Peter Ford

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Peter Ford
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Fonctions
Ambassadeur du Royaume-Uni en Syrie (d)
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Ambassadeur du Royaume-Uni au Bahreïn (d)
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Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (76 ans)
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Workers Party of Britain (en) (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinction
Prix Serena Shim (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Peter William Ford (né le ), est un diplomate britannique à la retraite qui a été ambassadeur à Bahreïn de 1999 à 2003 et en Syrie de 2003 à 2006. Il est actuellement directeur de la British Syrian Society, association considérée comme étant un lobby de soutien au régime de Bachar el-Assad. Lui-même est jugé fervent défenseur du régime syrien et diffuseur de sa propagande.

Formation et carrière[modifier | modifier le code]

Ford naît le . Il reçoit sa formation à la Weston Point Primary School (Runcorn), à la Helsby Grammar School (en) et au Queen's College, à Oxford[1].

Ayant terminé ses études arabes, il sert dans la diplomatie à Beyrouth, à Riyad, à Paris et au Caire avant d'exercer les fonctions d'ambassadeur de Grande-Bretagne à Bahreïn (1999 à 2003)[réf. souhaitée] et en Syrie (2003 à 2006)[2],[3].

S'étant retiré en 2006 des services de la diplomatie britannique (en), il devient représentant du Commissaire général de l'UNWRA dans le monde arabe[4].

Direction de la British Syrian Society[modifier | modifier le code]

En , Ford devient l'un des deux directeurs de la British Syrian Society, au côté de Fawaz Akhras, père d'Asma el-Assad et donc beau-père du président syrien Bachar el-Assad, placé sous sanctions internationales. Les comptes de la British Syrian Society ne montrent pas si M. Ford reçoit ou non une rémunération pour son rôle. La British Syrian Society, controversée, est considérée comme un lobby soutenant Bachard el-Assad. On lui reproche d'avoir organisé un évènement de propagande en soutien au dictateur avec des responsables syriens. Plusieurs personnalités britanniques ont démissionné du conseil d'administration[5],[6],[7],[8].

Prises de position[modifier | modifier le code]

Selon des propos qu'il a tenus en 2017, Ford, en 2003, alors qu'il était ambassadeur à Bahreïn, aurait envoyé à Londres deux mémorandums critiques avant la Guerre d'Irak. Plus tard, il affirme regretter de ne pas s'être opposé plus fermement à cette guerre. Pendant ses fonctions à Damas, il se met à désapprouver la politique britannique, qui selon lui, suivait servilement la ligne américaine[9].

Soutien du régime de Bachar el-Assad[modifier | modifier le code]

À partir de 2006, Ford est décrit comme un défenseur du gouvernement syrien ou comme un « apologiste d'Assad », ce qui lui vaut des critiques[5],[6],[10].

En 2015, Ford soutient que la chute d'Assad ouvrirait une « boîte de Pandore », comme ce fut le cas lors de la chute de Saddam Hussein en Irak et de Mouammar Kadhafi en Libye : la victoire des ennemis du gouvernement syrien amènerait selon lui le massacre des chrétiens, des chiites, des alaouites, des Druzes et d'autres minorités[11]

En 2016, Ford accuse le gouvernement britannique d'avoir menti et commis des erreurs politiques en Syrie depuis le début de la révolte, aggravant ainsi la situation. Selon lui, le Premier ministre David Cameron aurait dû engager des forces britanniques ou « ne pas encourager les forces d'opposition » à monter une campagne contre le régime syrien. Ford affirme que les dirigeants britanniques s'attendaient à une chute rapide du gouvernement syrien et surestimaient la force de l'opposition modérée, à laquelle ils n'ont pas fourni une aide suffisante. Il considère les déplacements de population comme une chance[10].

Peter Ford appelle, au côté d'autres défenseurs du régime syrien, à la levée des sanctions internationales imposées à plusieurs de ses membres et entités[8].

Négation de crimes commis par Assad et ses alliés[modifier | modifier le code]

Toujours en 2016, il accuse à tort les forces d'opposition d'être responsables de l'attaque d'un convoi humanitaire à Orum al-Koubra (en) en septembre de la même année[10] alors que la commission d'enquête de l'ONU conclut par la suite que l'attaque était aérienne[6] et que les seules forces aériennes opérant dans la région étaient celles de la Russie et de l'État syrien[12].

Sur l'attaque chimique de Khan Cheikhoun, il déclare à la BBC qu'« il n'y a pas eu d'enquête... pas même un dossier louche comme le dossier Irak (en) - cette fois-ci, nous n'avons pas vu de dossier du tout[13]. » Selon lui, il n'y a pas de preuve que le gouvernement syrien soit impliqué dans cette attaque bien que l'enquête de l'ONU en attribue la responsabilité au régime[14],[15],[8].

Pour le Huffington Post, Peter Ford, qui participe à des évènements avec des universitaires conspirationnistes et intervient au côté de propagandistes comme Vanessa Beeley et Eva Bartlett, appartient à un petit groupe de « militants anti-impérialistes marginaux qui nient ou minimisent les atrocités commises par Assad malgré les nombreuses preuves du contraire »[16].

