Kobayashi Issa

一茶
Nom de naissance | Nobuyuki Kobayashi |
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Alias |
Issa Kobayashi |
Naissance |
Kashiwabara, ![]() |
Décès |
Kashiwabara, ![]() |
Activité principale |
Langue d’écriture | japonais |
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Genres |
Issa Kobayashi (小林 一茶, Kobayashi Issa ), plus connu sous son seul prénom de plume Issa (一茶 , signifiant « une (tasse de) thé »[1]), est un poète japonais du XIXe siècle[2] (fin de la période Edo). De son vrai nom, Nobuyuki Kobayashi (alias Yatarō comme prénom d'enfance), il est né le dans le village de Kashiwabara[3] dans la province de Shinano et y meurt le . Il est considéré comme l'un des quatre maîtres classiques du haïku japonais (Bashō, Buson, Issa, Shiki).
Auteur d'environ 20 000 haïkus en quasi-totalité composés au XIXe siècle[2], Issa rompt avec les formes de classicisme du XVIIIe de Buson en proposant un type de romantisme qui renouvelle le genre en y infusant l'autoportrait, l'autobiographie, et le sentiment personnel.
Sommaire
Biographie[modifier | modifier le code]
Fils d'un paysan aisé, la vie d'Issa fut marquée par une succession de malheurs et par la pauvreté. Son père se remarie lorsqu'Issa a sept ans et sa belle-mère ne cache pas son hostilité pour lui. Issa part pour Edo (actuelle Tōkyō) à l'âge de quatorze ans pour servir comme domestique. En 1812, Issa décide de quitter Edo et de mettre un terme à sa vie d'errance pour retourner vivre dans son village natal.
Au cours de sa vie, Issa s'est marié trois fois. Sa première femme, Kiku, lui donne trois fils, Sentarō, Ishitarō et Kinzaburō ainsi qu'une fille, Sato. Tous les quatre mourront en bas âge. Après la mort de sa première femme, Issa épouse Yuki dont il divorcera au bout de trois mois. De sa troisième femme, Yao, il aura une fille Yata qu'il ne connaîtra jamais, car il meurt pendant que sa femme est enceinte.
Le , un incendie détruit de nombreuses maisons de son village, dont la sienne. Issa se réfugie dans une grange de sa ferme, où il passe les six derniers mois de sa vie. Issa meurt le . Selon l'ancien calendrier japonais, il est mort le 19e jour du 11e mois de la 10e année de l'ère Bunsei : comme cette année correspond approximativement avec l'an 1827, de nombreuses sources anciennes donnent à tort 1827 comme date de décès.
Selon Shiki, les haïkus de Issa se distinguent par le comique (comédie de situation), la satire (moquerie des guerriers et des moines dépravés), et la compassion (empathie bouddhiste pour le faible et tout ce qui vit).
Extraits[modifier | modifier le code]
Deux poèmes illustrent particulièrement bien la peine d'Issa après la mort de sa première fille :
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Bibliographie[modifier | modifier le code]
Éditions originales[modifier | modifier le code]
- Recueils de poèmes
- 1791. Kansei sannen kikō
- 1792. Kansei kujō
- 1792. Saikoku kikō
- 1803. Kyōwa kujō
- 1804. Bunka kujō
- 1819. Ora ga haru (tr. Mon année de printemps)
- 1822. Bunsei kujō (1822-1825)
- Journaux
- 1801. Chichi no shūen nikki
- 1810. Shichiban nikki (1810-1818)
- 1813. Shidara
- 1819. Hachiban nikki (1819-1821)
Éditions en français[modifier | modifier le code]
- Monographies (recueils et sélections)
- 1974. Le Voleur de fleurs (trad. non établi), éd. Abdallah Benanteur, coll. « Charef » no 37, 12+17 pages, pas d'ISBN (OCLC 461757694) — haïkus illustrés de 16 eau-fortes de Benanteur, tirage limité à 16 exemplaires plus quelques hors-commerce, consultable à la BNF (FRBNF34631741)
- 1991. Et pourtant, et pourtant (trad. Cheng Wing Fun et Hervé Collet ; bilingue), éd. Moundarren, 180 pages, (ISBN 2-907312-11-1) (2e éd. 2006 rev. et aug., 137 pages, (ISBN 2-907312-56-1)
- 1984. Sous le ciel de Shinano (trad. Alain Gouvret et Nobuko Imamura ; bilingue), éditions Arfuyen, coll. « Cahiers d'Arfuyen » no 15, 48 pages, (ISBN 2-903941-11-4)
- 1994. Haïku (trad. Joan Titus-Carmel ; bilingue), Éditions Verdier, 112 pages, (ISBN 2-86432-199-8)
- 1996. En village de miséreux (trad. Jean Cholley ; bilingue), éd. Gallimard, coll. « Connaissance de l'Orient » no 90, 261 pages, (ISBN 2-07-074505-8)
- 2006. Mon année de printemps (trad. Brigitte Allioux), éd. Cécile Defaut, 160 pages, (ISBN 2-35018-034-4) — Traduction du recueil Ora ga haru
- 2008. Pas si simple en ce monde d'être né humain (trad. Danièle Faugeras et Pascale Janot), éd. Érès, coll. « Po & Psy », 80 pages, (ISBN 978-2-7492-0985-2)
- 2014. Journal des derniers jours de mon père (trad. Seegan Mabesoone), Pippa Éditions, coll. Kolam, 64 pages, (ISBN 978-2-916506-54-8) - traduction du journal Chichi no Shūen Nikki.
