Procellariidae
Règne | Animalia |
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Embranchement | Chordata |
Sous-embr. | Vertebrata |
Classe | Aves |
Ordre | Procellariiformes |
Les Procellariidae (ou procellariidés en français) forment une famille constituée de plus de 80 espèces vivantes d'oiseaux de mer, d'après le Congrès ornithologique international.
Systématique
[modifier | modifier le code]Traditionnellement les espèces de Procellariidae sont incluses dans l'ordre des Procellariiformes. Dans la taxinomie Sibley-Ahlquist (1990, 1993), fondée sur les techniques d'hybridation de l'ADN, cette famille est classée dans celle plus vaste des Ciconiiformes et elle inclut, ou pas selon les auteurs, les autres familles des Procellariiformes réduites alors au rang de sous-familles.
Cette famille comporte classiquement les espèces du nom de fulmars, pétrels, prions, damier ou puffins, et dans la classification de Sibley-Ahlquist, elle peut y inclure ou pas, les albatros, des puffinures ou des océanites.
De nos jours, les Procellariidae ont retrouvé leur placement traditionnel.
Description
[modifier | modifier le code]Toutes ces espèces se caractérisent par des narines tubulaires au-dessus du bec, sont très hauturières, et exploitent une grande variété de ressources alimentaires sur tous les océans du globe, avec une plus grande diversité dans l'hémisphère sud.
Alimentation
[modifier | modifier le code]Ils se nourrissent de poissons, de calmars, de plancton et des déchets de la pêche. Toutes les espèces se déplacent sur de longues distances.
Reproduction
[modifier | modifier le code]Les procellariidés se reproduisent en colonies et reviennent tous les ans pondre sur la même île, les couples sont généralement fidèles pour la vie. Chez toutes les espèces, la femelle pond un seul œuf par saison, la durée d'incubation et d'élevage est très longue comparée aux autres familles d'oiseaux.
Certaines espèces ont des populations de plusieurs millions de couples reproducteurs alors que d'autres n'ont que 200 individus. Des espèces comme le fulmar ou les puffins ont été exploitées pendant des siècles pour leur huile, leur chair ou pour servir d'appâts. Les espèces ayant une aire de reproduction réduite à quelques îles sont menacées par l'introduction de prédateurs qui détruisent adultes et poussins. Toutes les espèces sont également menacées par la pêche à la palangre.
Les fulmars comprennent les plus grands membres de la famille : les pétrels géants et de Hall, les deux espèces de fulmars, le pétrel des neiges, le pétrel antarctique et le damier du Cap. Toutes ces espèces très différentes en taille et en comportement sont liées entre elles par leur long tube nasal. En outre, le pétrel fulmar (Fulmarus glacialis), de la taille d'un goéland et arborant un ventre blanc comme ce dernier, se nourrit de mollusques, de poissons, de crustacés et de charognes ou déchets trouvés en mer. Il niche sur les rebords rocheux surplombant la mer et nourrit son petit (un seul) à même son bec.
Taxinomie et évolution
[modifier | modifier le code]La classification de Sibley et Monroe, autrefois prépondérante, basée sur des tests d'hybridation de l'ADN, a rapproché les ordres d'oiseaux de proie et les ordres d'oiseaux marins, dans un ordre des Ciconiiformes (sensu lato) largement étendu. La famille lorsqu'elle est classée dans celle plus vaste des Ciconiiformes, inclut les autres familles des Procellariiformes ou Procellariidea (stricto sensu) réduites au rang de sous-famille. Elles comportaient donc
- Les Procellariinae, c'est-à-dire les Procellariidae stricto sensu
- Les Diomedeinae
- Les Hydrobatinae
Histoire évolutive
[modifier | modifier le code]Selon les études de Sibley et Ahlquist par la méthode de l'hybridation de l'ADN, la séparation des quatre familles qui étaient incluses dans les Procellariiformes date d'environ 30 Ma.
Un fossile très incomplet, baptisé du genre Tytthostonyx, a été découvert dans des roches datant la fin du Crétacé, c'est-à-dire de la période de la grande extinction des dinosaures, et attribué d'une façon incertaine à cet ordre[1].
Les horloges moléculaires permettent de supposer que les océanites auraient été les premiers à se différencier, suivis des albatros et enfin des pétrels plongeurs.
