Jules Detry (chanoine)

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Jules Detry
Chanoine Detry au grand Saint-Bernard
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Jules Detry est un chanoine belge, également explorateur et ethnographe, né à Woluwe-Saint-Pierre le et mort à Martigny dans la nuit du 23 au [1]. Chanoine dans l'Ordre des Chanoines réguliers du Grand-Saint-Bernard, Detry a été directeur général des Stations de Plein Air de l'Abbé Froidure, cadre de sa participation à la Résistance en Belgique, ainsi qu'aumônier de la reine Marie-José d'Italie de 1955 à 1980[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Jules Detry naît au sein d'une famille namuroise[3] qui donne diverses personnalités, dont plusieurs chanoines, au cours des temps. Il est ainsi le petit-fils d'un autre Jules Detry (1846-1919), ingénieur, directeur des Glaceries d'Auvelais et inventeur. Par sa grand-mère paternelle, Detry est en outre un descendant de Thomas Bonehill, ingénieur métallurgiste célèbre du Hainaut.

Éduqué dans un collège privé en Suisse, Jules Detry est un sportif hors pair pratiquant une dizaine de disciplines[4], aux rangs desquels l'aviation, la boxe[n 1] et l'alpinisme[n 2],[1].

Dès 1929, il entreprend des études de marine et est élève officier dans la Royal Navy. Revenu en Belgique, il suit des cours de pilotage auprès de la SA d’Exploitation et de Représentation d’Aéronautique (AERA) à Deurne, dont les activités sont déplacées au Zoute en été. Survolant le Grand-Saint-Bernard à bord d’un avion de tourisme qu’il pilote, l’appel des lieux et de Dieu se fait pressant et il déclare « c’est ici que je ferai ma vie »[5].

Mobilisé en , il rejoint la Belgique pour un stage d’aviation militaire, et obtient l’autorisation de suivre les cours de l’Université de Louvain. Il entre au Collège américain de ladite université, et du au , est inscrit à la Schola Minor de la Faculté de Théologie. Il prononce ses vœux perpétuels le et est ordonné prêtre le . Il entre aux Stations de plein Air de l'abbé Froidure, dont il assume la direction générale lors de l'arrestation de ce dernier, et est un résistant fort actif[2]. Il recevra la Médaille de la Résistance[1].

Il regagne ensuite la Suisse.

Passionné d'ethnographie, Detry se rend au Tibet en 1946[6] et parvient en à filmer pour la première fois la danse des lamas, spectacle interdit aux non-Bouddhistes[7]. En , il part en Afrique, au Congo belge[4]. Son objectif : l’ascension du Ruwenzori[4]. Il effectue ensuite un voyage à la rencontre des Pygmées[8], et enregistre un disque 78 tours sur ce sujet, alors qu'il donne de nombreux entretiens et conférences dans différents pays.

Outre ses conférences, Jules Detry photographie beaucoup, et écrit tant pour des journaux que pour des revues spécialisées. En 1951, il est désigné comme chargé de mission de l’Institut Universitaire des Territoires d’Outre-Mer d’Anvers ; il retourne au Congo, où il fait trois ascensions dans les monts de la Lune et réside plusieurs mois dans la grande forêt équatoriale[4]. L'année suivante, Detry est désigné par le gouvernement belge pour diriger une grande expédition scientifique au Ruwenzori, au Congo belge[4].

Ses explorations le mènent encore en 1958 au Sikkim et au Népal et finalement en Éthiopie en 1961-1962, où il faillit perdre la vie dans la région du Nil Bleu[3]. De 1951 à 1963, il suit pas moins de quinze cours donnés à l’Institut d’Anthropologie de l’Université de Genève.

Il meurt en 1980 et est inhumé au cimetière de Martigny dans la chapelle-caveau des Chanoines du Grand-Saint-Bernard[9].

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Detry est champion de boxe de Belgique dans la catégorie poids mi-lourd.
  2. Detry pratique aussi la natation, la navigation, l’escrime, le jiu-jitsu, la course automobile, l’équitation et le football.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Mission-Thibet, « Jules Detry », sur mission-thibet.org (consulté le )
  2. a et b « 2008/1 », sur www.gsbernard.ch (consulté le )
  3. a et b « À la mémoire du chanoine Jules Detry », sur mission-thibet.org (consulté le )
  4. a b c d et e Jules Detry, « Le Rouwenzori, monstre précambrien », Le Globe. Revue genevoise de géographie, vol. 92, no 1,‎ , p. 23–24 (DOI 10.3406/globe.1953.3365, lire en ligne, consulté le )
  5. « Chanoine Jules Détry, Grand-Saint-Bernard, 1954 », sur xml.memovs.ch (consulté le )
  6. « Chanoines au Tibet », rts.ch,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. « Chanoines au Tibet », rts.ch,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. Jules Detry, « Les Pygmées de la grande forêt équatoriale de l'Ituri », Le Globe. Revue genevoise de géographie, vol. 94, no 1,‎ (DOI 10.3406/globe.1955.4011, lire en ligne, consulté le )
  9. Philippe-Edgar Detry, La famille namuroise Detry, autrefois de Try, Namur, Izegem, , 816 p.