Névralgie d'Arnold

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Névralgie d'Arnold
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Trajet du nerf grand occipital.

Traitement
Spécialité NeurologieVoir et modifier les données sur Wikidata
Classification et ressources externes
CIM-10 G52.8
CIM-9 723.8

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La névralgie d'Arnold (NA) ou arnoldalgie ou névralgie du grand occipital est une neuropathie périphérique du cou et de la tête caractérisée par une « céphalée paroxystique unilatérale d’origine cervicale »[1], causée par une « irritation ou une compression du grand nerf occipital (GNO) postérieur et/ou du petit nerf occipital »[1]. Selon Jean-Marc Ziza & al. (2013) elle représenterait 8,7 % des névralgies ayant une origine cervicale (GNO dans 90 % des cas) et il arrive que sa prise en charge thérapeutique soit difficile, via des traitements dont l'efficacité manquait encore, au début des années 2010, de preuves scientifiques[1].

Elle tire son nom de celui du médecin allemand qui l'a décrite Friedrich Arnold (1803-1890).

Causes[modifier | modifier le code]

La névralgie d'Arnold est due à une lésion des nerfs occipitaux, qui peut être entraînée par un trauma (le plus souvent traumatisme crânien), un stress physique du nerf.

Le mécanisme exact est discuté : une irritation des facettes articulaires postérieures des deux premières vertèbres cervicales (C1-C2) où se trouve le ganglion de la deuxième racine cervicale[2], ou celles de C2-C3, ou un dérangement intervertébral mineur de ces articulations, ou encore d'un trouble impliquant un muscle et son fascia. Il se pourrait que ces différents mécanismes s'associent[3].

Clinique[modifier | modifier le code]

Elle est à l'origine de douleurs classiquement vives et intenses, unilatérales, dans le territoire du nerf grand occipital (d'Arnold), allant de la partie latérale haute de la nuque jusqu'au sommet du crâne et parfois l'œil. La douleur est souvent décrite comme étant à type de « décharges électriques » ou de « brûlures ».

Elle évolue le plus souvent par paroxysmes sur un fond douloureux permanent. Elle peut être déclenchée par la palpation à l'émergence du nerf sous le scalp, parfois par la simple flexion de la tête en avant[2].

Le diagnostic est souvent posé par élimination[4].

Diagnostic différentiel[modifier | modifier le code]

Friedrich Arnold (1803-1890), anatomiste allemand, professeur à l'Université de Heidelberg.

Il vise à éliminer d'autres causes possibles des douleurs, notamment d'autres causes possibles de céphalées d’origine cervicale[1].

« Un test anesthésique positif confirme le diagnostic »[1]

Traitement[modifier | modifier le code]

Lorsque la symptomatologie dure depuis plus de trois mois, il s'agit d'un syndrome douloureux chronique qui nécessite une prise en charge idéalement multidisciplinaire, associant des techniques médicamenteuses et surtout non médicamenteuses.

Le traitement médicamenteux repose sur les antalgiques (paracétamol voire morphinique), les anti-inflammatoires non stéroïdiens et les anticontracturants, ainsi que les infiltrations articulaires de corticoïdes (éventuellement associés à des anesthésiques)[4],[6].

Le traitement non médicamenteux repose sur de la kinésithérapie comprenant, par exemple, le massage, l’application de froid ou de chaleur, la rééducation et la mobilisation, la reprise précoce d'activité, les manipulations vertébrales, et des techniques de contre-stimulation comme la puncture sèche, la TENS Neurostimulation Électrique Transcutanée[7],[8],[9]. Il existe aussi la neurostimulation, notamment la stimulation du ganglion de la racine dorsale (DRG), est une approche plus ciblée qui peut être explorée. Elle implique l'implantation d'un dispositif qui envoie des impulsions électriques directement aux ganglions de la racine dorsale, potentiellement efficace pour les douleurs neuropathiques localisées[10].

Le recours à la chirurgie est exceptionnel[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Ziza, J. M., Yahia, S. A., Teyssedou, J. P., & Chazerain, P. (2013). La névralgie d’Arnold existe-t-elle?. Revue du Rhumatisme monographies, 80(1), 32-37 (résumé).
  2. a et b Albert Haddad, « La cervicarthrose et ses complications », La Revue du Praticien, médecine générale, vol. 22, no 795,‎ , p. 127-133.
  3. Rose-Marie Grilo, « Les complications de la cervicarthrose », Le Concours Médical, vol. 126, no 20,‎ , p. 1131-1134.
  4. a b et c M. Besignor « La névralgie d'Arnold » Le médecin généraliste et la douleur, no 1, sept 2000, Institut UPSA de la douleur.
  5. a b et c Gilles Géraud, Nelly Fabre, Guide pratique des migraines et céphalées Névralgie d'Arnold.
  6. (en) Pascal Vanelderen, Arno Lataster, Robert Levy et Nagy Mekhail, « 8. Occipital Neuralgia », Pain Practice, vol. 10, no 2,‎ , p. 137–144 (DOI 10.1111/j.1533-2500.2009.00355.x, lire en ligne, consulté le )
  7. Bond BM et Kinslow C, « Improvement in clinical outcomes after dry needling in a patient with occipital neuralgia », J Can Chiropr Assoc,‎ , p. 101-110
  8. (en) Ramsis F. Ghaly, Ana Plesca, Kenneth D. Candido et Nebojsa Nick Knezevic, « Transcutaneous Electrical Nerve Stimulation in Treatment of Occipital Neuralgia: A Case Report », A & A Practice, vol. 11, no 1,‎ , p. 4–7 (ISSN 2575-3126, DOI 10.1213/XAA.0000000000000709, lire en ligne, consulté le )
  9. (en) Carrie Dougherty, « Occipital Neuralgia », Current Pain and Headache Reports, vol. 18, no 5,‎ , p. 411 (ISSN 1531-3433 et 1534-3081, DOI 10.1007/s11916-014-0411-x, lire en ligne, consulté le )
  10. « Neurostimulation occipitale » Accès libre, sur chu de quebec, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Lavignolle, B., & Grenier, F. (1991). Névralgies d'Arnold: obstacles anatomiques sur le trajet du nerf et déductions thérapeutiques. La Revue de médecine orthopédique, (24), 5-10.
  • Pougnard-Bellec, F., Rolland, Y., Morel, D., Meadeb, J., Marin, F., & Duvauferrier, R. (2002). Efficacité de l'infiltration de C1-C2 par voie parasagittale postérieure dans le traitement de la névralgie d'Arnold de 24 patients. Journal de radiologie, 83(2-C1), 133-139.