Selon The New Arab (en), Peter Ford utilise sa réputation d'ancien ambassadeur pour exprimer des arguments en faveur du régime dans les médias britanniques, notamment en niant l'implication d'Assad dans l'attaque chimique d'avril contre une banlieue d'opposition de Damas[17],[18].

Peter Ford décrit l'action de l'Iran comme « très positif » en Syrie, sans évoquer les crimes de guerre dénoncés par les ONG de défense des droits humains.

Participation à une conférence de l'EuroCSE[modifier | modifier le code]

Ford participe à la conférence de l'EuroCSE (European Centre for the Study of Extremism) sur l'avenir de la Syrie, tenue le 5 et le [9],[19]. Cette conférence, à laquelle participent deux ministres du régime de Bachar el-Assad est critiquée comme trop favorable à Assad et comme ayant pour objet de défendre les objectifs de celui-ci[19],[20],[21]. À cette conférence, Ford décrit la politique britannique comme « incohérente et grotesque » et accuse le gouvernement britannique d'être en première ligne parmi les destructeurs de la Syrie. Il dit aussi qu'à la suite de la guerre d'Irak, il a régulièrement reçu l'instruction de faire des remontrances aux Syriens sur l'afflux de jihadistes en Irak, mais qu'il comprenait la position des officiels syriens, pour qui il était clair que le tour d'el-Assad viendrait après celui de Saddam Hussein et qui trouvaient donc normal de ne pas aider les Américains à se désembourber en Irak[9].

Conspirationnisme et désinformation sur le COVID[modifier | modifier le code]

En 2021, Peter Ford donne une interview au site FranceSoir, où il tient un discours jugé complotiste, évoquant une « fabrication médiatique » et faisant un rapprochement entre la situation sanitaire, le réchauffement climatique, la guerre en Irak et le conflit syrien, qui seraient autant de « fabrications » destinées à nous gouverner par la peur, selon lui[22],[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Who's Who, article Ford, Peter William, éd. de 2014, en ligne, consultée le 9 octobre 2015.
  2. (en) Ian Black Middle East editor, « Former ambassador attacks Cameron's ‘arrogant’ Syria policy », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  3. Peter Ford, « Cameron's unthinking policy on Syria has fuelled the rise of British jihadism », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. « Mohammad Assaf receives donation on behalf of UNRWA », en ligne sur le site de l'UNWRA.
  5. a et b Zaman Al Wasl, « British ambassador who defended Damascus 'works for Assad's father-in-law' », 24 avril 2017, en ligne.
  6. a b et c Robert Verkaik, Josie Ensor et Patrick Sawer, « Former UK ambassador linked to Assad lobby group », The Telegraph, 22 avril 2017, en ligne.
  7. (en) The New Arab, « British ambassador who defended Damascus 'works for Assad's father-in-law' », sur alaraby (consulté le )
  8. a b c et d « Covid, climat, Syrie : la convergence des luttes complotistes par FranceSoir », sur Conspiracy Watch | L'Observatoire du conspirationnisme, (consulté le )
  9. a b et c (en) Jonathan Steele, « 'Assad not mad' enough to use chemical weapons, says former UK ambassador », Middle East Eye,‎ (lire en ligne).
  10. a b et c Patrick Wintour, « British policy has made situation in Syria worse, says former ambassador », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. « David Cameron will have Christian 'blood on his hands' if he topples Assad, warns former Ambassador to Syria - The Diocese of Shrewsbury - The Diocese of Shrewsbury » (consulté le ) Le texte publié par le diocèse de Shrewsbury ne porte pas de date, mais une vidéo de contenu semblable a été postée le 3 octobre 2015 sur YouTube.
  12. (en) Brian Whitaker, « Former British ambassador in Syria has links to Assad family », sur al-bab.com (consulté le )
  13. « 10/04/2017, Newsnight - BBC Two », sur BBC
  14. (en) « Ex-UK ambassador to Syria: 'No proof' of chemical attack, Today - BBC Radio 4 » (consulté le )
  15. (de) Manfred Kleber, « Es wäre dumm von Assad, Giftgas einzusetzen », Berlin Journal,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. « 'Whitewashing War Crimes': How UK Academics Promote Pro-Assad Conspiracy Theories About Syria », Huffington Post,‎ (lire en ligne)
  17. (en) The New Arab, « UK House of Lords to host 'pro-Assad' Syria conference », sur alaraby (consulté le )
  18. (en) Paul McLoughlin, « Cambridge student 'threatened by pro-Assad research group' », sur alaraby (consulté le )
  19. a et b (en) « Controversial Syria conference is held a day after chemical attack », Daily Mail,‎ (lire en ligne, consulté le )
  20. The New Arab, « UK House of Lords to host 'pro-Assad' Syria conference », 18 octobre 2018, en ligne.
  21. « Etats-Unis : Dennis Kucinich a perçu des milliers de dollars pour défendre le régime de Bachar el-Assad », sur Conspiracy Watch | L'Observatoire du conspirationnisme, (consulté le )
  22. « Les Déconspirateurs – l’émission #04 » (consulté le )