Rafflesia

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La Rafflesia ou Rafflésie est un genre de plantes qui parasitent les Tetrastigma des régions tropicales. Elle se retrouve dans la péninsule Malaise, à Bornéo, Sumatra, en Thaïlande, en Malaisie péninsulaire et aux Philippines.

Description

Rafflesia ne possède ni tige, ni feuille, ni racine, mais une fleur actinomorphe à cinq pétales.

C'est la fleur simple la plus grande du monde végétal. Chez certaines espèces comme Rafflesia arnoldii elle peut atteindre un mètre de diamètre et peser jusqu'à 10 kg. Chez des espèces plus petites comme Rafflesia manillana, la fleur présente un diamètre de 20 cm. La pollinisation est assurée par des mouches attirées par une odeur de viande en décomposition dégagée par la fleur.

La Rafflesia ne possède pas de chlorophylle et est incapable de photosynthèse[1]. Elle dépend donc totalement de la plante qu'elle parasite : c'est un holoparasite. Lors de son cycle de développement, elle vit à l'intérieur de son hôte sous forme de filaments. Ce n'est qu'au cours de sa floraison qu'elle est visible extérieurement. Son mode de vie est ainsi comparable à celui d'un champignon.

La Rafflésie a été découverte en 1818 dans une forêt tropicale d'Indonésie par le botaniste Joseph Arnold et nommée par Sir Thomas Stamford Raffles, le chef de l'expédition[1].

Génétique

Nouvelle hypothèse : Rafflesiaceae provenant des Euphorbiaceae. Rafflesiaceae en rouge, en noir Euphorbiaceae (redessiné de Davis et al., 2007)

Bien qu'elle soit classée, dans une famille spécifique dite des Rafflesiaceae, des études récentes portant sur 11 500 paires de bases du génome de la plante la rapprochent des Euphorbiaceae desquelles elle se serait différenciée il y a 46 millions d'années.

La phylogénie moléculaire de ce genre (apparu il y a environ 12 millions d'années) laisse penser qu'il détient le record connu de la vitesse d'évolution du diamètre des fleurs. Leur taille serait restée stable (27 à 37 cm) durant 10 millions d'années, avant de fortement grandir lorsque les espèces de ce genre ont divergé. Le record serait détenu par Rafflesia kerii dont la fleur aurait gagné 90 cm en un million d'années. De plus une partie importante du génome mitochondrial de cette plante semble provenir de transferts de la part de virus ou bactéries l'ayant infecté[2],[3].

De récentes études de l'ADN mitochondrial ont montré que la rafflesia est apparentée à l'ordre des Malpighiales, auquel appartiennent notamment les violettes.

Chez Rafflesia cantleyi a été mis en évidence un phénomène de transfert horizontal de gènes de la liane parasitée vers la rafflésie[1].

Pression, menaces

Rafflesia magnifica fait partie des 12 000 espèces de plantes inscrites en liste rouge des plantes menacées.

Espèces

Rafflesia arnoldii, fleurs épanouies et en bouton
Fleur de R. kerrii

Espèces non vérifiées

Culture populaire

La rafflésie est popularisée par le jeu Pokémon en servant de modèle au Pokémon Rafflesia (deuxième évolution de Mystherbe)[1].

On peut également retrouver la rafflésie sous le nom de Rafflesia dans le jeu Animal Crossing. Cette fleur apparait lorsque la ville est envahie par les mauvaises herbes.

Une espèce de rafflésie est également mentionnée dans la série mutant x (saison1, épisode 10)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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Bibliographie

  • W. Meijer, « Rafflesia. La plus grande fleur du monde, menacée d’extinction », Terre Vie, 1982, no 36(2), p. 297-303.
  • Jean-Marie Pelt, "L'évolution vue par un botaniste", Fayard, 2011; p. 77.

Notes et références

  1. a b c et d Katia Astafieff (préf. Francis Hallé), L'aventure extraordinaire des plantes voyageuses, Dunod, , 192 p. (ISBN 978-2-10-076485-3, lire en ligne), chap. 9 (« Récit de la trouvaille de la plus grosse fleur du monde »).
  2. Barkman, T.J., S.-H. Lim, K. Mat Salleh and J. Nais. 2004. Mitochondrial DNA sequences reveal the photosynthetic relatives of Rafflesia, the world's largest flower. Proceedings of the National Academy of Sciences of USA 101:787–792
  3. Charles C. Davis and Kenneth J. Wurdack (30 July 2004). « Host-to-Parasite Gene Transfer in Flowering Plants: Phylogenetic Evidence from Malpighiales » (Voir). Science 305 (5684): 676–678. doi:10.1126/science.1100671