Pont du Veurdre
Pont du Veurdre | |
Géographie | |
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Pays | France |
Région | Auvergne-Rhône-Alpes - Bourgogne-Franche-Comté |
Département | Allier-Nièvre |
Commune | Le Veurdre et Livry |
Coordonnées géographiques | 46° 45′ 30″ N, 3° 02′ 57″ E |
Fonction | |
Franchit | l'Allier |
Fonction | Pont routier |
Caractéristiques techniques | |
Type | Pont en arc |
Matériau(x) | Béton armé |
Construction | |
Mise en service | 1948 |
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Le pont du Veurdre est un pont routier de type Cantilever (ou pont à poutres en porte-à-faux) construit en 1948 sur l'Allier et inauguré le [1]. Il est situé entre les communes du Veurdre (Allier) et de Livry (Nièvre). Il serait l'un des premiers ponts en Europe construit avec la technique du pont Cantilever. Il remplace un pont en béton précontraint construit par Eugène Freyssinet en 1910 et détruit pendant la Seconde Guerre mondiale, premier pont construit avec cette technique.
Histoire
[modifier | modifier le code]Au XIXe siècle, l'Allier était franchi à cet endroit par un pont suspendu[2]. Ce pont fut construit en 1833, à une seule voie et comportait trois travées d'une ouverture totale de 191,4m, c'était un pont à péage jusqu'en 1890 puis le passage était libre[1].
En 1910, l'ingénieur Eugène Freyssinet construisit à sa place, le premier d'une série de trois ponts au-dessus de l'Allier, d'un genre identique en béton précontraint, avec le pont Boutiron à Creuzier-le-Vieux, au nord de Vichy, et le pont de Châtel-de-Neuvre. Il avait mis au point cette technique de béton précontraint pour les ponts qu'il avait testé l'année précédente par la construction d'une arche d'essai à Moulins.
Le 18 juin 1940, une quarantaine de soldats français sous le commandement du capitaine Paul-Dominique Bastiani[Note 1] et du lieutenant Pierre Legris s'opposèrent à une colonne allemande estimée à plus de 1000 hommes[2] en les bloquant pendant une journée[2]. Sept[Note 2] ,[3] soldats français furent tués, dont le capitaine Bastiani[2], et le lieutenant Legris. Un monument commémoratif à proximité du pont rappelle cet épisode. Le 7[1] septembre 1944, la Résistance dynamita le pont[2] en vue d'empêcher le passage des colonnes allemandes.
Il fut reconstruit en 1948 en béton armé, en réutilisant les anciennes piles[2] qui n'avaient pas été détruites[1], suivant la nouvelle technique du pont Cantilever, une de ses premières utilisations en Europe selon la maire du Veurdre Jacqueline Berthet[2]. Le nouvel ouvrage présente une ouverture totale de 225,5m entre parement des culées avec trois travées principales pour une largeur de 9m. Ce qui en fait à sa construction le plus grand de ce type en France devant celui de Villeneuve-Saint-Georges, celui de La Madeleine à Nantes et il n'est dépassé en Europe que par celui de Waterloo sur la Tamise[1].
Notes
[modifier | modifier le code]- Fils du colonel Tibère Bastiani, Paul-Dominique Bastiani naît en 1901 à Albi où son père sert au 143e régiment d'infanterie. Après sa sortie de l'école militaire de Saint-Cyr, en 1931, il demande à être affecté aux sapeur-pompiers de Paris qui est un corps militaire. Lors du déclenchement de la guerre, il rejoint à sa demande une unité combattante. Le 16 juin 1940, alors que les unités françaises refluent en désordre dans la région, il rassemble quelques dizaines d'hommes pour empêcher le franchissement de l'Allier par les Allemands. Il réussit à les bloquer avec un canon et quelques mitrailleuses pendant une journée, les Allemands réussissant finalement à les prendre à revers après avoir fait traverser des troupes sur des pneumatiques en amont de la rivière. Lui et six autres soldats français sont tués dans ce combat. Ils sont enterrés dans un carré du cimetière du Veurdre. En 2000, grâce à l'action de l'Amicale tarnaise des pompiers de Paris, une plaque a été apposée sur sa maison natale au 120 boulevard Valmy (source : « Cet Albigeois a-t-il changé le cours de la guerre ? » sur ladepeche.fr, 7 mai 2000, et Pompiers dans Paris en guerre (1939-1945) par Jean-Claude Demory, 2004).
- Une plaque sur le monument commémoratif rappelle les noms de sept tués. Il y est écrit : « A la mémoire des défenseurs du pont du Veurdre, tués le 18 juin 1940 - Capitaine Paul Bastiani, Lieutenant Pierre Legris, Caporal Maurice Le Bouidec, Sergents Georges Bichot, Jean-Louis Hellio, René Mallard, Henri Monestier »
Références
[modifier | modifier le code]- Ingénieurs des Ponts et Chaussées : Chavagnac, Ducoussot, Marme, Wennagel, Riobé, Rambaud, Lehuédé, 1940-1948 : 40 ouvrages reconstruits : Inauguration du pont du Veurdre par Christian Pineau Ministre des Travaux Publics des Transports et du Tourisme, Crépin Leblond, , n° d'édit 109, dépôt légal 2e trim 1949, n° d'imp 47222 éd., 73 p., allocution de M. R. Chavagnac, de M. Lafond Maire du Veurdre, de M. Pineau
- ."Le pont du Veurdre : des histoires de béton armé et d’armée", La Montagne, 21 juin 2012.
- "Les combattants du pont ont été honorés", La Montagne, juin 2015
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jean-Michel Delaveau, Franchir l'Allier : à la découverte de 130 ponts, Champetières, Éditions de la Montmarie, , 288 p. (ISBN 978-2-915841-38-1).
- Pierre Bordes, « Le pont du Veurdre, plus d'un siècle de vicissitudes (1836-1949) », Cahiers bourbonnais, no 222, hiver 2012-2013, p. 70-73.
- Ingénieurs des ponts et chaussées : Chavagnac, Ducoussot, Marme, Wennagel, Riobé, Rambaud, Lehuédé, 1940 - 1948 40 Ouvrages reconstruits - inauguration du pont du Veurdre par M. Christian Pineau, imprimeurs : Crépin Leblond, n° d'édit 109, dépôt légal , n° d'imp 47222 éd., 73 p.
- Jean-Claude Demory, Pompiers dans Paris en guerre (1939-1945), éd. Altipresse, 2004