Lou (lingerie)
LOU Lingerie | |
Création | 1946 |
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Dates clés | 23 septembre 1998 : immatriculation de la société actuelle Vfb Lingerie |
Fondateurs | André Faller, Lucienne Faller |
Forme juridique | Société anonyme à conseil d'administration (s.a.i.) (d)[1] |
Siège social | Paris France |
Direction | Jean-Jacques Sebbag |
Activité | Fabrication de vêtements de dessous |
Produits | Lingerie |
Société mère | Perceva |
Sociétés sœurs | Daloyau Traiteur Emova Keyor Adova Ocealliance Shark Trophy |
Effectif | 98 en 2017 |
SIREN | 388634883 |
Site web | http://www.lou-lingerie.fr/ |
Chiffre d'affaires | 39 655 100 € en 2017[2] |
Résultat net | - 10 444 200 € en 2017 (perte)[3] |
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Lou est une marque française de lingerie féminine haut de gamme créée en 1946 à Grenoble. Aujourd’hui, la griffe est l’un des leaders du marché de la lingerie[4]. Elle appartenait à la société Lacelier France[5].
La marque Lou a été racheté par le déstockeur JLB groupe en 2024 par décision du TC de Paris. Cette marque devrait être relancée par un discounter en liquidation de lots industriels[6].
Histoire
[modifier | modifier le code]En 1946 dans l'Orient-Express, l'entrepreneur André Faller rencontra Lucienne, surnommée « Lu » (devenu « Lou » avec l'accent américain). Cette dernière professeur de gymnastique, s'adonne à un amour secret pour la couture[7]. Elle dessine et coud sa lingerie intime et inventa à partir d'un bout de fer rond ses propres soutiens-gorge à baleines qu'elle créa pour son confort personnel. André Faller épousa et s'associa au projet de Lucienne, celle-ci souhaitait partager son savoir-faire et le rendre accessible aux autres femmes et sa rencontre avec André Faller permit de donner une dimension industrielle à son projet. L'amour de Lou et d'André pour la montagne et plus particulièrement le ski les emmenèrent à implanter leur entreprise de lingerie Lou à Grenoble.
D'abord situé dans une ganterie abandonnée, Lou emménage ensuite cours Berriat avant de s'installer en 1950 dans une nouvelle manufacture de 30 000m², rue Général Ferrié, dans le quartier Capuche. L'entreprise prend très rapidement une dimension industrielle et dès le début de l'aventure, André Faller s'occupe de la gestion et consacre 10 % du chiffre d'affaires à la publicité n'hésitant pas à faire appel à Luis Mariano, qui chanta Qui a peur du grand méchant Lou ?[8], ou à Annie Cordy[9]. Pendant cette même période Lucienne devient chef des ateliers de création. Elle crée des soutiens-gorge innovants à la fois techniques, fripons, conjuguant couleurs et qualité du textile tout comme ses premières créations. En deux ans la marque s'impose et devient numéro un de la corseterie française.
Image externe | |
Photo présentant le site industriel de LOU en 1965 |
Au début des années 1970, l'entreprise est à son apogée. Cette dernière cotée en bourse, intéresse de nombreux acheteurs étrangers mais le général de Gaulle s'oppose à la fuite d'une entreprise aussi prestigieuse. C'est la Générale Alimentaire qui rachète la totalité du capital de la marque Lou en 1971.