- 2015. Haïkus satiriques, Kobayashi Issa 反骨の俳人一茶(traduits et présentés par Seegan Mabesoone, édition totalement bilingue français-japonais-romaji), Pippa Éditions, coll. Kolam, 96 pages, (ISBN 978-2-916506-73-9).
- 2016. Haïkus sur les chats, Kobayashi Issa 一茶と猫 (traduits et présentés par Seegan Mabesoone, édition totalement bilingue français-japonais-romaji), Pippa Éditions, coll. Kolam, 104 pages, (ISBN 978-2-916506-82-1).
- Anthologies
- 2002. Haiku : anthologie du poème court japonais (trad. Corinne Atlan et Zéno Bianu ; texte français seulement), éd. Gallimard, coll. « Poésie » no 369, 239 pages, (ISBN 2-07-041306-3), 504 haïkus (pour moitié des quatre maîtres : 46 de Bashô, 51 de Buson, 82 de Issa, 56 de Shiki)
Évocations[modifier | modifier le code]
- Philippe Forest, Sarinagara, roman, 2003
- Cédric Gras, L'hiver aux trousses, Paris, Gallimard, 2016, p.170 : «Oie sauvage oie sauvage / À ton premier voyage / Quel âge avais-tu ?»
Sources[modifier | modifier le code]
- Arfuyen, Notice biographique aux éditions Arfuyen, www.arfuyen.fr, consulté en novembre 2009
- Shunkin, « Bibliographie des œuvres de Kobayashi Issa traduites en français » (Archive.org du site disparu en 2013), Shunkin, littérature japonaise, www.shunkin.net, consulté en novembre 2009 — Base pour la liste, complétée et recoupée d'autres sources documentaires.
- Shunkin, « Kobayashi Issa : Informations biographiques » (Archive.org du site disparu en 2013), Shunkin, littérature japonaise, www.shunkin.net, consulté en novembre 2009
- Verdier, Notice biographique aux Éditions Verdier, www.editions-verdier.fr, consulté en novembre 2009
Références[modifier | modifier le code]
- Littéralement, il signe Issa avec les caractères ichi (一 , signifiant « un ») et cha (茶 , signifiant « thé »), un raccourci pour « une (tasse de) thé ».
- Moins de 500 haïkus sur 20 000 sont composés, et moins encore publiés, avant 1801.
- Kashiwabara fait aujourd'hui partie du bourg de Shinano
- Autre traduction : Ce monde de rosée / est un monde de rosée / et pourtant pourtant... (Trad. Brigitte Allioux, éd. Cécile Defaut)
- Autre traduction : Vent d'automne / les fleurs rouges / qu'elle aimerait arracher (B. Allioux)
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Notices d'autorité :
- Fichier d’autorité international virtuel
- International Standard Name Identifier
- Bibliothèque nationale de France (données)
- Système universitaire de documentation
- Bibliothèque du Congrès
- Gemeinsame Normdatei
- Bibliothèque nationale de la Diète
- Bibliothèque nationale d’Espagne
- Bibliothèque royale des Pays-Bas
- Bibliothèque nationale d’Israël
- Bibliothèque nationale tchèque
- WorldCat
- (fr) (ja) Sélection de 44 haïkus de Issa chez Nekojita
- (en) (ja) The Issa Archive (site de David G. Lanoue)
- (en) Autoportrait de Issa en 1818 (accompagné d'un haïku, japonais/anglais)
- (ja) Issa, Poésies complètes (一茶発句全集, Issa hokku zenshû?)
- (en) (ja) Issa's Haiku Home Page