Paspalum distichum

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Paspale distique, Paspale à deux épis, Digitaire des marais

Paspalum distichum
Description de l'image Paspalum distichum flowerhead5 (8250205699).jpg.
Classification
Règne Plantae
Clade Angiospermes
Clade Monocotylédones
Ordre Poales
Famille Poaceae
— non classé — PACMAD clade
Sous-famille Panicoideae
Tribu Paniceae
Genre Paspalum

Espèce

Paspalum distichum
L., 1760

Synonymes

  • Digitaria paspalodes Michx.
  • Digitaria paspaloides Michx.
  • Paspalum paspalodes (Michx.) Scribn.
  • Paspalum paspaloides (Michx.) Scribn.

Le Paspale distique, Paspale à deux épis ou Digitaire des marais (Paspalum distichum), est une espèce de plantes monocotylédones de la famille des Poaceae, sous-famille des Panicoideae, originaire d'Amérique du Sud[1].

C'est une plante herbacée, vivace, traçante grâce à ses rhizomes et ses nombreux stolons grêles et allongés, formant souvent des tapis lâches. Elle est considérée en Europe comme une plante envahissante[2].

Liste des sous-espèces et variétés[modifier | modifier le code]

Selon Tropicos (12 septembre 2016)[3] (Attention liste brute contenant possiblement des synonymes) :

  • sous-espèce Paspalum distichum subsp. distichum
  • sous-espèce Paspalum distichum subsp. paspalodes (Michx.) Thell.
  • sous-espèce Paspalum distichum subsp. paucispicatum (Vasey) Verloove & Reynders
  • sous-espèce Paspalum distichum subsp. vaginatum (Sw.) Maire
  • variété Paspalum distichum var. anpinense Hayata
  • variété Paspalum distichum var. digitaria (Poir.) Hack.
  • variété Paspalum distichum var. distichum
  • variété Paspalum distichum var. indutum Shinners
  • variété Paspalum distichum var. littorale (R. Br.) F.M. Bailey
  • variété Paspalum distichum var. longirepens Domin
  • variété Paspalum distichum var. microstachyum Domin
  • variété Paspalum distichum var. nanum (Döll) Stapf
  • variété Paspalum distichum var. tristachyum (J. Le Conte) Alph. Wood
  • variété Paspalum distichum var. vaginatum (Sw.) Griseb.


Deux sous-espèces ont été distinguées au sein de cette espèce :

  • subsp. distichum,
  • subsp. paucispicatum (Vasey) F. Verloove & M. Reynders, plante plus robuste et plus grande.

Description[modifier | modifier le code]

Appareil végétatif[modifier | modifier le code]

Le Paspale distique est une plante herbacée vivace de 1 m de haut. La tiges ronde et creuse possède des entrenœuds poilus et renflés. Les feuilles linéaires mesurent de 5 à 15 mm de long et de 0,2 à 0,7 mm de large[1].

Appareil reproducteur[modifier | modifier le code]

L'inflorescence en forme de V est formée de 2 épis vert pâle denses de 2 à 7 cm de long[1].

Répartition[modifier | modifier le code]

Paspalum distichum a une aire de répartition qui couvre la plupart des régions tempérées chaudes, tropicales et subtropicales du monde, régions dans lesquelles sa croissance est favorisée par sa photosynthèse en C4 . On rencontre cette espèce notamment en Amérique du Nord, à l'exception du Canada, en Amérique centrale et en Amérique du Sud, en Europe méridionale, en Asie dans le sud de l'ex-URSS, au Moyen-Orient, dans le sous-continent indien, en Asie du sud est, en Chine, au Japon et en Corée, aux Philippines, en Australie et Nouvelle-Zélande, ainsi que dans les îles du Pacifique. En Afrique, on ne la trouve qu'en Afrique du Nord et en Afrique australe[4].

Son aire d'origine n'est pas connue de façon certaine : on la considère généralement comme indigène en Amérique du Nord et du Sud, d'où elle a été introduite en Europe et dans la plupart des régions d'Asie. Certains chercheurs estiment qu'elle serait originaire de la zone Pacifique, bien qu'elle ait été introduite à Hawaï, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Pour d'autres elle serait native d'Afrique australe et d'Australie[4].

En France, le paspale distique a été introduit à Bordeaux en 1800, et au bord de la Loire dans la première moitié du XXe siècle[2].

Écologie[modifier | modifier le code]

Le Paspale colonise les milieux humides : les plans d'eau, les rizières du sud de la France, les prairies inondables, les gazons irrigués. Favorisé par la propagation de ses rhizomes, il s'impose aux plantes concurrentes en particulier par forte chaleur, portant ainsi atteinte à la biodiversité des milieux qu'il colonise.

Le Paspale distique est classé comme adventice nuisible des cultures dans 61 pays[2].

Espèce envahissante[modifier | modifier le code]

En Europe, cette espèce de plante est considérée comme invasive[5],[6]. En Inde, sa présence en bord de cours d'eau a été reconnue comme responsable de la diminution des populations de poisson[1].

Conséquences[modifier | modifier le code]

Sur la biodiversité[modifier | modifier le code]

Le Paspale distique forme des colonies denses qui concurrencent la végétation indigène et qui peuvent dégrader certains habitats d'intérêt communautaire[1],[7].

Sur les cultures[modifier | modifier le code]

Lorsqu'il forme des grandes colonies dans les rizières, il peut causer une diminution ou parfois même causer une perte des cultures. L'espèce est reconnue comme adventice secondaire du maïs et du tournesol. Il engendre par ailleurs des problèmes dans la gestion de l'eau[1].

Mesures d'éradication[modifier | modifier le code]

IL est important d'éviter de propager la plante en raison de son caractère invasif.

Méthodes physiques[modifier | modifier le code]

Arrachage manuel[modifier | modifier le code]

L'arrachage manuel n'est envisageable que pour des zones limitées[1].

Coupe rase[modifier | modifier le code]

Cette méthode permet de limiter la production de graines qui peuvent disperser la plante mais ne permet pas de l'éradiquer[1].

Méthodes biologiques[modifier | modifier le code]

Revégétalisation[modifier | modifier le code]

Cette méthode est efficace pour freiner l'expansion de la plante car le Paspale distique est peu tolérable à l'ombre[1].

Pâturage[modifier | modifier le code]

Cette méthode peut aider à contrôler l'espèce[1].

Méthodes chimiques[modifier | modifier le code]

Les méthodes chimiques sont peu ou pas efficaces contre le Paspale distique[1].

Utilisations[modifier | modifier le code]

Lutte contre l'érosion[modifier | modifier le code]

Le Paspale distique est utilisé pour lutter contre l'érosion grâce à son réseau de stolons[1].

Fourrage[modifier | modifier le code]

Le Paspale distique est utilisé comme plante fourragère et comme plante de pâturage[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l et m « Fiche EVEE », sur invmed.fr (consulté le )
  2. a b et c « Le Paspale distique (Paspalum distichum) », Observatoire de la biodiversité et du patrimoine naturel en Bretagne.
  3. Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 12 septembre 2016
  4. a et b (en) « Paspalum distichum (knotgrass) », sur Invasive Species Compendium (ISC), CAB International (consulté le ).
  5. « Paspale à deux épis (Paspalum distichum) », sur TalkAG le réseau social pour les agriculteurs et les professionnels de l'agriculture (consulté le )
  6. « Paspale à deux épis | Le guide des plantations » (consulté le )
  7. « Paspalum distichum », sur Centre de ressources (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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