Kamal Ranadive

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Kamal Ranadive
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Kamal Jayasing Ranadive, née Samarath le à Pune en Inde et morte le , est une biologiste et chercheuse biomédicale indienne.

Elle est connue pour ses recherches sur les liens entre les cancers et les virus. Elle est membre fondatrice de l'Association des femmes scientifiques indiennes (IWSA)[1],[2],[3].

Elle fonde dans les années 1960 le premier laboratoire de recherche sur la culture tissulaire en Inde, au Centre indien de recherche sur le cancer à Mumbai[4],[5]. Elle crée également des unités de recherche en cancérogenèse et en immunologie.

Les résultats de ses recherches fondamentales permettent une meilleure connaissance des causes de maladies comme la leucémie, le cancer du sein et celui de l'œsophage, l’établissement d’un lien entre la prédisposition au cancer et la relation entre hormones et virus tumoraux. Ses travaux permettent aussi de contribuer à la mise au point d'un vaccin contre la lèpre, et inspirent diverses recherches sur le cancer.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

Kamal Samarath naît à Pune le . Ses parents sont Dinkar Dattatreya Samarath et Shantabai Dinkar Samarath. Son père est un biologiste qui enseigne au Fergusson College de Pune[1]. Il veille à ce que tous ses enfants soient bien éduqués. Kamal Samarath fait sa scolarité à Huzurpaga, au lycée HHCP[2].

Son père veut qu'elle effectue des études de médecine et qu'elle épouse un médecin, mais elle préfère choisir par elle-même. Elle commence ses études universitaires au Fergusson College avec la botanique et la zoologie comme matières principales. Elle obtient son baccalauréat ès sciences (B.Sc.) avec distinction en 1934[5]. Elle rejoint ensuite le Collège d'agriculture de Pune où elle a obtient sa maîtrise (M.Sc.) en 1943 avec la cytogénétique des annonacées comme spécialité. Elle épouse ensuite J.T. Ranadive, un mathématicien, le et s'installe avec lui à Bombay[1].

À Bombay, maintenant connue sous le nom de Mumbai, Kamal Ranadive travaille à l'hôpital Tata Memorial. Son mari, J.T. Ranadive, lui est d'une grande aide dans ses études postuniversitaires en cytologie ; ce sujet avait été choisi par son père[5]. En même temps, elle poursuit ses travaux pour son doctorat à l'université de Bombay. Son directeur de thèse est V.R. Khanolkar, pathologiste réputé et fondateur du Centre indien de recherche sur le cancer (CICR)[4],[6].

Après qu'elle obtient son doctorat de l'Université de Bombay en 1949, son directeur de thèse l'envourage à postuler pour une bourse d'études dans une université américaine. Elle suit ce conseil et obtient une bourse de recherche postdoctorale pour travailler sur les techniques de culture tissulaire sous la direction de George Gey (célèbre pour son innovation en laboratoire sur la lignée cellulaire HeLa), dans son laboratoire de l'université Johns Hopkins de Baltimore[4].

Carrière de chercheuse[modifier | modifier le code]

Une fois revenue en Inde, Kamal Ranadive rejoint le Centre indien de recherche sur le cancer (CICR) et commence sa carrière de chercheuse en tant que chargée de recherche principale. Elle joue un rôle déterminant dans la création du laboratoire de biologie expérimentale et du laboratoire de culture tissulaire à Bombay[7]. Elle assume de 1966 à 1970 le rôle de directrice intérimaire du Centre indien de recherche sur le cancer[8].

