L'Apothéose de sainte Ursule et ses compagnes

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L'Apothéose de sainte Ursule et ses compagnes
Artiste
Date
Type
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Dimensions (H × L)
481 × 335 cmVoir et modifier les données sur Wikidata
Mouvement
No d’inventaire
Cat. 576Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation
Gallerie dell'Accademia - Hall XXI (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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L'Apothéose de sainte Ursule et ses compagnes est un tableau réalisé par Vittore Carpaccio. Signé et daté de 1491, il s'agit du deuxième épisode peint pour La Légende de sainte Ursule, déjà à la Scuola di Sant'Orsola à Venise, mais du point de vue du développement de l'histoire, c'est le dernier.

La légende[modifier | modifier le code]

Carpaccio a suivi une Passio selon laquelle la chrétienne sainte Ursule, fille du roi de Bretagne, acceptait d'épouser un jeune prince anglais païen, à condition qu'il se convertisse et parte avec elle en pèlerinage à travers l'Europe. Les deux furent unis en mariage à Rome par le pape Cyriaque, qui les suivit lors du voyage de retour, au cours duquel les pèlerins débarquèrent à Cologne occupée par les Huns d'Attila, qui martyrisèrent Ursule, son époux, le pape et les 11 000 compagnes de la princesse.

La Passio reprend des événements réels, mais beaucoup de éléments narratifs sont absolument pas plausibles: tout d'abord, il n'y a jamais eu de pape nommé Cyriaque, même s'il est possible que ce soit Siricius, qui cependant n'est pas mort martyr ; le mari de la princesse, identifiable au souverain britannique Conan Mériadec, après la célébration de leur mariage et la naissance de leur fils (personnage absent de tous les textes hagiographiques) retourna avec ce dernier dans son pays natal, sans pour autant affronter une fin violente ; le nombre exact des compagnes vierges de Ursule n'est pas connu mais elles étaient certainement bien inférieurs à onze mille (le malentendu provenait probablement d'une erreur de transcription où était indiqué le « martyre d'Ursule et de ses compagnes ad undecim milia », ou à un endroit de onze milles de la ville de Cologne) ; quant au roi Hun, il est impossible que ce soit Attila, étant donné qu'il est né en 395, l'année même de la mort de Conan, mais plus vraisemblablement ce fut Melga, qui, avec le roi des Pictes, tua toutes le vierges. Par ailleurs, le massacre n'aurait apparemment pas eu lieu uniquement à Cologne : des vierges auraient été tuées auparavant lors de leurs déplacements d'un royaume à l'autre, à l'époque où Conan travaillait à peupler son territoire en accord avec Dionotus, le père d'Ursule, qui lui avait envoyé un total de 72 000 vierges.

Cependant, il y a ceux qui accréditent une histoire complètement différente, selon laquelle Ursule et ses compagnes étaient des jeunes filles martyrisées sous Dioclétien, sur la base d'une ancienne épigraphe trouvée à Cologne.

Description[modifier | modifier le code]

La scène montre Ursule en apothéose sur un palmier (symbole du martyre), dans un nimbe de lumière parmi des anges aux rubans qui lui offrent une couronne tandis qu'au-dessus Dieu lui tend les bras pour l'accueillir au ciel. Ci-dessous se trouvent la multitude de martyrs de Cologne agenouillés, en particulier les 11 000 vierges mais aussi des figures masculines comme le prince et le pape. À l'extrême gauche se trouvent trois jeunes hommes debout : ils sont identifiés avec les fils de Antonio Loredan, défenseur de Scutari contre les Turcs. L'exploit d'Antonio est également rappelé par la forteresse en arrière-plan.