Pierre levée (Poitiers)

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Pierre levée
Image illustrative de l’article Pierre levée (Poitiers)
Le dolmen de la Pierre levée à Poitiers en 2008
Présentation
Protection Logo monument historique Classé MH (1862, 1943)[1]
Caractéristiques
Géographie
Coordonnées 46° 34′ 28,4″ nord, 0° 21′ 43,3″ est
Pays Drapeau de la France France
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Vienne
Commune Poitiers
Géolocalisation sur la carte : Poitiers
(Voir situation sur carte : Poitiers)
Pierre levée
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Pierre levée

La Pierre levée est un dolmen situé à proximité de la ville antique de Poitiers devant lequel passait la voie romaine Lemonum (Poitiers) - Avaricum (Bourges) - Lugdunum (Lyon). Elle est aujourd'hui dans un square, rue du Dolmen, en pleine ville.

Cet exemple de pierre levée n'est pas unique. Il en existait d'autres, épars sur le territoire, qui portaient également la marque de la curiosité des voyageurs.

Le dolmen a été classé au titre des monuments historiques par la liste de 1862 ; le terrain attenant est également classé en 1943[1].

Origine et légendes

Elle est mentionnée dans quelques titres du Moyen Âge, avec son nom latinisé de différentes façons : Petra-Levata en 1299, Petra-Soupeaze en 1302, Petra-Suspensa en 1322. La Charte de 1302 indique en outre sa position : Super dubiam, aux Dunes (quartier de Poitiers).

Jean Bouchet, le premier à propos des foires de Poitiers a émis une opinion sur l'origine du monument des Dunes[2].

Une légende affirme que sainte Radegonde voulant construire une table aurait apporté l'énorme bloc sur sa tête et les piliers dans son tablier en mousseline (ou dorne). Au moment de poser les blocs, le diable se serait saisi de l'un des piliers, ce qui explique pourquoi la pierre n'est soutenue que par trois piliers au lieu de quatre. Une variante de cette légende, rapportée par Sir John Lauder dans son Journal de Voyage (1665-1666) affirme que c'est le diable qui aurait fait tomber cette pierre sur la tête de la sainte, mais que par miracle elle n'en fut pas écrasée[3].

Une autre explication est donnée par Rabelais dans le chapitre des Faits du noble Pantagruel en son jeune âge. Envoyé à Poitiers pour étudier, il aurait arraché la Pierre levée de la falaise pour en faire une table de banquets pour les étudiants[4].

La Pierre levée est encore une étape du parcours initiatique des Bitards, confrérie estudiantine poitevine se référant à Rabelais.

Près du site, se trouvait l'ancienne maison d'arrêt de Poitiers dite "Prison de la Pierre Levée".

En 1560 les géographes et cartographes Gerardus Mercator, Abraham Ortelius, Franz Hogenberg, Philippe Galle et Jan Sadeler y gravèrent leurs noms.

Source principale

  • John Grand-Carteret, L'Histoire, la vie, les mœurs et la curiosité par l'Image, le Pamphlet et le document (1450-1900), Librairie de la curiosité et des beaux-arts, [détail des éditions]

Notes

  1. a et b Notice no PA00105592, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. « Les deux foires ancienns sont l'une à la mi-caresme, et l'autre au mois d'octobre, qu'on appelle la Pierre Levée, parce que lorsque ladicte foire fut octroiée, en mémoire d'icelle, une grosse pierre ou roche fut enlevée, comme on voit encore hors ladite ville du costé du ponth à Joubert, dès le temps de Madame Aliéonor, duchesse d'Aquitaine ». Annales d'Aquitaine, édition de 1525.
  3. R. Mineau et L. Racinoux, La Vienne légendaire & mythologique, Geste éditions, , pp. 150-151
  4. « Ainsi croissait Pantagruel de jour en jour, et profitait à vue d'œil, dont son père s'éjouissait par affection naturelle... Puis l'envoya à l'école pour apprendre et passer son jeune âge. De fait, vint à Poitiers pour étudier, et y profita beaucoup ; auquel lieu voyant que les écoliers étaient aucunes fois de loisirs et ne savaient à quoi passer temps, il eut compassion. Et un jour prit, d'un grand rocher qu'on nomma Passelaudir une grosse roche ayant environ douze toises en carré et d'épaisseur quatorze pans, et la mit sur quatre piliers au milieu d'un champ, bien à son aise, afin que les dits écoliers, quand ils ne sauraient autre chose faire, passassent temps à monter sur la dite-pierre, et là banqueter à force flacons, jambons pâtés et écrire leurs noms dessus avec un couteau ; et, de présent, l'appela-t-on Pierre Levée. Et, en mémoire de ce, n'est qu'aujourd'hui passé aucun en la matricule de la dite Université de Poitiers, sinon qu'il ait bu en la fontaine caballine de Crontelles, passé à Passelourdin et monté sur la Pierre-Levée »

Voir aussi

Articles connexes