Trois ans plus tard, en 1974, les époux Faller créent la marque de prêt-à-porter féminin Karting dont Brigitte Bardot deviendra l'égérie en 1976 en portant le fameux pantalon en jersey extensible dans un spot publicitaire réalisé pour la télévision par Gérard Pirès : on peut y admirer la silhouette de Brigitte Bardot, filmée uniquement de dos, descendant les Champs-Elysées et portant un pantalon à pattes d’éléphant, avant le gros plan final où l'actrice se retourne face à la caméra en prononçant tout simplement "Karting". Le spot sera diffusée 25 fois sur Antenne 2, la campagne publicitaire ayant débuté le . Elle se poursuivra par la diffusion à partir du d'un deuxième spot du réalisateur dans lequel Brigitte Bardot porte cette fois-ci une jupe Karting : pour ce deuxième film plus rythmé, Brigitte Bardot met en émois tous les passants qu’elle croise en marchant sur une avenue parisienne, toujours filmée de dos à l'exception d'un plan de son visage radieux, se retournant enfin vers la caméra pour le plan final et prononçant encore tout simplement "Karting". Le , la marque réédite son pantalon à pattes d'éléphant rendu célèbre par l'actrice dans une série limitée baptisée "Je t'aime".
En 1978, après une période mouvementée, Jean Bellanger rachète Lou et imagine le soutien-gorge Miss Lou. Le volume de production passe alors de 20 000 à 500 000 pièces en une année. Il repositionne ainsi la marque parmi le leaders. Dans les années 1980, Lou est présente dans soixante pays. En 1991, Jean Bellanger revend la marque au Catalan Vives Vidal qui la cède ensuite à Vanity Fair Corporation en 1992. Vanity Fair Corporation a maintenu son siège social à Seyssinet. Depuis l'Isère, il gère les six marques Lou, Boléro, Silhouette, Lee, Wrangler et Jantzen et emploie 400 salariés dans la région Rhône-Alpes. 30 % de la production de Lou et Boléro est fabriquée à Fontaine.
En 2004 Lucienne Faller décéda des suites d'une opération, son mari André l'a rejoint 4 ans plus tard, en à l'âge de 96 ans. N'ayant pas d'enfant les époux Faller décidèrent de léguer une partie de leur fortune à leurs ex-employés et collaborateurs ayant travaillé dans leurs entreprises Lou et Karting[10]. Ces derniers touchèrent ainsi un chèque d'une valeur allant de 3 500 à 7 000 euros. Une autre partie de cette fortune fut léguée à la fondation Brigitte-Bardot[9], les époux Faller ayant toujours eu de bons rapports avec l'actrice qui fut l'égérie de leur marque Karting en 1976.
En 2015, le fonds spécialisé dans le redressement des entreprises en mauvaise posture Perceva rachète au groupe américain Fruit of the Loom, propriété du milliardaire américain Warren Buffett, les activités européennes de lingerie féminine, Vanity Fair Brands Europe (dont font partie Lou et Variance)[11],[12]. La direction est confiée à Jean Jacques Sebbag[13].
En 2019 le groupe Vanity Fair Brands se rebaptise Lacelier.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Collectif sous la direction de Gouy-Gilbert Cécile et Parent Jean-François. Atlas du patrimoine industriel. Grenoble : Conservation du patrimoine de l'Isère, 2007. p 103, Une histoire de lingerie : de Lou à Vanity Fair (ISBN 9782355670022) (Collection : Patrimoine en Isère)
- Les dessous de l'Isère, une histoire de la lingerie féminine - Musée Dauphinois, Isère.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Sirene (registre national des sociétés).
- comptes 2018 non disponibles
- https://www.societe.com/bilan/lacelier-france-388634883201712311.html
- Histoire de la marque Lou
- « INPI – Service de recherche marques », sur bases-marques.inpi.fr (consulté le )
- TC Paris - décision à la suite de la liquidation de Lacelier France.
- Lou : tout sur la marque Lou Marie Claire
- Quand BB rencontra Lucienne et André Faller le Dauphiné Libéré, 4 mars 2009.
- Lou : Histoire Puretrend.com
- Un patron lègue sa fortune à ses salariés 20minutes, 6 septembre 2008
- Nicole Vulser et Isabelle Chaperon + Rick Wilking, « perceva mets la main sur --- », le monde et reuters,
- « Vanity Fair Lingerie veut séduire Paris », sur FIGARO, (consulté le )
- « Jean-Jacques Sebbag : le fonds Perceva confie sa lingerie à cet ex-Swarovski », sur FIGARO, (consulté le )