Laureano Guevara

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Laureano Guevara
Fonction
Professeur
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 79 ans)
SantiagoVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Laureano Manuel Ladrón de Guevara RomeroVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Université du Chili
Académie de la Grande-Chaumière
Lycée Eduardo de la Barra de Valparaíso (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Academia de Pintura (en) (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Mouvement
Distinction

Laureano Guevara (Molina, 1889Santiago, 1968) est un peintre, muraliste et graveur chilien.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

Laureano Manuel Ladrón de Guevara Romero naît à Molina, dans la région chilienne du Maule le [1]. Il est le fils aîné de Laureano Ladrón de Guevara, professeur d'espagnol au lycée de Valparaíso, où Laureano fils rencontre Juan Francisco González, qui lui donne des cours de dessin et d'histoire de l'art et l'encourage dans son développement artistique[2].

Il étudie ensuite le droit et l'architecture, qu'il abandonne pour entrer à l'école des Beaux-Arts de l'université du Chili, à Santiago, où il est l'élève de José Mercedes Ortega (de) (dessin), puis, après le déménagement de l'académie, de Fernando Álvarez de Sotomayor, Alberto Valenzuela Llanos (es), Ricardo Richon Brunet et Pedro Lira[1],[2],[3].

Élève enthousiaste, Guevara reste au sein de l'académie pendant plus de dix ans, puis fait partie de la Generación del 13[1],[2].

Voyage en Europe[modifier | modifier le code]

Après avoir obtenu une certaine reconnaissance de son travail et grâce à l'argent qu'il gagne lors de sa première exposition, il entreprend un voyage en Europe en 1924 pour étudier les techniques de la peinture à fresque et de la gravure[1],[3]. Il étudie notamment à l'Académie de la Grande-Chaumière[3]. Inspiré par Paul Cézanne, il adhère aux mouvements de renouveau de la peinture française et est un grand admirateur des artistes cubistes[1].

Au Danemark, il étudie, en plus de la gravure et de la peinture, la technique du vitrail[1],[2],[3].

Retour au Chili[modifier | modifier le code]

À son retour au pays en 1926, Laureano Guevara enseigne la gravure à l'École des Beaux-Arts[1],[3] et travaille avec le peintre Arturo Gordon sur les peintures murales allégoriques qui décorent aujourd'hui la Bibliothèque nationale du Chili, à Santiago[1]. En reconnaissance de la qualité de ces œuvres, les deux artistes sont invités à réaliser l'ensemble des peintures murales du pavillon chilien en Espagne lors de l'Exposition ibéro-américaine de 1929[1],[3]. Les tableaux, qui sont des allégories du travail et de la présence de la culture mapuche, reçoivent le premier prix et sont exposés depuis 2001 à l'université de Talca, dans la région du Maule[1].

Deuxième voyage en Europe avec la génération de 28[modifier | modifier le code]

Laureano Guevara se rend en Europe pour la deuxième fois avec le groupe des boursiers de 1928, qui font partie de ce qu'on appelle la Generación del 28 (es)[a],[1],[6].

En Espagne, il s'intéresse tout particulièrement à la peinture murale[1].

Retour définitif à Santiago[modifier | modifier le code]

S'affirmant comme artiste et enseignant dans ce domaine, il crée, à son retour au Chili en 1932, un cours de peinture murale à l'École des Beaux-Arts[1],[3]. Il reste enseignant à l'école pendant plus de trente ans[1],[3].

En 1967, il reçoit le prix national d'Art du Chili[7], décerné par le gouvernement chilien, faisant de lui le seul membre de la Generación del 13 à obtenir cette importante récompense[1]. Il reçoit tout au long de sa carrière de nombreux prix et distinctions[8],[3].

Laureano Guevara meurt à Santiago le [1].

Œuvre[modifier | modifier le code]

L'œuvre de Laureano Guevara se nourrit principalement de paysages accidentés, de scènes de genre et de portraits traditionnels et de natures mortes, un thème commun aux artistes de la Generación del 13, mais d'autre part, lié à la tradition de la peinture du XIXe siècle. Son style sobre, avec un ton mélancolique, reflète un sentiment profond pour les lieux de leur terre, en particulier la côte maritime, des lieux qu'il fait varier selon les saisons (Primavera y otoño en Tobalada, Mes de mayo ou par la luminosité. La couleur est ainsi primordiale dans la composition[9].

Il est devenu un peintre muraliste renommé, ses œuvres étant considérées comme de grande qualité. Plusieurs de ses peintures murales ont eu pour support des bâtiments de la capitale chilienne, comme la façade de la Casa de la Madre, le lycée Juan Antonio Ríos Morales et le mur principal de l'ancienne École des beaux-arts, devenue le Musée d'art contemporain, partiellement détruit à la suite de l'incendie de 1968[9].

