Florian de Kergorlay

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Florian de Kergorlay
Illustration.
Fonctions
Président du Conseil général de l'Oise
Prédécesseur Édouard de Fitz-James
Successeur Durand Borel de Brétizel
Président du Conseil général de l'Oise
Prédécesseur Édouard de Fitz-James
Successeur Édouard de Fitz-James
Pair de France

(200 ans, 4 mois et 9 jours)
Député de l'Oise

(8 ans et 4 mois)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Paris
Date de décès (à 87 ans)
Lieu de décès Ancien 10e arrondissement de Paris
Sépulture Cimetière de Vaugirard
Parti politique Légitimiste

Florian de Kergorlay

Louis-Florian-Paul, baron de Kergorlay, né le à Paris et mort le dans la même ville, est un militaire et homme politique français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Membre d'une très ancienne maison de la noblesse française, la famille de Kergorlay, il est le fils de Alain-Marie de Kergorlay, seigneur de Trouzily (en Tréglonou), lieutenant général des armées du Roi, et de son épouse, Joséphine de Boisgelin.

Il a pour frère aîné Gabriel Louis Marie de Kergorlay, avec qui il siègera à la Chambre des Pairs.

Tous deux sont les neveux de l'archevêque d'Aix, Raymond de Boisgelin.

Il fut, à dix ans, chevalier de justice de l'ordre de Malte. Capitaine de cavalerie au moment de la Révolution, il émigra, fit la campagne de 1792 à l'armée des princes, voyagea, et ne rentra en France qu'en 1802, au Consulat.

En 1807, il s'implante dans l'Oise en achetant, à cinquante kilomètres au nord de Paris, le domaine et le château de Fosseuse.

Un soutien de la Restauration[modifier | modifier le code]

En 1814, il est fait chevalier de Saint-Louis par Louis XVIII.

Aux Cent-Jours, il vota contre l'Acte additionnel, proteste contre le vote de l'armée, publie une brochure : Des lois existantes et du décret du critique à l'égard du régime impérial ; mais tandis qu'on arrêtait par erreur son frère à sa place, il parvient à s'échapper.

À la seconde Restauration, il est élu député du collège de département de l'Oise, le .

Il prend place à droite Il devient secrétaire de la Chambre introuvable le , combat la loi d'amnistie, réclama la responsabilité des ministres, et, à la nouvelle de l'évasion de M. de La Valette, laisse éclater son indignation ; il demanda aussi 41 millions pour le clergé et la restitution de ses biens non vendus.

Ayant échoué aux élections de 1816, qui suivirent la dissolution de cette Chambre, il collabora au Conservateur et rentra au parlement le , comme député du collège de département de l'Oise ; les mêmes électeurs lui renouvelèrent son mandat, le . Il continua de siéger parmi les ultraroyalistes.

Conseiller-général de l'Oise, il préside le conseil-général de l'Oise d' à , puis d' à .

Le , il est fait Pair de France par Louis XVIII, sur institution d'un majorat assis sur la terre de Fosseuse. Il siège à la chambre des Pairs parmi les ultras.

Dans l'opposition sous Louis-Philippe[modifier | modifier le code]

Hostile aux événements de 1830, il adresse le au nouveau président de la Chambre des Pairs, le baron Pasquier, un courrier par lequel il refuse, en vertu de sa fidélité à la branche aînée de la Maison de Bourbon, de prêter allégeance au nouveau pouvoir. La publication de cette lettre, dans les journaux La Quotidienne et la Gazette de France, à la fin septembre 1830, lui vaut d'être poursuivi pour "provocation à la haine et au mépris du gouvernement et offense à la personne du Roi". Jugé par la Chambre des pairs, il est défendu par Berryer, mais reçoit le 24 novembre 1830 une condamnation à 6 mois de prison et 500 francs d'amende. Il est emprisonné à Paris, à la prison Sainte-Pélagie.

A sa sortie de prison, fin , la duchesse de Berry lui confie la présidence du Comité de Paris, chargé de représenter à Paris la famille royale en exil[1]. En septembre 1831, il rejoint avec son fils la duchesse de Berry en Italie, où elle s'efforce d'organiser un soulèvement en France en faveur de son fils.

Le , il fait partie des fidèles de la princesse qui embarquent avec elle sur le voilier Carlo Alberto. Le , le groupe est transféré sur un bateau de pêche, par lequel il débarque en France. Un soulèvement est prévu à Marseille le lendemain, mais avorte faute de mobiliser assez de partisans.

La princesse quitte aussitôt Marseille avec une partie de ses soutiens, pour mener une autre tentative. Le 1er mai, Florian de Kergorlay est arrêté près de Marseille. Le surlendemain, c'est au tour de son fils, avec trois autres partisans, sur le Carlo Alberto.

Poursuivis dans l'affaire du Carlo-Alberto, ils sont tous deux finalement acquittés en 1833.

Il passe en cour d'assises, l'année suivante, pour une lettre publiée dans La Quotidienne, sous l'inculpation d'attaques au pouvoir royal, et est encore acquitté.

Une autre lettre publiée dans le même journal en , défendant les 23 chouans Vendéens qu'on allait juger à Niort, le ramène devant la cour d'assises, qui le condamne, cette fois, à 4 mois de prison et 2,000 francs d'amende. Il est à nouveau incarcéré à la prison Sainte Pélagie depuis jusqu'en .

La Révolution de lui rend son droit de vote.

En raison de sa forte voix, et de la fermeté de ses convictions légitimistes, il avait été surnommé la « voix rigide »[2].

Il est inhumé au cimetière de Vaugirard[3].

Publications[modifier | modifier le code]

  • Du droit de pétition (1819)
  • Lettres au ministre de la guerre (1834)
  • Fragment historique (1843)

Mariage et descendance[modifier | modifier le code]

A son retour d'émigration, Florian de Kergorlay épouse en 1803 Blanche de La Luzerne (1780-1859), fille de César Henri de La Luzerne, baron de Chambon, lieutenant général des armées du Roi, secrétaire d'Etat à la marine, et de Marie Adélaïde Angran d'Alleray. Elle était la petite nièce du défenseur de Louis XVI, Malesherbes ; la petite-fille de Denis-François Angran d'Alleray. Tous deux ont trois enfants :

  • Louis de Kergorlay, ancien élève de l'Ecole Polytechnique, officier démissionnaire en 1830, député de l'Oise (1804-1880), marié en 1846 avec Mathilde de Johanne de La Carre de Saumery (1825-1887), dont postérité ;
  • Cécile de Kergorlay (1807-1883), mariée en 1836 avec le comte Robert de Sesmaisons ((1809-1873), dont postérité : leur fille Françoise de Sesmaisons épouse en 1859 le prince Charles de Faucigny Lucinge ;
  • Marie de Kergorlay (1809-1888), non mariée[4].

Annexes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Hugues de Changy, Le Soulèvement de la duchesse de Berry, 1832, Paris, D.U.C. - Albatros, , 253 p. (ISBN 2-904-092-05-6), p. 159
  2. Jacques Dumont de Montroy, Les Kergorlay dans l'Oise et en Normandie, Beauvais, GEMOB, , 224 p., p. 15-61
  3. Cimetières de France et d'ailleurs
  4. Jacques Dumont de Montroy, Les Kergorlay dans l'Oise et en Normandie, Beauvais, GEMOB, , 224 p., p. 106-107 & 184

Sources[modifier | modifier le code]

Liens internes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]