Kazuo Shiraga

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Kazuo Shiraga
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Kazuo Shiraga (白髪一雄) (né le , à Amagasaki, dans la préfecture de Hyōgo et mort le [1]) est un artiste japonais contemporain.

Biographie[modifier | modifier le code]

Kazuo Shiraga fait partie de la génération de jeunes Japonais dont l'expérience de la guerre et des destructions ont marqué la jeunesse[1]. Il étudie la peinture japonaise à l'École municipale des Arts de Kyoto dont il est diplômé en 1948 et à l'Université des arts d'Osaka jusqu'en 1949. En 1950, il est l'élève de Tsuguo Itoh. À partir de 1952, il participe, avec Saburô Murakami, Akira Kanayama, Atsuko Tanaka, à la création du groupe Zero aussi appelé Zero-Kai, premier groupe conceptuel d'avant-garde japonais dont la devise est : « L'art doit partir du point zéro absolu et se développer selon sa propre créativité  ».

En 1955, le mouvement Zero-Kai fusionne avec un nouveau mouvement d'avant-garde, Gutaï ("Concret") dont il devient l'un des membres les plus éminents. Il participe à la première exposition du groupe à Tokyo en 1955[2].

Kazuo Shiraga rejette les principes de composition picturale, d'harmonie ou de représentation. Son style est influencé par l’expressionnisme abstrait américain. La peinture est pour lui un corps à corps avec la couleur[1]. En 1956, il se lance dans ses « Performance Paintings » emblématiques, pour lesquelles il se suspend au-dessus de ses toiles, se balançant d'avant en arrière pour créer des marques avec ses pieds. Il pratique ainsi la peinture avec les pieds, debout ou pendu à une corde. Il pratique également des simulations de combat dans de la boue pour y laisser l'empreinte de son corps.

Lors de l'exposition de 1955, il attaque à la hache des troncs d'arbre peints en rouge devenant un des pionniers de l'art performance[1].

Le critique français Michel Tapié le fait connaitre en France où il expose en 1962. Il entre alors en contact avec l'avant-garde française dont Jean-Jacques Lebel[1]. À New York, Allan Kaprow s'intéresse à lui et reconnait son rôle fondateur dans l'art performance[1].

À partir de 1968, il enseigne la peinture à Ōsaka, initiant ses élèves à l'art occidental contemporain.

Il entre en 1971 au monastère bouddhiste du temple Enryaku sur le mont Hiei, sous le nom bouddhiste de Sodo Shiraga.

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • 1955, Challenging Mud. Pour réaliser cette œuvre, Kazuo Shiraga utilise tout son corps pour lutter à travers un mélange d'argile et de ciment jusqu'à l'épuisement.
  • 1958, Work II, Huile sur papier marouflée sur toile, 183 x 243 cm, Collection du Musée préfectoral d'Art de Hyōgo[3]
  • 1959, Takao, huile sur toile, 183 x 273 cm
  • 1960, Chizensei Konseimao, huile sur toile, 161,5 x 130 cm
  • 1960, Itazura Ni, huile sur toile 90 x 75 cm
  • 1961, Chijikusei Gutenrai, huile sur toile
  • 1962, T52, huile sur toile, 97,2 x 129,9 cm, acquisition du Centre Pompidou en 1990[4].
  • 1962, T56, huile sur toile, 130 x 97 cm[5]
  • 1962, Tenkansei Nyuunryu, huile sur toile, Collection du Musée préfectoral d'Art de Hyōgo[6]
  • 1964, BB64, huile sur toile, 81 x 116 cm
  • 1967, Celebration, huile sur toile, 22 x 27 cm
  • 1968, Fluid Red, huile sur toile 45,4 x 53 cm
  • 1970, Tenjin Jojufuku, dessin
  • 1971, Pleasure of wearing, encre sur papier, 17,6 x 24,2 cm
  • 1973, Tomomori jusui (Flamme bleue Fudo), huile sur toile, 161,3 x 130 cm
  • 1974, Fudo Gomagu, huile sur toile, 97,2 x 130,4 cm, propriété d'une collection privée japonaise[7]
  • 1975, Sacred Flame, huile sur toile marouflée sur panneau, 53x45,5cm
  • 1976, Karin, huile sur toile, 33 x 24 cm
  • 1976, Goshiki sanmai, huile sur toile, 33,2 x 24,3 cm
  • 1976, Crystal ring, huile sur carton, 27x24cm
  • 1984, Shisen, huile sur toile, 60,5 x 72,7 cm
  • 1986, Baku, huile sur toile, 91 x 73 cm
  • 1989, Reibu, huile sur toile, 130,8 x 97,3 cm
  • 1990, RAI/KEI/HUN/HU/UN/HAN, estampe
  • 1990, Kangyoshou, huile sur toile, 60,7 x 73 cm[8]
  • 1992, Yellow Line, huile sur toile, 72.8 x 91 cm
  • 1993, Akazome, gouache
  • 1994, Uchoten, huile sur toile
  • 1996, Purple King, acrylique sur papier, 41 x 53cm
  • 1999, Furuyuki ( Chute de neige), huile sur toile (95,0 x 120 cm) appartenant à la série Nature. Œuvre typique des œuvres ultérieures de Shiraga[9]

Expositions[modifier | modifier le code]

Sa première exposition, Défi au soleil de plein été, a lieu en plein air à Ashiya en 1955[10].

