Liste des comtes de Gâtinais
Cette page présente la liste des comtes de l'ancien comté français de Gâtinais.
Le Gâtinais se situait entre les villes d'Orléans et de Fontainebleau, et fut possédé par des seigneurs à qui fut confié la vicomté d'Orléans. À la fin du Xe siècle, les vicomtes d'Orléans s'intitulaient comtes de Gâtinais. L'un d'eux, Geoffroy II Ferréol, épouse la sœur d'un comte d'Anjou et leur fils devint comte d'Anjou à l'extinction de la famille des Ingelgeriens. L'un de ses descendants sera Geoffroy V Plantagenêt.
Les vicomtes d'Orléans (Rorgonides)
[modifier | modifier le code]- Geoffroy/Gausfred († avant le ), cité comme possessionné dans le Gâtinais en 935, 939 et 941, et vicomte d'Orléans cité en 942
- Aubry/Albéric († après 966), sans doute son fils, vicomte d'Orléans en 957
Les comtes de Gâtinais
[modifier | modifier le code]- Geoffroy Ier (de Vexin, fils du comte Gautier Ier ? ; † 992 ou 997), comte de Gâtinais, cité en 979, en 985 et en 991, peut-être un petit-neveu du Rorgonide Aubry vicomte d'Orléans (selon Christian Settipani).
- marié à Béatrice de Mâcon, fille d'Aubry II, comte de Mâcon
- Wal..., comte de Gâtinais, cité en 997. Il est classiquement identifié à l'un des Gautier, comte de Vexin, d'Amiens et de Valois, mais il peut aussi bien s'agir de Gautier Ier que de Gautier II.
- Aubry le Tors († avant 1030), comte de Gâtinais, cité de 1006 à 1028, fils de Geoffroy Ier et de Béatrice de Mâcon.
- Geoffroy II Ferréol († 1043 ou 1045), comte de Gâtinais cité de 1030 à sa mort, frère utérin du précédent, fils d'Hugues du Perche, et de Béatrice de Mâcon
- marié à Ermengarde d'Anjou, fille de Foulques III Nerra, comte d'Anjou, et d'Hildegarde.
- Geoffroy III le Barbu († 1096), comte de Gâtinais de 1045 à 1068 et comte d'Anjou de 1056 à 1068, fils de Geoffroy II Ferréol et d'Ermengarde.
En 1068, Foulques IV le Réchin, second fils de Geoffroy II Ferréol et d'Ermengarde, emprisonne son frère, s'empare du comté d'Anjou et cède le Gâtinais au roi Philippe Ier de France en échange de son soutien.
La succession comtale gâtinaise se doit de prendre en compte le fait qu'à la disparition du comte Aubry le Tors, le comté est manifestement divisé en deux parties :
- le Bas-Gâtinais (avec Château-Landon et Moret), qui adviendra aux comtes d'Anjou par le fait de Béatrice de Mâcon, avec son vicomte (détenteurs de droits allant de Moret à Lorrez-le-Bocage). Geoffroy Ferréol ne porte pas le titre comtal en dehors d'une chronique très tardive.
- le Haut-Gâtinais (avec Lorris et Montargis) dont plusieurs éléments (Amilly, et entre Lorris et Beaune-la-Rolande) sont possédés par Gilduin, archevêque de Sens et fils du seigneur Geoffroy, en tant que bien patrimonial.
Il y aurait ainsi eu deux séries d'héritiers, probablement un par ligne. Le prestige de la Maison d'Anjou effacera le souvenir des seconds (Gilduin a été déposé par un concile en 1050). Cette situation sera sanctionnée en droit public par deux séries de vicomtes. Ceux du Bas Gâtinais ont cédé leurs biens à la Couronne vers 1110 (dont Lorrez-le-Bocage, siège de futurs douaires royaux). En 1068, les deux parties du comté sont enfin réunies[1]. Cette division du comté en deux lots permet de résoudre la querelle qui a vivement opposé les érudits gâtinots avant 1914. Ceux-ci avaient relevé les premiers indices sans les faire aboutir, ne cessant de privilégier l'occultation intéressée des Chroniques d'Anjou.
Généalogie
[modifier | modifier le code]La généalogie des comtes de Gâtinais est délicate à établir, car la documentation sur laquelle l'historien peut s'appuyer est plutôt rare et parfois imprécise. Il y a eu dans le passé des tentatives qui se sont révélées erronées, en raison d'erreurs sur la datation de certains actes. Actuellement, il existe deux tentatives de reconstitutions.
