Martin Schongauer

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Martin Schongauer
Hans Burgkmair, Portrait de Martin Schongauer, copie, huile sur bois, Alte Pinakothek, Munich, inv. 1027.
Naissance
Décès
Période d'activité
Autres noms
« le beau Martin » (« Hübsch Martin » en allemand)
Nationalité
Activité
Formation
Élève
Influencé par
A influencé
Œuvres principales

Martin Schongauer, né vers 1450 à Colmar et mort en 1491 à Vieux-Brisach, est un peintre et graveur allemand de la fin du Moyen Âge. Graveur (sur bois et sur cuivre) le plus illustre de son temps, sa renommée s'étend jusqu'en Italie (Michel-Ange l'admirait) et aux Pays-Bas. Albrecht Dürer veut devenir son disciple, mais Schongauer meurt prématurément alors que Dürer n'est qu'à quelques jours de voyage de Colmar.

Biographie

Statue de Martin Schongauer à Colmar, réalisée par Bartholdi entre 1860 et 1863.

Fils de Gaspard Schongauer, un orfèvre colmarien ayant acquis le droit de bourgeoisie en 1445, le jeune Martin Schongauer étudie à l'université de Leipzig vers 1465 avant de suivre une formation itinérante dont on sait peu de choses, mis à part sa probable présence à Beaune, en Bourgogne, où il copie le Jugement dernier de Rogier van der Weyden en 1469. De retour à Colmar peu de temps après cette dernière date, Schongauer y réalise La Vierge au buisson de roses (1473) et fait l'acquisition de la maison dite « Au Cygne » (1477). Bien qu'il fût l'élève d'un peintre alsacien (peut-être Caspar Isenmann de Colmar), Martin Schongauer rapporte de ses voyages (qui l'emmènent peut-être jusqu'aux Pays-Bas) une connaissance approfondie de l'art flamand du XVe siècle qu'il intègre avec beaucoup de finesse à un style pictural joignant l’expressionnisme et l'idéalisme du gothique international au naturalisme de la Renaissance nordique.

Les œuvres les plus célèbres de Schongauer sont les retables de Jean d'Orlier (musée Unterlinden, Colmar) et de La Vierge au buisson de roses (église des Dominicains, Colmar). Ce dernier tableau est considéré par beaucoup comme un chef-d'œuvre de la peinture allemande de tous les temps en raison de son caractère harmonieux, délicat et équilibré, et de la finesse de sa composition (dont la perception cependant est aujourd’hui faussée par le fait que le tableau, à l'origine rectangulaire et de dimensions colossales, a été par la suite découpé des quatre côtés) et de son coloris. Les musées de Berlin, de Vienne (Autriche) et de Munich possèdent quant à eux de petits tableaux, représentant eux aussi des motifs religieux.

Monogramme de Martin Schongauer

La cathédrale de Vieux-Brisach (ville dont le peintre acquit le droit de bourgeoisie en 1489) est ornée de ses fresques représentant le Jugement dernier, sa dernière œuvre, inachevée et très dégradée, mais qui n'en est pas moins impressionnante par ses grandes dimensions (v.1489-1491).

Martin Schongauer a été surnommé « le beau Martin » (Hübsch Martin - orthographes alternatives Hüpsch ou Hipsch, litt. « joli Martin »), en raison de la grâce et du fini de son travail, mais plus probablement encore en raison du raccourcissement de son patronyme en Martin Schön (schön = beau).

Le peintre Hans Burgkmair fut son élève entre 1488 et 1490.

Œuvres

Peintures

Gravures

  • vers 1470-1475 : La Tentation de saint Antoine, gravure au burin sur cuivre[3], dont Michel-Ange s'inspire pour Le Tourment de saint Antoine ;
  • vers 1470-1475 : La Vierge au perroquet[4], gravure au burin sur cuivre, 15,2 × 9,9 cm.
  • vers 1475-1480 : Ecce Homo, gravure au burin sur cuivre, scène de la Passion du Christ[5] ;
  • vers 1480-1485 : Deux Hommes marchant de compagnie, gravure au burin sur cuivre[6].

Hommages

Une statue de Martin Schongauer réalisée par Bartholdi se trouve dans le cloître du Musée Unterlinden de Colmar.

Martin Schongauer figure en médaillon sur l'une des façades de la Bibliothèque nationale et universitaire (Strasbourg) (BNUS), construite par les Allemands à la fin du XIXe siècle[7].

Le collège de Ostwald porte son nom.

Galerie

Notes et références

  1. « Le retable d'Orlier, entre 1470 et 1475 », sur musee-unterlinden.com (consulté le )
  2. « Le retable des Dominicains, autour de 1480 », sur musee-unterlinden.com (consulté le )
  3. « La Tentation de saint Antoine, 1470-1475 », sur musee-unterlinden.com (consulté le )
  4. « La Vierge au perroquet, 1470-1475 », sur musee-unterlinden.com (consulté le )
  5. « Ecce Homo, 1475-1480 », sur musee-unterlinden.com (consulté le )
  6. « Deux Hommes marchant de compagnie, 1480-1485 », sur musee-unterlinden.com (consulté le )
  7. Serge Dufour, Les Statues de Strasbourg, Coprur, Strasbourg, 1992, p. 17.

Annexes

Bibliographie

  • S.R de Bussierre, Martin Schongauer - maître de la gravure rhénane, catalogue de l'exposition du Petit Palais, Paris-Musées, 1991, 272 p., (ISBN 2-87900-046-7)
  • Albert Châtelet, « Martin Schongauer », in Nouveau Dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 34, p. 3530
  • André Girodie, Martin Schongauer et l'art du Haut-Rhin au XVe siècle, Paris, Plon-Nourrit, (lire en ligne)
  • Christian Heck, Martin Schongauer, éd. SAEP, Colmar, 1985, 64 p., (ISBN 2856691218)
  • Thomas Koch, « Schongauer's Dragon tree », Print Review 5,‎ , p. 115-119
  • Pantxika Béguérie-De Paepe et Magali Haas, Schongauer à Colmar, Anvers, Ludion, , 96 p. (ISBN 978-9055448586)
  • Jean-Marie Stoerkel, L'enfer de Schongauer, Editions du Bastberg, 2016.

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