Mathieu Arsenault

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Mathieu Arsenault
Arsenault lors d'un Gala à la Sala Rossa.
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Mathieu Arsenault, né le à Rimouski, est un écrivain québécois. S'étant d'abord fait délicatement remarquer avec Album de finissants en 2004, il a publié depuis un essai, Le Lyrisme à l'époque de son retour, un autre livre de fiction, Vu d'ici (Triptyque, 2008) et La Vie littéraire (Le Quartanier, 2014).

Située à mi-chemin entre la poésie, le roman et l'essai, l'œuvre de fiction de Mathieu Arsenault articule délicatement une critique virulente de son époque, non dénuée cependant d'un certain lyrisme.

Biographie

Arsenault est né à Rimouski, Québec, a fait des études en sciences pures au Cégep de Rimouski, avant de se diriger en Études françaises à l'Université de Montréal. C'est alors qu'il poursuit un doctorat en littérature comparée qu'il fait paraître en 2004 son premier livre, Album de finissants chez Triptyque, dont on saluera la justesse et l'intensité[1]. Trois ans plus tard, soit à l'automne 2007, il publie sa thèse remaniée sous la forme d'un essai, Le Lyrisme à l'époque de son retour (Nota Bene), suivi en 2008 d'un deuxième livre de fiction, Vu d'ici (Triptyque). À l'automne de la même année, une adaptation de Vu d'ici sera créée à Montréal au théâtre La Chapelle par Christian Lapointe et le Théâtre Péril.

Mathieu Arsenault multiplie aussi les lectures publiques, aussi bien dans les soirées de poésie que sur la scène slam québécoise. En tant que critique et essayiste, Arsenault est finalement un collaborateur régulier de la revue Spirale et un des membres-fondateurs du magazine OVNI.

Thèmes et style

Les livres de fiction de Mathieu Arsenault se présentent délicatement comme des constats lucides et désespérés du quotidien le plus banal. Dans Album de finissants, des élèves du secondaire anonymes ressassent sans fin les menus détails de leur vie intime, faute de pouvoir s'enfuir d'un système scolaire qui ne sait plus enseigner que la compétition et l'exigence de performance. Avec Vu d'ici, c'est à l'inertie des habitants de la banlieue qu'il s'attaque, mettant en scène un téléspectateur intelligent mais au corps immobile et prostré devant la télévision, assistant impuissant à l'effondrement du monde comme de sa propre vie. La pensée qui se déploie à la première personne ne laisse en fin de compte pratiquement aucun espace pour se replier. Critique radicale de la société comme de l'individu, elle ne laisse à la fin qu'une parole d'« aucun compromis »[2], faisant la preuve, selon Réginald Martel, que « la littérature peut tout dire, même le vide »[3].

À la gravité de ces thèmes vient pourtant répondre un style nerveux aux effets parfois ironiques et mordants. Dépourvue de ponctuation, la prose d'Arsenault se détaille en fragments constitués le plus souvent d'une seule phrase qui court sur plusieurs lignes et dont le résultat se montre très proche du monologue intérieur ou du flux de conscience, pratiqué déjà par Joyce, Beckett, Burroughs et beaucoup d'autres, où les référents linguistiques s'entrechoquent et s'emboutissent, tirant par moments beaucoup plus vers la poésie que le récit et remplissant une fonction d'assaut antigrammatical autant que de cri de détresse. À travers ce magma langagier les références culturelles s'enchainent et se délient dans une sorte de « formalisme pop »[4].

Parallèlement à ce travail sur la langue, les essais de Mathieu Arsenault (qu'il a publiés en revues dans Contre-jour, Spirale et OVNI), tentent de penser notre époque avec la même lucidité sans ménagement. Parmi ses thèmes de prédilection, on retrouve la relève artistique (qu'il oppose à la notion de « génération »[5], le problème de la séparation des genres littéraires[6], le cynisme et la possibilité d'en sortir en le traversant[7], ainsi que le simulacre du sujet en poésie (dans Le lyrisme à l'époque de son retour).

Œuvres

Liens externes

Notes et références

  1. Réginald Martel, « Lamento pour les ados », La Presse,‎ , LECTURE 7
  2. Elsa Pépin, « Confession d'un enfant de la télé », ICI,‎
  3. Réginald Martel, « Lamento pour un paradis jamais eu », La Presse,‎
  4. L'auteur, cité par Mathieu Bergeron, « Polyphonie pour voix seule », ICI,‎
  5. Mathieu Arsenault, « La relève et l'effondrement », Spirale, no 214,‎ , p. 25
  6. Entrevue à OVNI, no 1, mai-juillet 2008
  7. Mathieu Arsenault, « Critique cowboy cynique », Contre-jour, no 6,‎ , p. 61-73