Au début des années 1960, elle et les assistants qu'elle a intégrés au CICR dans les domaines de la biologie et de la chimie, développent des milieux de culture tissulaire et des réactifs associés. Elle est également la fondatrice de nouvelles unités de recherche en cancérogenèse, en biologie cellulaire et en immunologie. Ses réalisations professionnelles comprennent des recherches sur la physiopathologie du cancer chez les animaux, qui conduisent à une meilleure compréhension des causes de maladies telles que la leucémie, le cancer du sein et le cancer de l'œsophage. Une autre réalisation notable est l’établissement d’un lien entre la prédisposition au cancer et la relation entre les hormones et les virus tumoraux. L'évolution du vaccin contre la lèpre est le résultat de ses recherches fondamentales sur les bactéries liées à cette maladie[2].

Elle est un modèle pour les femmes scientifiques indiennes et une grande source d'inspiration pour les chercheurs qui travaillent sur la recherche sur le cancer, en particulier sur le cancer chez les femmes et les enfants. L'un de ces projets porte sur « l'immunohématologie du sang tribal » lié à l'étude des nourrissons[9].

Études spéciales[modifier | modifier le code]

Lorsque Kamal Ranadive travaille au Tata Memorial Cancer Hospital de Bombay, qui deviendra plus tard le Centre de recherche sur le cancer[10], dans le département de pathologie, elle rend compte de ses études de recherche sur la « morphologie comparée des glandes mammaires normales de quatre souches de souris variant dans leur sensibilité au cancer du sein ». En , elle rend compte des études sur le cancer du sein qui retiennent particulièrement l'attention. Elle tente de corréler l'évolution de la maladie avec l'hérédité, la procréation, la structure histologique et d'autres facteurs[11]. Les tumeurs malignes d'origine génétique chez les enfants et les états anormaux du sang, appelés dyscrasies, font l'objet d'une attention particulière[10].

Une étude majeure entreprise par Kamal Ranadive et son équipe du Satya Niketan (une organisation bénévole) d'Ahmednagar en 1989 est la collecte de données relatives à l'état nutritionnel des enfants tribaux dans le taluk d'Akola du district d'Ahmednagar du Maharashtra[12].

Kamal Ranadive fournit également des conseils aux femmes des villages ruraux proches de Rajpur et d'Ahmednagar en matière de santé et de soins médicaux dans le cadre de projets parrainés par le gouvernement sous l'égide de l'Association des femmes indiennes[13].

Prix et distinctions[modifier | modifier le code]

Kamal Ranadive reçoît le Padma Bhushan (la troisième plus haute distinction civile de l'Inde) pour la médecine, en 1982[14]. Elle reçoit le premier Silver Jubilee Research Award 1964, du Conseil médical de l'Inde[15]. Ce prix comprend une médaille d'or et une récompense en espèces de ₹ 15 000 (équivalent en 2023 à ₹ 1.1 million soit 14 000 dollars)[16]. Elle reçoit également le prix de la Fondation G.J. Watumull en 1964 en microbiologie[17].

Elle est « scientifique médicale émérite » du Conseil indien de la recherche médicale (ICMR)[18].

Kamal Ranadive fait l'objet d'un Google Doodle le , jour du 104e anniversaire de sa naissance[19],[20],[21].

Publications scientifiques[modifier | modifier le code]

