Néo-Vulgate

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La Nova Vulgata, ou nouvelle Vulgate, aussi appelée néo-Vulgate (titre complet : Nova Vulgata Bibliorum Sacrorum Editio), est la traduction latine officielle de l'Église catholique des textes en langue originale de la Bible publiés par le Saint-Siège. Elle a été achevée en 1979 et promulguée la même année par la constitution apostolique Scripturarum thesaurus de Saint Jean-Paul II. Une seconde édition, révisée, a été publiée en 1986.

Le texte de la nouvelle Vulgate est accessible intégralement, en latin, sur le site officiel du Saint-Siège.

La Nova Vulgata remplace la Vulgate sixto-clémentine en tant que traduction latine officielle de la Bible dans l'Église catholique.

La Nova Vulgata n'est pas une édition critique de la Vulgate historique en partie due à Saint Jérôme. Il s'agit plutôt d'un texte destiné à s'accorder avec certaines critiques modernes des textes bibliques - issues des versions antérieures de la Bible en hébreux, en grec, voire en araméen - et à adopter un style plus proche du latin classique[1].

Rédaction[modifier | modifier le code]

La Constitution Sacrosanctum Concilium, du Concile Vatican II, a ordonnée une révision du Psautier latin, afin de le mettre en conformité avec les études textuelles et linguistiques modernes tout en préservant son style latin chrétien. En 1965, le pape Paul VI nomme une commission chargée de réviser le reste de la Vulgate, selon les mêmes principes. La commission ainsi formée a publié ses travaux en huit sections annotées, et a sollicité les critiques des universitaires catholiques au fur et à mesure de leur publication. Le Psautier a été publié en 1969, le Nouveau Testament achevé en 1971. La Nova Vulgata intégrale a été publiée pour la première fois en un seul volume en 1979[2].

Le texte ayant servi de référence pour la majeure partie de l'Ancien Testament est l'édition critique commandée par Saint Pie X et réalisée par les moines de l'abbaye bénédictine de Saint-Jérôme[2]. Celui des Livres de Tobit et de Judith provient de manuscrits de la Vetus Latina. Enfin, en ce qui concerne le Nouveau Testament, la commission s'est appuyée sur l'édition de 1969 de la Vulgate de Stuttgart, et donc sur la Vulgate d'Oxford. Tous ces textes de base ont été retravaillés pour être conformes aux éditions critiques modernes en grec, hébreu et araméen[3]. Un certain nombre de changements ont également été apportés là où les érudits modernes estimaient que Saint Jérôme n'avait pas réussi à restituer le sens exact des versions en langues originales, ou l'avait obscurci[4].

La plupart des quelque 2000 modifications apportées par la Nova Vulgata à la version antérieure est mineure et de nature stylistique[5],[6].

De plus, dans le Nouveau Testament, la Nova Vulgata a introduit des rectifications pour faire concorder la bible latine avec le texte grec, afin de représenter avec précision le texte de Saint Jérôme, tout en laissant transparaître sa base grecque. Cet alignement n'avait pas été réalisé auparavant, ni dans l'édition de 1590 de la Vulgate, ni dans celle de 1592[6].

La Nova Vulgata ne contient que le canon biblique de l'Église catholique, et non d'autres livres pseudépigraphiques, souvent associés par tradition à la Vulgate[7].

Promulgation et publication[modifier | modifier le code]

La constitution apostolique Scripturarum thesaurus, promulguée par le pape Jean-Paul II le 25 avril 1979, fait de la nouvelle Vulgate la version officielle de la Sainte Bible dans l'Église catholique[8],[9]. Son édition typique a été publiée la même année[7].

Une seconde édition, publiée en 1986, ajoute une préface[4], une présentation des principes utilisés dans la rédaction de la Nova Vulgata[3], et une annexe contenant trois documents historiques du Concile de Trente et de la Vulgate sixto-clémentine[10].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Stramare, « Die Neo-Vulgata. Zur Gestaltung des Textes », Biblische Zeitschrift, vol. 25, no 1,‎ , p. 67–81 (DOI 10.30965/25890468-02501005, S2CID 244689083)
  2. a et b Clifford, « The Authority of the Nova Vulgata: A Note on a Recent Roman Document », Catholic Biblical Quarterly, vol. 63, no 2,‎ , p. 197–202 (JSTOR 43724418)
  3. a et b (la) « Praenotanda (Bibliorum Sacrorum nova vulgata editio) » [archive du ], vatican.va (consulté le )
  4. a et b (la) « Praefatio ad Lectorem (Bibliorum Sacrorum nova vulgata editio) » [archive du ], vatican.va (consulté le )
  5. (en) H. A. G. Houghton, The Latin New Testament: A Guide to Its Early History, Texts, and Manuscripts, Oxford University Press, , 133 p. (ISBN 9780198744733), « Editions and Resources » :

    « There are approximately 2,000 differences between the Nova Vulgata and the critical text of Jerome's revision of the Gospels in the Stuttgart Vulgate, most of which are very minor. Following the appearance of the Nova Vulgata, Nestle's Novum Testamentum Latine was revised by Kurt and Barbara Aland: the Clementine text was replaced with the Nova Vulgata and an apparatus added showing differences from eleven other editions, including the Stuttgart, Oxford, Sixtine, and Clementine Vulgates; the first edition of 1984 was followed by a second edition in 1992. The Nova Vulgata is also the Latin text in the Alands' bilingual edition, Novum Testamentum Graece et Latine. »

  6. a et b Kurt Aland et Barbara Aland, The Text of the New Testament, Grand Rapids, 2nd, , 190 (ISBN 978-0-8028-4098-1, lire en ligne Accès limité), « The Latin versions »
  7. a et b (en) Joseph A. Fitzmyer, An Introductory Bibliography for the Study of Scripture, 3rd, (1re éd. 1961), 52 p. (ISBN 978-88-7653-592-5), « Chapter VI - Ancient Versions »
  8. « Scripturarum Thesarurus, Apostolic Constitution, 25 April 1979, John Paul II » [archive du ], Vatican: The Holy See (consulté le )
  9. (en) H. A. G. Houghton, The Latin New Testament: A Guide to Its Early History, Texts, and Manuscripts, Oxford University Press, , 132–133 p. (ISBN 978-0-19-874473-3, lire en ligne)
  10. (la) « Appendix » [archive du ], vatican.va (consulté le )