Palinopsie

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Palinopsie

Handicap altération de la vision
Spécialité neurologie et ophtalmologie
Classification et ressources externes

Wikipédia ne donne pas de conseils médicaux Mise en garde médicale

La palinopsie (du grec palin « répétition » et opsie « vue ») est un trouble de la perception visuelle caractérisé par la persistance anormale ou la réapparition des images après disparition de celle-ci.

Description[modifier | modifier le code]

Il s’agit souvent d’images claires occupant tout ou partie du champ visuel. Ce peut être par exemple : effet de trainée, persistance d’un objet dans un cadre dont il a disparu en réalité, répétition d’une scène entière, etc. La persistance d’images fantômes positives ou négatives existe aussi, bien qu’elle fasse plus rarement l’objet de plaintes auprès du médecin. Les images fantôme négatives se distinguent du type habituel car elles sont générées par une intensité lumineuse ou une durée d’exposition moindre que d’habitude et persistent plus longtemps qu’il n’est normal.

Le patient peut présenter d’autres troubles visuels tels qu’un effet de neige, ou une hémianopsie dans les cas d'origine cérébrale[1],[2].

Causes[modifier | modifier le code]

La persistance d’images claires est généralement liée à une prise médicamenteuse[1],[3], une prise de psychotrope (drogue, antidépresseur, etc.) agissant sur la sérotonine[4], ou une anomalie cérébrale (migraine, épilepsie, tumeur[5], accident vasculaire, malformation des artères duralesetc.)[1],[2],[6],[7]. Néanmoins, il existe aussi des palinopsies liées à des pathologies des yeux ou du nerf optique, sans atteinte occipitale, et des cas inexplicables[8].

La persistance anormale d’images fantômes négatives pourrait être un trouble de la persistance rétinienne.

Quand la prise de médicaments ou de psychotropes est à l’origine de la palinopsie, il arrive qu'elle persiste à un certain degré plusieurs années après l’arrêt de la prise[9]. Lorsqu’elle est due à des psychotropes agissant sur la sérotonine, elle peut aussi se déclencher à l’arrêt du traitement[4].

La palinopsie liée à une anomalie cérébrale trouverait sa source dans la zone occipitale ou pariéto-occipitale droite[10]. Dans certains cas la fixation initiale serait fovéale, et le phénomène pourrait résulter d'un dysfonctionnement du circuit de la mémoire visuelle par libération de la mémoire tampon[11]. L’hémisphère gauche qui contrôle l’attention à l’espace pourrait aussi jouer un rôle[12],[13].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (en) Ritsema ME Murphy MA, « Palinopsia from posterior visual pathway lesions without visual field defects », Journal of Neuro-ophthalmology, vol. 27, no 2,‎ , p. 115–117 (PMID 17548995)
  2. a et b (en) R. Hayashi, S. Shimizu, R. Watanabe, Y. Katsumata & M. Mimura, « Palinopsia and perilesional hyperperfusion following subcortical hemorrhage. », Acta Neurologica Scandinavica, vol. 105, no 3,‎ , p. 228–231 (PMID 11886369, DOI 10.1034/j.1600-0404.2002.1c217.x)
  3. (en) A. Kawasaki, V. Purvin, « Persistant Palinopsia following ingestion of LSD  », Archives of Ophtalmology, vol. 114,‎ , p. 48 (lire en ligne)
  4. a et b (de) Peter Ernst Spindler, « Palinopsie nach Absetzen von Venlafaxin », Psychiat Prax., vol. 35, no 5,‎ , p. 255-257 (DOI 10.1055/s-2007-986237)
  5. (en) Amad Naseer Khan, Rakesh Sharma, Salema Khalid et David McKean, « Palinopsia from a posteriorly placed glioma – an insight into its possible causes », BMJ Case Reports, vol. 2011,‎ (ISSN 1757-790X, PMID 22714609, PMCID 3062347, DOI 10.1136/bcr.08.2010.3273, lire en ligne, consulté le )
  6. (en) Evans RW, « Reversible palinopsia and the Alice in Wonderland syndrome associated with topiramate use in migraineurs », Headache: The Journal of Head and Face Pain, vol. 46, no 5,‎ , p. 815–818
  7. (en) M. J. Kupersmith, MD, A. Berenstein, MD, P. K. Nelson, MD, H. T. ApSimon, MD and A. Setton, MD, « Visual symptoms with dural arteriovenous malformations draining into occipital veins », Neurology, vol. 52, no 1,‎ , p. 156–162 (PMID 9921864, DOI 10.1034/j.1600-0404.2002.1c217.x)
  8. (en) Howard D. Pomeranz, Simmons Lessell, « Palinopsia and polyopia in the absence of drugs or cerebral disease », Neurology, no 54,‎ , p. 855-859
  9. Cas du LSD
  10. Terminologie de neuropsychologie et de neurologie du comportement Recherche et réd. Louise Bérubé, c1991, Les Éditions de la Chenelière Inc., p. 49 sur [1]
  11. F. Maillot, C.Belin, D. Perrier, P. Larmande, « Persévération visuelle et palinopsie : une pathologie de la mémoire visuelle ? », Revue neurologique, vol. 149, no 12,‎ , p. 794-796
  12. (en) G.R. Fink, F.J. Dolan, P.W. Halligan, J.C. Marshall, C.D. Frith, « Space-based and object-based visual attention : Shared and specific neural domains », Brain, no 120,‎ , p. 2013-28
  13. Bernard Lechevalier, Francis Eustache, Fausto Viader Traité de neuropsychologie clinique de Boeck (11 décembre 2008) Collection : Neurosciences, p. 298

Lien externe[modifier | modifier le code]