Nicolas Buissart

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Nicolas Buissart
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Artiste plasticien, designer, guide touristique
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Nicolas Buissart, né à Charleroi le 22 décembre 1979, est un artiste pluridisciplinaire belge, spécialisé dans les arts plastiques, le design et le spectacle vivant. Il est connu comme étant le créateur d’une forme de tourisme à mi-chemin entre l'urbex et le théâtre d'improvisation in situ qu'il nomme « safari urbain », et qu'il développe au sein de son projet Charleroi Adventure.

Biographie[modifier | modifier le code]

Après des études de boucher-charcutier-traiteur à l'ITCA Namur[1], puis un passage dans l'hôtellerie à Londres, il entame son parcours professionnel en tant que soudeur[2]. À la suite d'un accident de travail, il se réoriente vers des études de design et mobilier, entame un bachelor en 2003 à Saint-Luc Tournai dans la section Stylisme d'objet dirigée par Peter Vande Kerckhove[3], suivi d’un Master aux Beaux-Arts d’Anvers en 2008[4]. C'est durant cette période qu'il imagine le concept de « safari urbain », désireux de surfer autant que de subvertir les préjugés qui minent la réputation de la population carolorégienne[5],[6]. Une création controversée et une curiosité dans le paysage touristique et culturel, qui trouve rapidement un écho retentissant. Le projet inédit en Belgique, ainsi que le franc-parler et le sens de la provocation de Nicolas Buissart, occasionnent de nombreuses couvertures médiatiques à travers le monde.

Œuvres et inventions[modifier | modifier le code]

Au travers de sa formation de designer, Nicolas Buissart a développé une série d’inventions mêlant humour, provocation et esthétique : La Machine à Polluer[7], les Cabanes de Barakis[8], le Bras de Comptoir, le Marcel-à-Courses, le Bracelet-Mayo[9], la Cata-Roms[10], la Fausse Porte de Garage, Milouxxx le chien gonflable, les Moufles Porte-Bière[11], la Cage aux Wallons, L’Empire du Mâle, etc. Il réalise et produit également des oeuvres street art comme le « Copyright » géant sur le Terril de la Blanchisserie.

Il décline quelques-unes de ses créations en stickers, casquettes et t-shirt : Ik hou van Charleroi[12], Ich bin ein Carolo[13], etc.

Il expose plusieurs fois par an en tant que membre du collectif Les Têtes de l’Art au Rockerill, mais aussi lors d’expositions personnelles, comme L’Office du Tourisme Underground au Buffet-Gare de La Louvière-Centre ou lors du festival Esperanzah!.

Les safaris urbains[modifier | modifier le code]

C’est lors de son Master en design aux Beaux-Arts d’Anvers que Nicolas Buissart développe, dès 2008, le projet de « safari urbain »[9]. À la suite d'une rencontre avec l’artiste Liv Vaisberg, performeuse-curatrice, germe l'idée de venir découvrir, le temps d'une journée, la « Ville la Plus Moche du Monde », selon le titre décerné en 2008 à la ville de Charleroi par le journal néerlandais de Volkskrant[14].

Pour concrétiser l'idée, Nicolas reçoit l'aide de Nicolas Belayew pour un site web et des goodies, et Pauline Gorelov pour le logo. Dès le lendemain de la mise en ligne, et avant même les premières visites, la presse néerlandophone s'intéresse au projet, comme De Standaard qui publie le tout premier article dans une double page consacrée au sujet[15] : Charleroi Adventure est né.

La VRT (Vlaanderen Vakantieland) enchaîne avec un premier reportage télé sur le sujet[16]. Très vite, les médias internationaux s’intéressent à cette nouvelle forme de tourisme.

Le projet est dans un premier temps décrié par les autorités communales locales, ainsi que les habitants de Charleroi, qui voient d’un mauvais œil les hordes internationales de touristes venus visiter ruines industrielles, lieux hantés de souvenirs funestes et quartiers délabrés[4].

Dans son tour, des étapes-clés apparaissent de façon récurrente : « la rue la plus déprimante de Belgique »[17], le « métro fantôme »[9], la « prophétie Enrico »[18], l’escalade d’un véritable terril, l’ancien Zoo de Châtelineau[19], la Tour de Refroidissement (Power Plant IM-site)[20],[21], la Centrale électrique abandonnée[22], l’Usine réaffectée Rockerill, etc.

Nicolas Buissart offrant une casquette à une touriste.

Les étapes changent selon les tours, certaines disparaissent pour laisser la place à d'autres découvertes, au gré des évolutions de la ville mais aussi en interaction avec le groupe, la météo du jour, etc.

Guide touristique et animateur facétieux, durant son « safari urbain » Nicolas Buissart livre dans un mélange de français, anglais ou néerlandais, une vision subjective et souvent humoristique de sa ville et de son Histoire.

Au fil des années, le projet s’affine et se définit comme un mélange original d’urbex, de théâtre d'improvisation in situ et d’expérience alternative de voyage.