Certitudes généalogiques
[modifier | modifier le code]Geoffroy Ier comte de Gâtinais | Béatrice de Mâcon | Hugues du Perche | Foulques III Nerra comte d'Anjou | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Aubry le Tors comte de Gâtinais | Geoffroy II comte de Gâtinais | Ermengarde | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Geoffroy III comte de Gâtinais et d'Anjou | Foulques IV comte d'Anjou | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Généalogie, selon Édouard de Saint-Phalle
[modifier | modifier le code]Son raisonnement est basé sur le fait que des enfants des différents mariages de Béatrice de Mâcon se succèdent à la tête du comté, et il en déduit que c'est Béatrice de Mâcon qui apporte le comté à ses maris. Béatrice de Mâcon étant fille d'Aubry II de Mâcon et précédée dans le Gâtinais par Aubry, vicomte d'Orléans, il en déduit que ces deux Aubry n'en sont qu'un seul. Aubry II de Mâcon ayant des fils qui n'héritent pas du Gâtinais et sensiblement plus jeunes que Béatrice, il suppose que cette dernière est née d'une première épouse, qu'il suppose être fille de Geoffroy, vicomte d'Orléans. En outre, il identifie le comte Wal... à Gautier ou Walthar Ier, comte de Vexin, de Valois et d'Amiens, et le considère comme un mari de Béatrice. Cela donne le stemma suivant[2] :
Geoffroy Vte d'Orléans | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Ne | Aubry II comte de Mâcon | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Béatrice de Mâcon mariée 3 fois | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
1) avec Geoffroy Ier | 2) avec Gautier Ier comte de Vexin | 3) avec Hugues du Perche | Foulques III Nerra | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Aubry le Tors | Geoffroy II | Ermengarde | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Geoffroy III | Foulques IV | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Généalogie, selon Christian Settipani
[modifier | modifier le code]La précédente reconstitution présente cependant plusieurs faiblesses :
- Nulle part un mariage entre Béatrice et le comte Gautier Ier de Vexin n'est mentionné, pas plus qu'un premier mariage d'Aubry II de Mâcon.
- L'argument selon lequel si des enfants issus de différents mariages d'une femme se succèdent à la tête d'un même fief implique que ce fief provient de la mère n'est pas une certitude à cette époque.
- l'identification entre Aubry II, comte de Mâcon, et Aubry, vicomte d'Orléans, est loin d'être admise par tous.
Christian Settipani considère que Gautier Ier de Vexin, par son mariage avec Adèle d'Anjou, est apparenté avec les vicomtes d'Orléans, et qu'à l'extinction de cette première famille, il en hérite, et son fils Geoffroy, le seul de ses fils à ne pas être pourvu d'un fief, reçoit le Gâtinais. À sa mort, laissant un fils en bas âge, la charge comtale est assurée par son frère Gautier II le Blanc, le temps qu'Aubry le tort parvienne à sa majorité. À la mort de ce dernier, le comté revient tout naturellement à son héritier le plus proche, c’est-à-dire à son demi-frère Geoffroy II Ferréol[3].
Geoffroy Vte d'Orléans | Foulques Ier le Roux comte d'Anjou | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Aubry Vte d'Orléans | Gerberge | Foulques II le Bon comte d'Anjou | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Gautier Ier comte de Vexin | Adèle | Aubry II comte de Mâcon | Geoffroy Ier Grisegonnel comte d'Anjou | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Gautier II le Blanc | Geoffroy Ier comte de Gâtinais | Béatrice de Mâcon | Hugues du Perche | Foulques III Nerra comte d'Anjou | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Aubry le tors comte de Gâtinais | Geoffroy II comte de Gâtinais | Ermengarde | Geoffroy II Martel comte d'Anjou | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Geoffroy III comte de Gâtinais et d'Anjou | Foulques IV comte d'Anjou | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Etienne Meunier. L'origine du comté de Joigny. L'Echo de Joigny, n° 58, 2001, p. 3 à 21.
- Édouard de Saint-Phalle, « Les comtes de Gâtinais aux Xe et XIe siècles », dans Onomastique et Parenté dans l'Occident médiéval, Oxford, Linacre College, Unit for Prosopographical Research, coll. « Prosopographica et Genealogica / 3 », , 310 p. (ISBN 1-900934-01-9), p. 230-246.
- Christian Settipani, « Les vicomtes de Châteaudun et leurs alliés », dans Onomastique et Parenté dans l'Occident médiéval, Oxford, Linacre College, Unit for Prosopographical Research, coll. « Prosopographica et Genealogica / 3 », , 310 p. (ISBN 1-900934-01-9), p. 247-261.