Étymologie
[modifier | modifier le code]Le terme Procellariidae provient du latin procella, la tempête[2].
Systématique
[modifier | modifier le code]Phylogénie des Procellariidae, basée sur une étude génétique multigénique publiée en 2021[3] | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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D'après la classification de référence (version 14.1, 2024)[4] de l'Union internationale des ornithologues, il y a 100 espèces d'Procellariidae réparties en 16 genres.
Liste des genres par ordré phylogénique :
- Macronectes Richmond, 1905 (2 espèces) ;
- Fulmarus Stephens, 1826 (2 espèces) ;
- Thalassoica Reichenbach, 1853 (1 espèce) ;
- Daption Stephens, 1826 (1 espèce) ;
- Pagodroma Bonaparte, 1856 (1 espèce) ;
- Halobaena Bonaparte, 1856 (1 espèce) ;
- Pachyptila Illiger, 1811 (7 espèces) ;
- Aphrodroma Olson, 2000 (1 espèce) ;
- Pterodroma Bonaparte, 1856 (35 espèces dont 1 éteinte) ;
- Pseudobulweria Mathews, 1936 (5 espèces dont 1 éteinte) ;
- Procellaria Linnaeus, 1758 (5 espèces) ;
- Calonectris Mathews & Iredale, 1915 (4 espèces) ;
- Ardenna Reichenbach, 1853 (7 espèces) ;
- Puffinus Brisson, 1760 (21 espèces) ;
- Pelecanoides Lacépède, 1799 (4 espèces) ;
- Bulweria Bonaparte, 1843 (3 espèces dont 1 éteinte).
- genre Macronectes Richmond, 1905 (2 espèces) ;
- Macronectes giganteus (Gmelin, 1789) – Pétrel géant ;
- Macronectes halli (Mathews, 1912) – Pétrel de Hall ;
- genre Fulmarus Stephens, 1826 (2 espèces) ;
- Fulmarus glacialis (Linnaeus 1761) — Fulmar boréal ;
- Fulmarus glacialoides (Smith, A 1840) — Fulmar argenté ;
- genre Thalassoica Reichenbach, 1853 (1 espèce) ;
- Thalassoica antarctica (Gmelin, 1789) — Pétrel antarctique ;
- genre Daption Stephens, 1826 (1 espèce) ;
- Daption capense Linnaeus, 1758 — Damier du Cap ;
- genre Pagodroma Bonaparte, 1856 (1 espèce) ;
- Pagodroma nivea (Forster, 1777) — Pétrel des neiges ;
- genre Halobaena Bonaparte, 1856 (1 espèce) ;
- Halobaena caerulea (Gmelin, 1789) — Prion bleu ;
- genre Pachyptila Illiger, 1811 (7 espèces) ;
- Pachyptila vittata (Forster, G, 1777) – Prion de Forster ;
- Pachyptila salvini (Mathews, 1912) – Prion de Salvin ;
- Pachyptila macgillivrayi (Mathews, 1912) – Prion de Macgillivray ;
- Pachyptila desolata (Gmelin, JF, 1789) – Prion de la Désolation ;
- Pachyptila belcheri (Mathews, 1912) – Prion de Belcher ;
- Pachyptila turtur (Kuhl, 1820) – Prion colombe ;
- Pachyptila crassirostris (Mathews, 1912) – Prion à bec épais ;
- genre Aphrodroma Olson, 2000 (1 espèce) ;
- Aphrodroma brevirostris (Lesson, 1831) — Pétrel des Kerguelen ;
- genre Pterodroma Bonaparte, 1856 (35 espèces) ;
- Pterodroma macroptera (Smith, A, 1840) – Pétrel noir ;
- Pterodroma lessonii (Garnot, 1826) – Pétrel de Lesson ;
- Pterodroma gouldi (Hutton, FW, 1869) – Pétrel à face grise ;
- Pterodroma incerta (Schlegel, 1863) – Pétrel de Schlegel ;
- Pterodroma solandri (Gould, 1844) – Pétrel de Solander ;
- Pterodroma magentae (Giglioli & Salvadori, 1869) – Pétrel de Magenta ;
