Michel Marvaud-Baudet
député au Conseil des Cinq-Cents |
---|
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Sépulture |
cimetière de Mérignac |
Nationalité | |
Activité | |
Père |
Charles Baudet de Marvaud |
Mère |
Marguerite Castaigne |
Michel Marvaud-Baudet est un homme politique français né le [1] à Échallat (Charente) et mort le [2], à Mérignac (Charente). Il fut un des grands notables du département de la Charente, sous le Premier Empire.
Propriétaire du château de Mérignac, commissaire du directoire exécutif du département de la Charente, il est élu député au Conseil des Cinq-Cents,le 24 germinal an VI.
Biographie
[modifier | modifier le code]Michel, était le fils de Charles Baudet, sieur de Marvaud, avocat en parlement, lieutenant des Eaux et Forêts, et de Marguerite Castaigne. Michel changea son nom de famille, Baudet de Marvaud, en Marvaud-Baudet.
Comme son père, il fit carrière dans l'administration des Eaux et Forêts. En , lors du dernier changement intervenu dans la municipalité d'Angoulême sous l'ancien régime, sur proposition du Maire Marchais de la Berge, il a été admis dans le corps de ville comme premier assesseur, nomination faite par le comte d'Artois. En , il fut élu administrateur puis membre du directoire du district de Cognac. Il démissionnera en 1791, quand il sera nommé administrateur du département. En , il entre au directoire du département, venant du conseil général. Vice-président, il doit souvent remplacer le président, Dumas-Champvallier, absent. À partir du , sous l'effet de l’insurrection vendéenne, Angoulême, la Charente et les départements voisins vont connaître tension et activités pendant des semaines. Il faut travailler à lever volontaires, armes et munitions et les diriger sur Niort et les Deux-Sèvres. Le danger vendéen ayant reculé, Marvaud est envoyé en mission à Paris avec Desprez pour étudier l'esprit de la capitale après le 2 juin.
Maire d'Angoulême
[modifier | modifier le code]En septembre , lors d'une profonde réorganisation des autorités départementales, Marvaud, par arrêté du représentant Harmand, est nommé maire d'Angoulême.
Le , Marvaud, dont c'est la première séance en tant que maire a prononcé un discours où se trouve cette phase : «Citoyens, frères et amis la fortune est l’apanage des sots»[3].
C'est le moment le plus difficile de sa vie publique, la terreur bat son plein et la municipalité subit la loi de la société populaire. À partir de , on remarque les absences prolongées du maire, comme s'il n'approuvait plus la politique du moment. En , il réapparaît et se montre de nouveau actif. Le représentant Romme, de passage a Angoulême en , confirme le maire dans sa fonction en lui donnant publiquement l'accolade. Après le 9 thermidor les choses ne changent guère dans la ville ; les révolutionnaires surveillent toujours les autorités, et en octobre Marvaud se voit refuser un congé de huit jours pour aller surveiller ses récoltes à Mérignac. En , c'est la réaction thermidorienne en Charente ; le représentant Pénières nomme une nouvelle municipalité, spécifiant qu'il ne s'agit nullement d'une condamnation de l'ancienne. Ainsi prend fin une administration de vingt mois dans la période révolutionnaire la plus tendue. Les mesures principales ont concerné les subsistances, pour éviter la disette et pourvoir aux besoins des plus pauvres, l'armement de citoyens, les réquisitions, l'ouverture de l'école centrale du département dans l'ancien collège de Beaulieu.
Michel Marvaud rejoint son administration d'origine pour quelques mois seulement, car en , il est le premier élu de l'administration municipale, et installé avec le titre de président puisque celui de maire a disparu. En il devient commissaire exécutif près de l'administration départementale, fonction qu'il exerce pendant deux ans jusqu’à son élection en au conseil des Cinq-cents, avec une interruption insolite et inexpliquée de dix jours en où il est révoqué puis réintégré. Le changement du 18 fructidor an V ne le touche pas, mais comme au temps de sa magistrature municipale, on constate une longue absence du commissaire du directoire entre mars et , où il revient définitivement pour occuper son poste. Les raisons de santé ne suffisent pas ; peut-être l'absence et le silence sont-ils chez lui les moyens de désapprouver la politique du moment, la dérive droitière et royaliste consécutive aux élections de germinal An V, brutalement arrêtée au 18 fructidor.
