Polypore du mélèze

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Fomitopsis officinalis, Laricifomes officinalis

Le Polypore du mélèze[1] (Fomitopsis officinalis, syn. Laricifomes officinalis) est une espèce de champignons de la famille des Fomitopsidaceae. Il est également connu sous le nom de polypore officinale.

Description[modifier | modifier le code]

Le chapeau de ce champignon prend une forme semblable à celle d'un sabot[2] puis prend une forme cylindrique en grandissant. Il est de couleur blanche à gris-noir[2]. Ses pores sont arrondis et anguleux[3].

Il peut atteindre 65 cm en grandissant. Il produit une nouvelle couche chaque année. Cette accumulation peut atteindre les 70 strates[2].

Certains spécimens peuvent vivre jusqu'à 60 ans et atteindre les 10 kg[4].

Sa chaire est d'aspect blanche et molle. Elle est de texture farineuse et a un goût amère[5].

Le polypore officinale est un agent de la pourriture brune[6] et parfois désignée comme une pourriture rouge[7].

Habitat et répartition[modifier | modifier le code]

Comme son nom l'indique, le polypore du mélèze se développe sur des mélèzes malades ou blessés. C'est un champignon xylophage[5].

En Europe, il est présent dans les zones alpines au climat continentale, majoritairement en Suisse et en France[5]. Le polypore officinal a également pu être observé en Allemagne, en Roumanie, en Pologne, en Lituanie et en Grèce à de rares occasions[5].

En Amérique, certains spécimens ont été signalés sur des mélèzes dans les Rocheuses. En Asie, on retrouve parfois ce champignon en Russie, plus précisément en Sibérie[5].

Histoire et utilisation[modifier | modifier le code]

Le polypore du mélèze était utilisé à des fins officinales dans la médecine traditionnelle et a ainsi parfois été dénommé "agaric des médecins"[8],[9].

En Europe, il était notamment administré comme remède contre la sudation nocturne dans le cadre du traitement des patients atteints de la tuberculose[8], ainsi que comme purgatif[10].

Il était utilisé comme antiémétique et contre la toux spasmodique en Inde[10]. En Amérique du Nord, il a parfois pu être utilisé dans le cadre de traitement contre la gonorrhée[10].

Menaces et protection[modifier | modifier le code]

Le polypore du mélèze est un champignon considéré comme rare. Selon certaines hypothèses, la rareté de l'espèce serait due à son importante récolte à des fins médicinales jusqu'au XXe siècle[11].

La raréfaction de ce polypore est aussi due à l'abattage des arbres sur lesquels il se développe, soit car ils sont malades, soit dans le cadre de la construction de pistes de ski[2],[5].

La lente croissance de ce champignon le rend très vulnérable à ces différentes pressions[5].

Systématique[modifier | modifier le code]

Le nom scientifique complet (avec auteur) de ce taxon est Fomitopsis officinalis (Vill.) Bondartsev & Singer[12].

L'espèce a été initialement classée dans le genre Boletus sous le basionyme Boletus officinalis Vill.[12].

Fomitopsis officinalis a pour synonymes[12] :

  • Agaricum officinale (Vill.) Donk
  • Boletus agaricum Pollini
  • Boletus laricis F.Rubel
  • Boletus laricis Jacq.
  • Boletus officinalis (Rubel) Batsch, 1783
  • Boletus officinalis Vill.
  • Boletus purgans J.F.Gmel.
  • Cladomeris officinalis (Vill.) Quél.
  • Cladomeris officinalis (Villars) Bigeard & Guillemin
  • Fomes fuscatus Lázaro Ibiza
  • Fomes laricis (F.Rubel) Murrill
  • Fomes officinalis (Vill.) Bres.
  • Laricifomes officinalis (Vill.) Kotl. & Pouzar
  • Leptoporus sulphureus var. officinalis (Villars) Quél.
  • Piptoporus officinalis (Vill.) P.Karst.
  • Polyporus laricis (F.Rubel) Duby
  • Polyporus officinalis (Vill.) Fr.
  • Ungulina officinalis (Vill.) Pat.

Références au polypore du mélèze[modifier | modifier le code]

Jean-Baptiste Barla a réalisé une illustration représentant ce champignon en 1884, nommée Polypore du mélèze ; champignon[13]. Cette illustration se trouve au muséum national d'Histoire naturelle de Nice[13].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Références biologiques[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Société mycologique de France, « Les noms français des champignons », sur Mycofrance.fr (consulté le ).
  2. a b c et d Fiches descriptives des champignons menacés d’Europe susceptibles de figurer à l’Annexe I de la Convention, Strasbourg, European Council for the Conservation of Fungi (ECCF), , 25 p. (lire en ligne)
  3. L. Francini, « Laricifomes officinalis », sur Découvertes mycologiques
  4. « Le polypore officinal », sur Parc national du Mercantour,
  5. a b c d e f et g Beatrice Senn-Irlet, « Polypore officinal » [PDF], sur SwissFungi,
  6. « Les pourritures du bois: la pourriture brune, la pourriture blanche et la pourriture molle », sur totholz.wsl.ch (consulté le )
  7. P. Ducreux, « Champignons lignicoles et altérations du bois », Bulletin de l'association des naturalistes orléanais et de la Loire, vol. 3, no 6,‎ , p. 10 (lire en ligne)
  8. a et b « Les champignons, de nouveaux alliés contre le cancer », Science et avenir,‎ (lire en ligne)
  9. « Agaric », sur Dictionnaire de l'Académie nationale de Pharmacie,
  10. a b et c Christelle Francia, Françoise Fons, Patrick Poucheret et Sylvie Rapior, « Activités biologiques des champignons : Utilisations en médecine traditionnelle », Annales de la Société d’Horticulture et d’Histoire Naturelle de l’Hérault,‎ (lire en ligne)
  11. Bernard Rivoire, « Les Polypores, une richesse fongique pour la biodiversité rhonalpine », Bulletin de la Société Linnéenne de Lyon, no Hors-série n°2,‎ , p. 91-94 (lire en ligne)
  12. a b et c GBIF Secretariat. GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org, consulté le 30 mai 2021
  13. a et b « Polypore du mélèze ; champignon », sur POP : la plateforme ouverte du patrimoine