- Pterodroma ultima Murphy, 1949 – Pétrel de Murphy ;
- Pterodroma mollis (Gould, 1844) – Pétrel soyeux ;
- Pterodroma madeira Mathews, 1934 – Pétrel de Madère ;
- Pterodroma feae (Salvadori, 1900) – Pétrel gongon ;
- Pterodroma deserta Mathews, 1934 – Pétrel des Desertas ;
- Pterodroma cahow (Nichols & Mowbray, 1916) – Pétrel des Bermudes ;
- Pterodroma hasitata (Kuhl, 1820) – Pétrel diablotin ;
- †Pterodroma caribbaea Carte, 1866 – Pétrel de Jamaïque ;
- Pterodroma externa (Salvin, 1875) – Pétrel de Juan Fernandez ;
- Pterodroma occulta Imber & Tennyson, 2001 – Pétrel de Vanuatu ;
- Pterodroma neglecta (Shlegel, 1863) – Pétrel des Kermadec ;
- Pterodroma heraldica (Salvin, 1888) – Pétrel du Herald ;
- Pterodroma arminjoniana (Giglioli & Salvadori, 1869) – Pétrel de Trindade ;
- Pterodroma atrata (Mathews, 1912) – Pétrel de Henderson ;
- Pterodroma alba (Gmelin, JF, 1789) – Pétrel à poitrine blanche ;
- Pterodroma baraui (Jouanin, 1964) – Pétrel de Barau ;
- Pterodroma sandwichensis (Ridgway, 1884) – Pétrel des Hawaï ;
- Pterodroma phaeopygia (Salvin, 1876) – Pétrel des Galapagos ;
- Pterodroma inexpectata (Forster, JR, 1844) – Pétrel maculé ;
- Pterodroma cervicalis (Salvin, 1891) – Pétrel à col blanc ;
- Pterodroma nigripennis (Rothschild, 1893) – Pétrel à ailes noires ;
- Pterodroma axillaris (Salvin, 1893) – Pétrel des Chatham ;
- Pterodroma hypoleuca (Salvin, 1888) – Pétrel des Bonin ;
- Pterodroma leucoptera (Gould, 1844) – Pétrel de Gould ;
- Pterodroma brevipes (Peale, 1849) – Pétrel à collier ;
- Pterodroma cookii (Gray, GR, 1843) – Pétrel de Cook ;
- Pterodroma defilippiana (Giglioli & Salvadori, 1869) – Pétrel de De Filippi ;
- Pterodroma longirostris (Stejneger, 1893) – Pétrel de Stejneger ;
- Pterodroma pycrofti Falla, 1933 – Pétrel de Pycroft ;
- genre Pseudobulweria Mathews, 1936 (5 espèces) ;
- Pseudobulweria aterrima (Bonaparte, 1857) – Pétrel de Bourbon ;
- †Pseudobulweria rupinarum (Olson, 1975) – Pétrel de Sainte-Hélène ;
- Pseudobulweria rostrata (Peale, 1849) – Pétrel de Tahiti ;
- Pseudobulweria becki (Murphy, 1928) – Pétrel de Beck ;
- Pseudobulweria macgillivrayi (Gray, GR, 1860) – Pétrel des Fidji ;
- genre Procellaria Linnaeus, 1758 (5 espèces) ;
- Procellaria cinerea Gmelin, JF, 1789 – Puffin gris ;
- Procellaria aequinoctialis Linnaeus, 1758 – Puffin à menton blanc ;
- Procellaria conspicillata Gould, 1844 – Puffin à lunettes ;
- Procellaria parkinsoni Gray, GR, 1862 – Puffin de Parkinson ;
- Procellaria westlandica Falla, 1946 – Puffin du Westland ;
- genre Calonectris Mathews & Iredale, 1915 (4 espèces) ;
- Calonectris leucomelas (Temminck, 1836) – Puffin leucomèle ;
- Calonectris borealis (Cory, 1881) – Puffin cendré ;
- Calonectris diomedea (Scopoli, 1769) – Puffin de Scopoli ;
- Calonectris edwardsii (Oustalet, 1883) – Puffin du Cap-Vert ;
- genre Ardenna Reichenbach, 1853 (7 espèces) ;
- Ardenna pacifica (Gmelin, JF, 1789) – Puffin fouquet ;
- Ardenna bulleri (Salvin, 1888) – Puffin de Buller ;
