Ligne Jireček

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 31 mars 2019 à 19:13 et modifiée en dernier par Nihil scimus (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
La « ligne Jireček »

La ligne Jireček est une ligne passant à travers les Balkans antiques, définie par l'historien tchèque Konstantin Jireček en 1911 dans son Histoire des Serbes, pour délimiter les influences du latin (au nord) et du grec (au sud) jusqu'au IVe siècle.

Description

La ligne Jireček, fondée sur les découvertes archéologiques, suit le tracé au sud duquel les inscriptions en grec dominent, tandis qu'au nord ce sont celles en latin. Elle part de la cité de Laçi en Albanie d'aujourd'hui, passe par Serdica (aujourd'hui Sofia, en Bulgarie) et suit les monts Balkans jusqu'aux rivages de la mer Noire, qu'elle longe de la cité de Tomis jusqu'à celle d'Aegyssos (aujourd'hui Constanţa et Tulcea, en Roumanie).

Intérêt

Cette ligne permet aux historiens de déterminer les influences subies par les Thraces, ce qui est important dans les controverses découlant des interprétations nationalistes modernes, notamment concernant l'identité des anciens Macédoniens, la culture des populations présentes dans les Balkans à l'arrivée des Slaves, et l'origine des roumanophones : elle permet de connaître les zones où les populations roumaines et aroumaines se sont constituées. Bien que personne n'en conteste la pertinence, la ligne Jireček est le plus souvent passée sous silence dans les historiographies modernes, parce que les réalités archéologiques qu'elle représente battent en brèche plusieurs théories des histoires militantes actuelles, théories contradictoires entre elles, mais voulant toutes démontrer qu'il n'y a eu que très peu de multiculturalité dans le passé des Balkans, et que les États du passé étaient des États "nationaux" au sens actuel du terme[1].

Références

  1. C'est ce que le pr. Jean Ravenstein de l'Université de Marseille nomme la « rétroprojection nationaliste »