Label « Patrimoine du XXe siècle »

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Plaque « Patrimoine du XXe siècle » sur l'immeuble, siège du journal La Loire républicaine à Saint-Étienne.
Logo du label

Le label « Patrimoine du XXe siècle » est un label officiel français créé en 1999 par le ministère de la Culture pour être décerné à des réalisations architecturales et urbanistiques appartenant au patrimoine culturel du XXe siècle et considérées comme remarquables.

Conséquences du label

Contrairement à l'inscription ou au classement aux monuments historiques par exemple, il n'en résulte pas de mesure de protection ou de contraintes particulières, il s'agit simplement d'une mise en lumière des productions labellisées, par diverses mesures de promotion telles que l'apposition d'une plaque informative sur l'édifice, des publications, des expositions, ou l'inscription dans la base Mérimée.

Ces mesures visent à attirer l'attention non seulement des décideurs et des aménageurs, mais aussi du public et des usagers, afin de créer une conscience collective de la valeur de ce patrimoine particulièrement exposé, favorisant ainsi sa conservation et sa sauvegarde[1]. En effet, c'est une manière de faire changer le regard sur un patrimoine qui peut sembler peu intéressant, qui peut avoir été oublié, ou qui peut être associé à des éléments négatifs[2].

Incidemment, le label peut aussi constituer un levier de développement du tourisme local[3].

Histoire

La création du label est une des mesures prises pour répondre à la recommandation du Conseil de l'Europe no R (91) 13 adoptée par le Comité des ministres le 9 septembre 1991[4], qui invite les États à mettre en œuvre une protection juridique du patrimoine architectural du XXe siècle[1].

Le label a été imaginé par François Barré, alors directeur de l'Architecture et du Patrimoine[5]. Un groupe de travail a été constitué pour engager une réflexion quant à la mise en place de ce dispositif de labellisation, ce qui a mené à l'établissement d'une liste de 400 édifices majeurs du XXe siècle[6].

Le label a été officiellement institué par une circulaire signée le 18 juin 1999 par Catherine Trautmann, la ministre de la Culture de l'époque[7]. Cette circulaire a ensuite été précisée par des circulaires d'application du 25 octobre 1999 et du 1er mars 2001[8].

Le logotype qui orne les plaques signalant les édifices labellisés est le travail de Patrick Rubin et Valérie de Calignon de l'atelier Canal[9] ; il a été choisi par la direction de l'Architecture et du Patrimoine au terme d'une consultation lancée en avril 2000[10].

Le premier édifice labellisé a été le couvent des Dominicains de Lille. La plaque a été dévoilée le 7 septembre 2000 par Michel Duffour, alors secrétaire d'État au Patrimoine et à la Décentralisation culturelle, lors des 17e Journées du patrimoine[11]. Une décennie plus tard, en 2011, près de 2300 édifices étaient labellisés[3].

Modalités d'attribution

Le label est attribué par le préfet de région, après examen par la Commission régionale du patrimoine et des sites d'une liste indicative établie par un groupe de travail régional. De plus, tout immeuble ou territoire représentatif des créations du XXe siècle qui est déjà protégé au titre des monuments historiques ou par une zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP) bénéficie automatiquement du label[12].

Notes et références

  1. a et b « Architecture du XXe siècle », Revue juridique de l'environnement, 2004, p. 165.
  2. (en) Francesca Albani, « Strategies for the conservation and reuse of 20th-century neighbourhoods: Limits and potentials », dans Rodica Crişan (dir.), Giovanna Franco (dir.), Loughlin Kealy (dir.) et Stefano F. Musso (dir.), Conservation/Regeneration : The Modernist Neighbourhood (actes du 3e workshop organisé par le Conservation Network de l'EAAE en 2011 à Bucarest), Louvain, European Association for Architectural Education, coll. « EAAE Transactions on architectural education » (no 58), , 807 p. (ISBN 978-2-930301-57-0, lire en ligne), p. 163-166.
  3. a et b « Patrimoine du XXe siècle : Un levier de développement », La Gazette officielle du tourisme, no 2149, 15 février 2012.
  4. Recommandation no R (91) 13 du Comité des Ministres aux États membres relative à la protection du patrimoine architectural du vingtième siècle (adoptée par le Comité des Ministres le 9 septembre 1991, lors de la 461e réunion des Délégués des Ministres), sur le site du Conseil de l'Europe.
  5. Olivier Namias, « XXe siècle : un certain label… », D'Architectures, no 215, mars 2013.
  6. Le regard de l'Histoire : L'émergence et l'évolution de la notion de patrimoine au cours du XXe siècle en France (actes des Entretiens du patrimoine, organisé au Cirque d'hiver de Paris du 26 au 28 novembre 2001, sous la présidence d'Henry Rousso), Paris, Fayard et Monum-Éditions du Patrimoine, , 389 p. (ISBN 2-213-61706-6), p. 228.
  7. Circulaire du 18 juin 1999, fac-similé, sur le site de la Direction régionale des Affaires culturelles de Rhône-Alpes.
  8. Circulaire no 2001/006 du 1er mars 2001 relative à l'institution d'un label Patrimoine du XXe siècle, BO du ministère de la Culture no 124, p. 14–16.
  9. Milena Chessa, « Nemausus, patrimoine du XXe siècle », sur lemoniteur.fr, 23 mars 2009.
  10. Michel Duffour, « Lancement de la 17e édition des Journées du Patrimoine », ministère de la Culture, 7 septembre 2000.
  11. François Goven, « Le label « Patrimoine du XXe siècle » : Introduction », Monumental, 2009, no 2 « Chantiers/Actualités » (ISBN 978-2-7577-0056-3), p. 34.
  12. « Tout immeuble ou territoire représentatif des créations du XXe siècle, déjà protégé au titre de la législation sur les monuments historiques ou par une zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP), se voit de facto attribuer ce label », circulaire du 1er mars 2001.

Voir aussi

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