Kamal Ranadive publie plus de 200 articles de recherche scientifique sur le cancer et la lèpre[22], parmi lesquels : Cheque de bétel à mâcher et cancer de la bouche : études expérimentales sur les hamsters[23] ; Effet de l'uréthane sur les acides nucléiques[24] ; Influence de la splénectomie sur le développement de la leucémie chez les souris mâles de souche CICR[25] ; Caractérisation du virus de la tumeur mammaire de la souche souris ICRC[26].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Debus 1968, p. 1393.
  2. a b et c Bhisey 2008, p. 24–26.
  3. « Founder Members » [archive du ], sur iwsa.net, Indian Women Scientists' Association (consulté le ).
  4. a b et c Bhisey 2008, p. 24-26.
  5. a b et c Varde 1997, p. 39.
  6. Bhisey, « Obsessed with excellence », Indian Academy of Sciences (consulté le )
  7. Shearer et Shearer 1997, p. 3213–13.
  8. Shearer et Shearer 1997, p. 3213.
  9. Shearer et Shearer 1997, p. 3213-13.
  10. a et b Rockefeller Foundation 1952, p. 83.
  11. Sciences 1946, p. 18.
  12. CENDIT 1989, p. 91.
  13. Salwi, « Indian Women Association In India » [archive du ], Vigyan Prasar
  14. « Padma Bhushan Awardees » [archive du ], Archives of Government of India (consulté le )
  15. Roy 1970, p. 31.
  16. Link, United India Periodicals, (lire en ligne)
  17. IMDA Journal, All India Instrument Manufacturers & Dealers Association, (lire en ligne)
  18. The Year book of the Indian National Science Academy, (lire en ligne)
  19. « Dr. Kamal Ranadive's 104th Birthday », google.com/doodles, .
  20. (en) Steven Musil, « Google Doodle celebrates pioneering Indian biologist Kamal Ranadive », CNET,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  21. (en) « Google honours biologist Kamal Ranadive with doodle », The Hindu,‎ (ISSN 0971-751X, lire en ligne, consulté le ).
  22. (en) « Time-Line of Historical Highlights » [archive du ], www.apa.org (consulté le ) : « Introduced tissue culture technology into India and co-founded the first Indian cancer research center. In her lifetime, Ranadive has published over 200 research papers on cancer and leprosy. »
  23. Ranadive, Ranadive, Shivapurkar et Gothoskar, « Betel quid chewing and oral cancer: Experimental studies on hamsters », International Journal of Cancer, vol. 24, no 6,‎ , p. 835–843 (PMID 544535, DOI 10.1002/ijc.2910240623, S2CID 40177672)
  24. Bhide et Ranadive, « Effect of Urethan on Nucleic Acids », Nature, vol. 211, no 5044,‎ , p. 82–83 (PMID 5967475, DOI 10.1038/211082a0, Bibcode 1966Natur.211...82B, S2CID 4149900)
  25. Pai et Ranadive, « Influence of splenectomy on the development of leukemia in male mice of the ICRC strain », Life Sciences, vol. 10, no 8,‎ , p. 475–479 (PMID 5089344, DOI 10.1016/0024-3205(71)90310-9).
  26. (en) Karande, Joshi, Talageri et Dumaswala, « Characterisation of mammary tumour virus of strain ICRC mouse », European Journal of Cancer, vol. 14, no 3,‎ , p. 251–261 (PMID 204490, DOI 10.1016/0014-2964(78)90188-3, lire en ligne).

Bibliographie associée aux références[modifier | modifier le code]

  • Rajani Bhisey, Lilavati's Daughters: The Women Scientists of India, Bangalore, Indian Academy of Sciences, (lire en ligne)
  • CENDIT, Indian Social and Economic Development 1989: An Index to the Literature, SAGE Publications, (ISBN 9780803996298, lire en ligne)
  • Allen G. Debus, World Who's who in Science: A Biographical Dictionary of Notable Scientists from Antiquity to the Present, Marquis-Who's Who, (lire en ligne)
  • Rockefeller Foundation, Annual Report, The Foundation, (lire en ligne)
  • Bidhan Chandra Roy, Dr. B. C. Roy national award fund and silver jubilee research award fund souvenir, 1969-70, Medical Council of India, (lire en ligne)
  • Indian Academy of Sciences, Proceedings of the Indian Academy of Sciences, Indian Academy of Sciences, (lire en ligne)
  • Benjamin F. Shearer et Barbara Smith Shearer, Notable Women in the Physical Sciences: A Biographical Dictionary, Greenwood Press, (ISBN 978-0-313-29303-0, lire en ligne Inscription nécessaire)
  • Abhijit Varde, Daughters of Maharashtra: Portraits of Women who are Building Maharastra : Interviews and Photographs, Kalnirnay, (lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]