaire du bureau de représentation de Taipei en Côte d'Ivoire[1].

Relations diplomatiques[modifier | modifier le code]

En 1960, les gouvernements de Taipei et de Pékin, pour le compte de la république de Chine et de la république populaire de Chine, ouvrent leur politique étrangère aux nouveaux États indépendants d'Afrique, chacun afin d'affirmer son statut et sa reconnaissance sur la scène internationale vis-à-vis de l'autre. Cette offensive diplomatique s'inscrit également dans un contexte de Guerre froide, celle de Taïwan étant vue dans le bloc de l'Ouest comme une lutte contre la montée du communisme[2].

Après de premiers contacts avec la colonie et protectorat de Gambie à partir de 1960[3], la république de Chine et la Gambie établissent des relations diplomatiques officielles le , soit trois ans après l'indépendance de cette dernière[4].

Le , la Gambie se prononce contre la résolution 2758 de l'Assemblée générale des Nations unies, qui sera néanmoins adoptée, actant l'intégration de la république populaire de Chine aux Nations unies aux dépens de la république de Chine[5].

Le , elles seront finalement rompues au profit du gouvernement de la république populaire de Chine, la Gambie ayant reconnu cette dernière quatorze jours plus tôt[4].

Deux décennies plus tard, le , les relations entre les deux États sont rétablies. Une ambassade est ainsi établie dès le en Gambie. En retour, une ambassade ouvre à Taïwan en [4]. Ce rétablissement des relations diplomatiques est la conséquence du coup d'État de 1994 en Gambie, le nouveau chef d'État Yahya Jammeh revoyant la politique étrangère gambienne et se rapprochant de plusieurs États asiatiques tels l'Arabie saoudite, l'Iran, l'Irak, et Taïwan[6].

Le , le gouvernement gambien choisit de rompre ses relations diplomatiques avec celui de la république de Chine, dans l'« intérêt stratégique national »[7]. Autant en 1996 qu'en 2013, ces revirements sont perçus comme des décisions personnelles et unilatérales du président Jammeh[6],[7]. Cette rupture des relations avec les autorités de Taipei n'est pas suivie à court terme par des contacts officiels avec celles de Pékin, afin de ne pas froisser les relations transdétroit et le président taïwanais Ma Ying-jeou[8]. Cette « trêve » sera rompue en 2016, avec la montée dans les intentions de vote à l'élection présidentielle taïwanaise pour le parti pro-indépendance du DPP, opposant au président sortant Ma[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (zh) « 外交部領事事務局全球資訊網-駐館位置及聯絡資訊 », sur boca.gov.tw (consulté le ).
  2. (en) Yawsoon Sim, « Taiwan and Africa », Africa Today (en), vol. 18, no 3,‎ , p. 20-24 (JSTOR 4185172).
  3. (zh-tw) « 中華民國89年外交年鑑 | 第三章 中外關係 », sur mofa.gov.tw, (version du sur Internet Archive).
  4. a b et c (zh-tw) « 八十六年外交年鑑 », sur mofa.gov.tw, (version du sur Internet Archive).
  5. « General Assembly, 26th session : 1976th plenary meeting, Monday, 25 October 1971, New York », sur digitallibrary.un.org (consulté le ).
  6. a et b (en) Fatou Janneh, « The Gambia's Foreign Relations : Does Leadership Make a Difference? », Journal of African Foreign Affairs, Adonis & Abbey Publishers Ltd, vol. 4, nos 1/2,‎ , p. 23-44 (JSTOR 26664038).
  7. a et b (en) David Smith, « Gambia severs diplomatic ties with Taiwan », The Guardian, (consulté le ).
  8. Sébastien Le Belzic, « Taïwan n'a plus que deux alliés en Afrique », Le Monde, (consulté le ).
  9. (en) Ben Blanchard, J.R. Wu, « With Gambia move, China ends diplomatic truce with Taiwan », sur reuters.com, (consulté le ).

Articles connexes[modifier | modifier le code]