Philippe Mouillon avec Aimé Césaire à Fort-de-France en 2003Exposure / installation urbaine itinérante / 2008Installation de Philippe Mouillon à Sarajevo en 1996, associant 12 écrivains pour interroger l'identité à l'heure de l'épuration ethnique
Philippe Mouillon est un plasticien et scénographe urbain.
Après des études universitaires de droit et de sciences politiques, il rencontre Pierre Sansot par lequel il découvre la richesse des milieux urbains. Il obtient en 1984 le grand prix de la biennale internationale des arts de la rue, puis il est invité à animer des ateliers auprès d'artistes muralistes nord-américains à New York, Chicago, Montréal et San-Francisco.
Il est à l’initiative de Laboratoire sculpture-urbaine, structure artistique atypique qu’il fonde en 1985 avec la plasticienne Maryvonne Arnaud. Il conçoit alors des œuvres pluridisciplinaires et d’échelle urbaine en développant un maillage mondial d'artistes et d'intellectuels dans des collaborations approfondies comme avec Patrick Chamoiseau ou Daniel Bougnoux ou plus ponctuelles comme avec Abdelwahab Meddeb ou Ahmadou Kourouma. Plus d’un millier d’auteurs disséminés dans le monde ont été invités à collaborer, afin de scénariser autrement l’espace public en France (ainsi Façades Imaginaires à Grenoble en 1990, qui par sa capacité prospective retient l'attention des théoriciens et critiques d'art Pierre Restany et Pierre Gaudibert[1], ou à l'étranger (ainsi Arcos da Lapa à Rio de Janeiro en 1996, Légende(s) à Sarajevo en 1997, ou Face to Face[2] à Johannesburg en 2000, tous deux réalisés en collaboration avec la plasticienne Maryvonne Arnaud), Répliques à Alger en 2003, Bendskins, composé à Douala en 2007 autour des organisations urbaines informelles[3]. Chaque œuvre est spécifique et conjugue les sensibilités identitaires locales, lentement accumulées, et notre réalité contemporaine faite de nouvelles échelles de temps et d'espace : migrations de populations et de transferts accélérés d’informations et de symbolisations d’un point à l’autre du globe[4].
Professeur associé à l’université Joseph Fourrier de Grenoble de 1996 à 2015, il étudie l’identité locale et les ancrages territoriaux dans le contexte de la mondialisation[5]. Il anime depuis 2003 la revue Local-contemporain[6] qui associe artistes, pédagogues et philosophes pour comprendre et représenter les formes sociales émergentes, associant des auteurs comme Daniel Bougnoux, Yves Citton, Bruno Latour, Bernard Stiegler… Il développe depuis 2010 une réflexion prospective autour des œuvres collaboratives ouvertes[7], afin de favoriser l’émergence de nouvelles formes d’appropriations territoriales (paysages-in-situ, 2015).
Il anime depuis 2016 le milieu-associé de paysage>paysages, une plateforme d’innovation territoriale et de prospective autour du paysage, portée par le Département de l’Isère sur les 7 431 km2 de son territoire et associant des artistes comme Caroline Duchatelet, Chloé Moglia, Mathieu Pernot, Abraham Poincheval, Mathias Poisson, Jeremy Wood…, ainsi que le cycle Ça Remue[8] associant performances artistiques et intellectuelles[9].
Paysages-in-situ, un jeu de faussaire à partir des peintures de paysage des collections des musées (Grenoble 2015)
Collection de collections, une exposition d’échelle urbaine réalisée en collaboration avec Maryvonne Arnaud pour Marseille-Provence-2013 (Marseille 2012, 2013)
Jeux de paysages, une exposition jouant des toponymies de lieux-dits en Rhône-Alpes comme des récits fragmentaires légués par des générations d’individus pratiquant notre territoire avant nous (Lyon, 2011).
Exposure, une installation qui interroge la peur de la précarité (Cologne 2007, Grenoble 2008)[10],[11]
Répliques, une installation lumineuse située dans le tunnel de l'Université d’Alger pour remettre en question les replis identitaires. (Alger, 2003)[12],[13].
Légende(s) Sarajevo, une exposition invitant 12 écrivains vivant aux quatre coins de l’Europe à penser l’altérité contemporaine à l’heure de « l’épuration ethnique ». (Sarajevo, 1996, ONU 1998)[14],[15],[16].
Arcos da lapa, où 150 plasticiens décomposent un monument historique de la ville (Rio de Janeiro, 1996)[17].
Humeur du monde, une œuvre développée comme un journal quotidien monumental, associant 25 écrivains du monde et sonorisée par 25 satellites géostationnaires (Échirolles, 1992)[18],[19].
Façades imaginaires, une installation urbaine associant 150 artistes originaires d’une cinquantaine de pays pour remodeler l'identité locale (Grenoble, 1990).
Paysage en mouvements, éditions local contemporain, 2018
Paysages singuliers, paysage pluriel, éditions local contemporain, 2017
Collection de collections, éditions Le bec en l'air, 2014
Points de repère, éditions Le bec en l'air, 2011
Foules, éditions Le bec en l'air, 2009
Le précaire, questions contemporaines, éditions Le bec en l'air, 2008
Précarités contemporaines en Europe, formes sociales, formes spatiales, formes symboliques, plan urbain construction Aménagement / Ministère du développement et de l’aménagement durables, 2008
Ville invisible, éditions Le bec en l'air, 2007Collection de collection / installation urbaine itinérante de Maryvonne Arnaud et Philippe Mouillon ( Marseille 2013 - capitale culturelle de l'Europe)Installation urbaine de Philippe Mouillon à Alger (2003), dans le tunnel des Facultés, interrogeant l'identité locale et l'imaginaire mondial
C’est Dimanche !, éditions Le bec en l'air, 2005
Des micro-paysages ambigus : les ronds-points, direction de l’Architecture et du Patrimoine / Ministère de la culture
Vous êtes ici, éditions Le bec en l'air, 2004
Ex voto / installation urbain de Maryvonne Arnaud et Philippe Mouillon (Marseille 2013)Un passage vers la lumière, Alger, coédition Barzaks et le Bec en l’air, 2003
Pacaembù, édition le Laboratoire, 1999
Légende(s) Sarajevo, édition le Laboratoire, 1998
Arcos da Lapa, édition le Laboratoire, 1997
Ce n’est pas par soif que le crocodile, édition le Laboratoire, 1996
L’humeur du monde, Paris, édition Revue Noire, 1995