Les décors post-industriels[modifier | modifier le code]

Stickers de Charleroi Adventure

Parallèlement à son activité de « safari urbain », Nicolas Buissart est régulièrement contacté comme fixeur par des photographes ou par des sociétés de production de films, afin de fournir des lieux de décors, Charleroi étant une ville reconnue pour son esthétique post-industrielle. Il a collaboré notamment avec les photographes Cédric Gerbehaye, Giovanni Troilo, Antoon Corbijn, etc ; contribué aux repérages pour le film Kursk réalisé par Thomas Vinterberg[23], au film Le Premier Ministre d’Erik Van Looy[24], au film Adoration de Fabrice du Welz, pour les clips musicaux de L’Or du Commun, Roméo Elvis, Mr Giscard ou encore pour des séries télévisées, dont le plus récemment Trentenaires pour la RTBF[25].

Tiers-lieux[modifier | modifier le code]

Le Cercle-Saint-Charles à Montignies-sur-Sambre

Nicolas Buissart décline ses activités artistiques à travers l'acquisition et le développement de tiers-lieux.

La Ruine, miroiterie abandonnée à Marchienne-au-Pont, devient lieu d'expérimentation artistique[13].

Le cercle Saint-Charles, ancien cercle paroissial à Montignies-sur-Sambre, est racheté en 2019 par Nicolas et ses associés. Composé d'un bar, d'une grande salle de spectacle, ainsi que de logements, le lieu est tout à la fois espace de concert, d’exposition et d’animation de quartier[26].

Liens externes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Amélie, « safaris-urbains-a-charleroi », sur MyCharleroi, (consulté le )
  2. « NICOLAS BUISSART: L'homme derrière le safari carolo », sur www.guido.be (consulté le )
  3. Le Courrier de l'Escaut, « Prof de design... Un prétexte ! », sur lavenir.net (consulté le )
  4. a et b (en) Maloe Sniekers et Stijn Reijnders, « In de greep van Dutroux. Over de omgang met schuldig landschap in België », Quotidian : Dutch Journal for the Study of Everyday Life, vol. 2,‎ , p. 64–82 (lire en ligne, consulté le ).
  5. « les sept clichés capitaux de charleroi (2/7) Des barlos, les Carolos ? », sur Le Soir (consulté le )
  6. Alexandra, MICCICHE, L’image de Charleroi à travers les journaux télévisés de la R.T.B.(F.) (1965-2005), Bruxelles, ULB, , 183 p. (lire en ligne), p. 5
  7. « LA FRICHE, C'EST CHIC », sur Weekend, (consulté le )
  8. « 14.07.08 Esperanzah! c’est aussi 3 plasticiens et 1 carte blanche ! », sur Congoforum.be, (consulté le )
  9. a b et c Maïté Darnault, « Echappée laide à Charleroi », sur Libération (consulté le )
  10. Simone Simon, « Souriez on se détruit » [PDF],
  11. « NICOLAS BUISSART: L'homme derrière le safari carolo », sur www.guido.be (consulté le )
  12. (nl-BE) « Sightseeing langs het huis van Marc Dutroux », sur Het Nieuwsblad (consulté le )
  13. a et b Reportage : Stéphane Tassin (texte) et Jean-Christophe Guillaume (photos), « Charleroi, son château, son roi et son bouffon », sur La Libre.be (consulté le )
  14. (nl) « De winnaars: en Charleroi Almere », sur de Volkskrant, (consulté le )
  15. (nl-BE) « Carolo's zingen lof der lelijkheid », sur De Standaard (consulté le )
  16. (nl) VRT, « Vlaanderen Vakantieland » [vidéo]
  17. « CADEAUX INSOLITES. Charleroi autrement », sur Courrier international, (consulté le )
  18. mellovestravels, « Que faire à Charleroi, jour 2 : l’expérience du safari urbain avec Charleroi Adventure », sur Mel Loves Travels, (consulté le )
  19. L.Or, « Châtelet: une subvention de 4 millions pour réhabiliter l'Hôtel-Dieu et le charbonnage n°10 du Gouffre », sur DHnet (consulté le )
  20. (nl-BE) The Media Bay- https://www.themediabay.be, « City Safari Charleroi: wandeling in de lelijkste stad ter wereld », sur Reisroutes (consulté le )
  21. Abdel Madi, « Mais que faisait donc Enora Malagré à Charleroi ? », sur DHnet (consulté le )
  22. (nl) Marcel Korbee, « Charleroi Adventure | Op stadssafari langs industrieel erfgoed in Charleroi », sur Travel Madness, (consulté le )
  23. « Charleroi: tournage de «Kursk» aux Expos », sur sudinfo.be (consulté le )
  24. Justin Ducol, « En images : revivez l’époque où De Brouckère ressemblait à Times Square ! », sur Bruxelles Secrète, (consulté le )
  25. Jean van Kasteel, « Le tournage de "Trentenaires", série qui se passera à Charleroi, commence la semaine prochaine », sur DHnet (consulté le )
  26. F.Ng, « Montignies-sur-Sambre: le cercle Saint-Charles à nouveau ouvert », sur DHnet (consulté le )