Du fait de la fonction qu'il remplit, il laisse de l'an IV à l'an VI une abondante correspondance adressée au ministère de l'intérieur. Il suscite des appréciations divergentes "on est d'accord sur son patriotisme, qui n'est pas sans équivoque, mais on varie sur ses talents"
À partir du coup d'État du 18 Brumaire il se retire partiellement de la vie politique, exerçant les charges de juge de paix du canton de Jarnac et de président du canton électoral de Jarnac de l'an XI à 1817 ; inscrit sur la liste des soixante, et membre du collège électoral du département. Il vit sur sa propriété de Mérignac et, comme agriculteur, il est membre associé de la société d'agriculture.
On le trouve également percepteur de la commune de Mérignac, en 1803[4].
Michel Marvaud-Baudet, veuf de Marie Piet[5], décèdera, le . Sa sépulture se trouve au cimetière de Mérignac. Il laissa deux filles dont Marguerite son héritière, qui épousa à Angoulême, le [6] Louis Raynal-Rouby, ex-commissaire des guerres.
Le montant de sa fortune : 48 900 F en 1 820; 6 300 F en mobilier et 42 600 F pour le domaine de Mérignac[1].
Discours
[modifier | modifier le code]- Discours prononcé par Marvaud (de la Charente), sur la prise de Naples : séance du 19 pluviôse an 7.
- Discours prononcé par Marvaud, sur l'empressement des conscrits du département de la Charente à se réunir aux armées : séance du 13 frimaire an 7.
- Corps législatif. Conseil des Cinq-Cents. Discours prononcé par Marvaud (de la Charente), après la lecture du message du Directoire exécutif relatif aux dernières victoires remportées sur l'armée napolitaine. Séance du 12 nivôse an 7
- Opinion de Marvaud (de la Charente) contre le système des impôts sur les consommations, et notamment sur le sel. - ca 1799
- Opinion de Marvaud, membre de la députation de la Charente, sur la liberté de la presse : séance du 27 prairial an 7.
Sources et bibliographie
[modifier | modifier le code]- « Michel Marvaud-Baudet », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
- Gérard Bachelier : Historique du château de Mérignac (Charente)
- Jean Jézéquel : Grands notables du premier Empire, volume 15 Charente, CNRS (1986)
- Dictionnaire biographique des Charentais, éditions du Croît-Vif, (2005), p. 878
- Jean Jézéquel : La Révolution française 1789-1799 à Angoulême, Projets éditions Poitiers (1988)
- Vincent Mercier : Journal des maires d'Angoulême 1790-1808. Édition Germa Angoulême (1989)
- MUSEFREM - Base de données prosopographique des musiciens d'Église en 1790 RAYNAL-ROUBY, Louis Joseph Bernard (1758-1825) http://philidor.cmbv.fr/ark:/13681/1hdkx5xyrvgnzebqi6j6/not-432471
- Abbé Gabriel Tricoire, Le château d'Ardenne et la seigneurie de Moulidars en Angoumois, La Rochelle 1890, p. 177
- André Audoin, « Un délit d'initié sous la révolution », Association Généalogique de la Charente (Bulletin AGC)
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Jean Jézéquel : Grands notables
- A.D 16, registre d'état-civil de Mérignac, BMS (1820-1829) cote N° 3 E 233 / 5, vue N° 14 / 205
- Vincent MERCIER : Journal des maires d’Angoulême (1790-1808) Édition Germa - Angoulême (1989) p. 25 dit que c’est dans cette séance que le maire Marvaud, a prononcé cette phase. Cependant en consultant le registre des délibérations du conseil Municipal de la ville d’Angoulême (A.M Angoulême, cote N° D2, 205e feuillet) il est fait aucune mention de ce discours. Mercier (1795-1858) fut secrétaire en chef de la mairie d’Angoulême entre 1823 et 1858. Son manuscrit qui a été rédigé entre 1835 et 1842, est conservé aux Archives Municipales d’Angoulême.
- Annuaire statistique de la Charente An XIII par Trémeau Angoulême, p. 58
- née à Vibrac (Charente) le 5 juin 1751, et baptisé le 8, fille de Jacques Piet, sieur du Moulin, bourgeois, et de Rose de Juif de Surand. Marie Piet, décéda à Mérignac, le 19 pluviose An X
- 15 messidor An 3 ; A.M Angoulême, Registre d'état-civil d'Angoulême 1794-1794 (An III) cote No 3 E 16 / 52, vue No 53 / 66
Liens externes
[modifier | modifier le code]
- Ressource relative à la vie publique :