- Ardenna grisea (Gmelin, JF, 1789) – Puffin fuligineux ;
- Ardenna tenuirostris (Temminck, 1836) – Puffin à bec grêle ;
- Ardenna creatopus (Coues, 1864) – Puffin à pieds roses ;
- Ardenna carneipes (Gould, 1844) – Puffin à pieds pâles ;
- Ardenna gravis (O'Reilly, 1818) – Puffin majeur ;
- genre Puffinus Brisson, 1760 (21 espèces) ;
- Puffinus nativitatis Streets, 1877 – Puffin de la Nativité ;
- Puffinus puffinus (Brünnich, 1764) – Puffin des Anglais ;
- Puffinus yelkouan (Acerbi, 1827) – Puffin yelkouan ;
- Puffinus mauretanicus Lowe, 1921 – Puffin des Baléares ;
- Puffinus bryani Pyle, Welch & Fleischer, RC, 2011 – Puffin de Bryan ;
- Puffinus opisthomelas Coues, 1864 – Puffin cul-noir ;
- Puffinus auricularis Townsend, CH, 1890 – Puffin de Townsend ;
- Puffinus newelli Henshaw, 1900 – Puffin de Newell ;
- Puffinus myrtae Bourne, 1959 – Puffin de Rapa ;
- Puffinus gavia (Forster, JR, 1844) – Puffin volage ;
- Puffinus huttoni Mathews, 1912 – Puffin de Hutton ;
- Puffinus lherminieri Lesson, RP, 1839 – Puffin d'Audubon ;
- Puffinus persicus Hume, 1872 – Puffin persique ;
- Puffinus bailloni Bonaparte, 1857 – Puffin de Baillon ;
- Puffinus subalaris Ridgway, 1897 – Puffin des Galapagos ;
- Puffinus bannermani Mathews & Iredale, 1915 – Puffin de Bannerman ;
- Puffinus heinrothi Reichenow, 1919 – Puffin de Heinroth ;
- Puffinus assimilis Gould, 1838 – Petit Puffin ;
- Puffinus elegans Giglioli & Salvadori, 1869 – Puffin élégant ;
- Puffinus baroli (Bonaparte, 1857) – Puffin de Macaronésie ;
- Puffinus boydi Mathews, 1912 – Puffin de Boyd ;
- genre Pelecanoides Lacépède, 1799 (4 espèces) ;
- Pelecanoides garnotii (Lesson, RP & Garnot 1828) – Puffinure de Garnot ;
- Pelecanoides magellani (Mathews, 1912) – Puffinure de Magellan ;
- Pelecanoides georgicus Murphy & Harper, 1916 – Puffinure de Géorgie du Sud ;
- Pelecanoides urinatrix (Gmelin, 1789) – Puffinure plongeur ;
- genre Bulweria Bonaparte, 1843 (3 espèces) ;
- Bulweria bulwerii (Jardine & Selby, 1828) – Pétrel de Bulwer ;
- †Bulweria bifax Olson, 1975 – Pétrel d'Olson ;
- Bulweria fallax Jouanin, 1955 – Pétrel de Jouanin.
Références
[modifier | modifier le code]- Dyke, G. & Van Tuinen, M., « The evolutionary radiation of modern birds (Neornithes): reconciling molecules, morphology, and the fossil record », Zoological Journal of the Linnean Society, vol.141, n°2 (2004), p.153-177.DOI 10.1111/j.1096-3642.2004.00118.x.
- Cabard P. et Chauvet B., Etymologie des noms d'oiseaux, Paris, M. Lac/Paris, Belin, , 589 p. (ISBN 2-7011-3783-7)
- A. Estandía, R.T. Chesser, H.F. James, M.A. Levy, J. Ferrer Obiol, V. Bretagnolle, J. González-Solís et A.J. Welch, « Substitution rate variation in a robust Procellariiform seabird phylogeny is not solely explained by body mass, flight efficiency, population size or life history traits », bioRxiv, , p. 2021.07.27.453752 (DOI 10.1101/2021.07.27.453752, S2CID 236502443, lire en ligne, consulté le )
- (en) « IOC World Bird List », sur www.worldbirdnames.org (consulté le )