Conservation[modifier | modifier le code]

Les œuvres de Laureano Guevara se trouvent dans différentes institutions publiques, dont les principales sont les suivantes[10] :

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. La Generación del 28 (es) (Génération de 28) désigne les artistes ayant exposé au Salon officiel de 1928, parmi lesquels Herminia Arrate (es), Héctor Banderas (d), Ana Cortés, Gustavo Carrasco, Jorge Caballero (d), Héctor Cáceres (d), Marco Bontá, Hernán Gazmuri (es), María Tupper (es), Tótila Albert Schneider, Isaías Cabezón (es), Luis Vargas Rosas (es), Inés Puyó, Augusto Eguiluz (de) et Roberto Humeres (d), et dont le commissaire est Camilo Mori[4],[5]. Avant-gardistes et influencés par le Grupo Montparnasse, les membres de cette génération, très critiqués par les académistes[5], s'intéressent à la postulation de l'autonomie de la peinture : en analysant le sens du tableau, ils reconstruisent son concept, en établissant des relations formelles en son sein, ce qui place la peinture comme un sujet en soi. Ils ont encouragé la modernité dans les écoles d'art, en veillant à ce que les jeunes soient formés dans le respect des valeurs de la recherche picturale, et avec une totale liberté d'expression ; dans la même ligne, ils ont décidé d'intégrer les arts appliqués, comme l'émail, dans leur travail[4]. On inclut aussi dans ce groupe les autres artistes et professeurs qui, en mars 1929, se sont rendus en Europe grâce à une bourse de l'État chilien, après la fermeture de l'École des Beaux-Arts. L'objectif de ce voyage était que les artistes se spécialisent dans l'étude des techniques des arts appliqués et qu'ils rejoignent ensuite le projet de modernisation promu par le régime de Carlos Ibáñez del Campo[5].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l m n o et p (es) « Biographie de Laureano Guevara », sur artistasvisualeschilenos.cl, Musée national des Beaux-Arts du Chili (consulté le ).
  2. a b c et d (es) « Biographie de Laureano Guevara », sur portaldelarte.cl (consulté le ).
  3. a b c d e f g h et i (es) « Biographie de Laureano Guevara », sur uchile.cl (consulté le ).
  4. a et b (es) « Generación del 28 », sur portaldelarte.cl (consulté le ).
  5. a b et c (es) « Generación del 28 », sur artistasvisualeschilenos.cl, Musée national des Beaux-Arts du Chili (consulté le ).
  6. Bindis Fuller 2008.
  7. (es) Ricardo Bindis Fuller, « Laureano Guevara, Premio Nacional de Arte », La Nación, Santiago, Talls. Graf. La Nación,‎ (lire en ligne).
  8. (es) « Prix, distinctions et expositions de Laureano Guevara », sur artistasvisualeschilenos.cl, Musée national des Beaux-Arts du Chili (consulté le ).
  9. a et b (es) « Biographie de Laureano Guevara », sur mcnbiografias.com (consulté le ).
  10. (es) « Listes des œuvres de Laureano Guevara dans des collections publiques », sur artistasvisualeschilenos.cl, Musée national des Beaux-Arts du Chili (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (es) Musée national des Beaux-Arts du Chili, Laureano Guevara y la Generación del 28, Santiago, Song Brothers S.A., .
  • (es) Municipalidad de Talca, Laureano Guevara, Talca, Centro de Extensión Cultural Pedro Olmos Muñoz, .
  • (es) Exposición de Pinturas de Laureano Guevara. 1889-1968. Premio Nacional de Arte 1967 (cat. exp.), La Serena, Museo arqueológico / Sala de Bellas Artes, .
  • René Huyghe, Giselda Zani, Pablo Neruda et Tomás Lago, Ars Americana: Argentine, Chili, Uruguay - Art Populaire - (cat. exp.), Paris, Maison de l'Amerique Latine, .
  • (es) Ebe Bellange, El Mural como Reflejo de la Realidad Social en Chile, Santiago, LOM Ediciones y Ediciones Chile América Cesoc, .
  • (es) Ricardo Bindis Fuller, Laureano Guevara y la "generación del 28", Santiago, Museo Nacional de Bellas Artes, (SUDOC 241200164).
  • (es) Patricio Díaz Silva, Vitrales en Santiago de Chile, Santiago, Ocho Libros Editores, .
  • (es) Baltazar Hernández R., Arte Mural de Chillán, Chillán, Imprenta La Discusión S.A., .
  • (es) José María Palacios, Doce Premios Nacionales de Arte, Santiago, Ministerio de Educación, Departamento de Extensión Cultural, .
  • (es) Antonio R. Romera, « Laureano Guevara », El Mercurio, Santiago, Talleres El Mercurio,‎ (lire en ligne).
  • (es) Antonio Romera, Historia de la Pintura Chilena, Santiago, Andrés Bello, .

Liens externes[modifier | modifier le code]