La Vivandière (opéra)

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La Vivandière est un opéra du compositeur français Benjamin Godard sur un livret d'Henri Cain, créé en 1893 à Bruxelles. Le récit raconte l'histoire d'une vivandière lors de la convention.

Description[modifier | modifier le code]

L'ouvrage est un opéra-comique romantique distribué en trois actes et vingt-trois numéros avec quatre ballets. Il s'agit de la dernière œuvre de Benjamin Godard avant sa mort[1]. Benjamin Godard achève l'écriture de son ouvrage mais ne parvient pas à terminer son orchestration[2]. L'opéra, fortement inscrit dans l'ambiance belliqueuse de cette période, intègre des morceaux inspirés de musique militaire, ainsi que des ballets de marche[3].

Création[modifier | modifier le code]

L'ouvrage est créé le à La Monnaie de Bruxelles.

La première française a lieu après la mort du compositeur, le à l'Opéra Comique de Paris[4], sous la direction de Jules Danbé et mis en par Léon Carvalho, dans la Salle du Châtelet de l'Ancien Théâtre-Lyrique de la Comédie-Italienne[5]. Cette production est une deuxième version, achevée par le compositeur français Paul Vidal, et sera la base des représentations suivantes[5].

Cette représentation rencontre un certain succès de la part du public, aussi bien pour sa musique que son livret[6], malgré des reproches qui sont fait à l'encontre de l'ouvrage. Hormis un livret qui manque d'imagination, la musique est considérée comme simpliste[7]. L'ouvrage est par ailleurs régulièrement comparé à l'opéra-comique de Gaetano Donizetti, La Fille du régiment, l'estimant bien moins bon en rapport[8].

Postérité[modifier | modifier le code]

L'opéra est joué en première au Royaume-Uni à Liverpool puis à l'Opéra de Glasgow en 1896[9] ; en décembre 1900 en première aux États-Unis dans le French Opera House de la Nouvelle-Orléans[5].

L'ouvrage est repris dans la Salle Favart en juin 1902, sous la direction d'Alexandre Luigini et mis en scène par Léon Carvalho[5]. Puis en 1907 au Théâtre de la Gaîté-Lyrique dirigé par Auguste Amalou ; en 1914 de retour à l'Opéra Comique, dirigé par Paul Vidal, repris en 1915 dans la même salle pour la centième représentation de l'opéra à l'Opéra Comique ; en mars 1915, dans la Salle Garnier du Théâtre du Casino de Monte-Carlo, dirigé par Léon Jehin et mis en scène par Raoul Gunsbourg[5]. Il sera de nouveau joué en 1937 au War Memorial Building de Trenton dans le New Jersey, dans une version traduite en anglais, dirigée par Henri Maurice Jacquet et mis en scène par Edgar Milton Cooks et Victor Andoga[5].

La partition est publiée chez Choudens en 1895.

Période actuelle[modifier | modifier le code]

L'opéra est joué en version de concert lors du Festival de Radio France en 2013, sous la direction de Patrick Davin[10],[11]. Ce concert donna lieu à un enregistrement par le Palazzetto Bru Zane.

Descriptif[modifier | modifier le code]

Rôles[modifier | modifier le code]

Jean Périer en Capitaine Bernard dans La Vivandière, Henri Farré, 1908.
Rôle Voix Créateurs[5] Opéra-Comique

en 1895[4]

Marion mezzo-soprano Eugènie Armand-Coppine Marie Delna
Jeanne soprano Catherine Mastio Jeanne Laisné
Georges de Rieul ténor Claude Bonnard Edmond Clément
Sergent La Balafre basse Charles Gilibert Lucien Fugère
Capitaine Bernard baryton René Cadio Eugène-Charles Badiali
Le Marquis de Rieul baryton Charles Danlée François Mondaud
Lafleur ténor Victor Caisso Tony Thomas
André M. E. Thomas
Un paysan M. Ragneau
Lieutenant Vernier Auguste Huet

Résumé[modifier | modifier le code]

L'action se déroule en 1794 vers Nancy.

Marion, vivandière, campe avec son bataillon près du Château de Rieul, où vit le comte de Rieul avec ses fils et Jeanne, une orpheline recueillie. Georges, un des deux fils, quitte le château pour rejoindre cette armée républicaine, reniant son héritage ; Jeanne le suit. Aimée par lui depuis longtemps, elle et Georges sont adoptés par la vivandière, émue par sa ressemblance avec son propre fils Thémistocle, sergent décédé dans les combats. L'année passe et les deux amoureux se retrouvent en Vendée. Georges, maintenant sergent, observe la guerre qui arrive à son terme. Marion apprend cependant que le père du jeune homme se trouve à la tête d'un bataillon royaliste et que celui-ci défend encore un village. Elle arrive à faire partir le fils ailleurs en mission, afin qu'il ne soit pas là pendant l'assaut. L'armée républicaine fête sa victoire mais le comte de Rieul a été fait prisonnier. Marion le fait s'échapper lorsque l'alarme est donnée ; elle avoue d'elle-même son forfait et est sur le point d'être fusillée lorsque le général Hoche fait parvenir un message d’amnistie.

Enregistrements[modifier | modifier le code]

  • L'air « Viens avec nous » est régulièrement chanté et enregistré :

Références[modifier | modifier le code]

  1. Marcel Clavié et Alain Cochard, « Les Archives du Siècle Romantique (15) - Marcel Clavié : Benjamin Godard, étude biographique (1905) », sur Concertclassic, (consulté le )
  2. Albert Lavignac, La Musique et les Musiciens, Paris, Librairie Delagrave, (lire en ligne)
  3. Yvan Beuvard, « Trop de flonflons », sur Forum Opéra, (consulté le )
  4. a et b Partition publiée chez Choudens en 1895
  5. a b c d e f et g Gherardo Casaglia, « Benjamin Godard », sur almanac-gherardo-casaglia.com (consulté le )
  6. Camille Le Senne, Encyclopédie de la musique et Dictionnaire du Conservatoire, Paris, Librairie Delagrave, (lire en ligne)
  7. Charles Darcours, « La Vivandière de Godard », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  8. Marie-Aude Roux, « Fallait-il exhumer "La Vivandière" ? Non, mon général ! », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. « Vivandière », sur Opera Scotland (consulté le )
  10. Alain Cochard, « La Vivandière de Benjamin Godard au Festival Radio France Montpellier - Une interview de Patrick Davin, chef d’orchestre », sur Concertclassic, (consulté le )
  11. « Festival Radio France à Montpellier : La Vivandière de Benjamin Godard », sur France Musique, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]