En mai 1957, Shiraga participe à l'exposition Art Using the Stage organisée à Osaka par le mouvement Gutaï.

En 1962, il expose à la galerie Stadler à Paris[10].

Aujourd'hui, les peintures de Shiraga sont exposées au Musée national d'art moderne et au Musée d'art contemporain Hara à Tokyo, au musée d'art de la ville d'Hiroshima,au Musée d'art de Dallas, au Walker Art Center à Minneapolis et au Centre Pompidou à Paris[11].

Sa cote[modifier | modifier le code]

Les peintures et les dessins de Kazuo Shiraga se vendent dans le monde entier. Les estimations et le prix d’achat varient selon le type de médium utilisé : entre 10 000 et 20 000 euros pour une aquarelle ou une gouache, et de quelques dizaines de milliers jusqu’à plusieurs millions d’euros pour certaines huiles sur toile[12],[13],[14]. Le prix de vente dépasse quelques fois les estimations comme celui Chijikusei Gutenrai de 1961, peinture vendue aux enchères chez Ketterer Kunst à Munich, 3,25 millions d’euros contre une estimation de 400 000 € en décembre 2014.

Appréciés pour leur rareté, les dessins de Kazuo Shiraga peuvent atteindre plusieurs milliers d’euros comme la gouache Akazome de 1993 vendue 36 000 € en décembre 2016 toujours par Ketterer Kunst. Moins connue et faisant partie d’une collection privée depuis 50 ans, une imposante sculpture de Kazuo Shiraga représentant un grand éventail rouge s’est vendue à 1,8 million d’euros en 2016 chez Bonhams à Londres[15].

En 2016, à Hong Kong, la peinture Reibu est achetée 985 600 € chez Sotheby’s[16]. L'huile sur toile Uchoten datée de 1994 est achetée 2 103 000  en juin 2016 lors d'une vente aux enchères Sotheby’s à Paris[17]. Le 18 mai 2017, la pièce T52 est vendue 1 330 000 $ lors d'une vente aux enchères organisée par Phillips à New York[18].

Récompenses[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f Nécrologie par Philippe Dagen, Le Monde, n° 19669, 20 et 21 avril 2008, p. 18.
  2. « -- GUTAI.COM -- », sur articide.com.pagesperso-orange.fr (consulté le )
  3. (en) « Work II », sur Haus Der Kunst (consulté le )
  4. « Chizensei Konseimao (Planète Nature) », sur Centre Pompidou (consulté le )
  5. (en) « Kazuo Shiraga (1924-2008) », sur www.christies.com (consulté le )
  6. « Musée Soulages : l'audace et la liberté du mouvement japonais Gutai », sur Franceinfo, (consulté le )
  7. (en) « KAZUO SHIRAGA (1924-2008) », sur www.christies.com (consulté le )
  8. « Kangyoshou », sur www.artnet.fr (consulté le )
  9. (en) « Kazuo Shiraga | Furuyuki, 1999 », sur Art Basel (consulté le )
  10. a et b « Kazuo Shiraga », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. « Kazuo Shiraga - Opera Gallery », sur www.operagallery.com (consulté le )
  12. « Kazuo Shiraga », sur www.artnet.fr (consulté le )
  13. (en) « Kazuo Shiraga (1924-2008) », sur www.christies.com (consulté le )
  14. « 80 millions d’art contemporain en 3 jours », sur Le Quotidien de l'Art (consulté le )
  15. « Prix Kazuo Shiraga Tableau I Valeur et Cote sur le marché de l'art », sur France Estimations - Estimations Gratuites d'oeuvres d'art et objets de collections (consulté le )
  16. « Shiraga Tableau Expertise I Estimation gratuite en 48H I Vente », sur France Estimations - Estimations Gratuites d'oeuvres d'art et objets de collections (consulté le )
  17. « Délices d'initiés », sur Les Echos, (consulté le )
  18. (en) « Kazuo Shiraga - 20th Century & Contemporary Art Evening Sale New York Wednesday, May 17, 2017 », sur Phillips (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]