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Joseph Jeannesson

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Joseph Jeannesson
Fonctions
Préfet de l'Ems-Oriental
Ems-Oriental
-
Sous-préfet
Arrondissement de Deux-Ponts
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 84 ans)
StrasbourgVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activité
Conjoint
Marguerite Mouton (d) (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata

Joseph Jeannesson, né le à Saverne et mort le à Strasbourg est un des premiers préfets français du Premier Empire. Il a notamment été l’unique préfet de l’éphémère département de l’Ems-Oriental.

Joseph Jeannesson naît le [1] ou le [2] à Saverne. Sa famille est bien implanté dans la vie politique locale, son père Bernard Jeannesson, tout comme son grand-père Sébastien ayant été conseillers à la Régence de Saverne et vassaux richement dotés de l’évêque de Strasbourg. Sa famille n’est pourtant pas originaire de la région, son arrière grand-père Baptiste étant venu de Liesse, dans l’Aisne, pour occuper le poste d’intendant de la forteresse de Fort-Louis à la fin du XVIIe siècle[3]. Sa mère, Anne Marie Monet, n’est pas non plus de la région, étant née à Nancy-sur-Cluses, en Haute-Savoie[2]. Son père meurt toutefois lorsqu’il a quatorze ans, suivi quatre ans plus tard de sa mère ; François Ostermann, son oncle par alliance et futur maire de Saverne, devient alors son tuteur légal[1].

Avant cette date, Joseph Jeannesson est scolarisé à l’école des Récollets de Saverne. Après ses dix-huit ans, il entre à l’école centrale de Strasbourg et son tuteur lui fait en outre donner des cours particuliers de langue, de maniement des armes et de musique. Au printemps 1799 il quitte Strasbourg pour Chalon-sur-Marne, où il suit les cours de l’École d’application de l’artillerie[1]. Il en sort avec le grade de sous-lieutenant de l’artillerie, mais ne semble pas s’être particulièrement illustré dans ce rôle[4].

C’est surtout son mariage le avec Anne Marie Mouton, la fille[2] ou la sœur[4] de Georges Mouton qui lui permet de grimper l’échelle sociale. C’est sans doute par son intermédiaire qu’il est nommé le conseiller de préfecture du Haut-Rhin puis le sous-préfet de Deux-Ponts[4]. C’est de nouveau lui qui sollicite l’attribution à Joseph Jeannesson de la préfecture de la Sarre, en mettant en avant sa connaissance de l’allemand. La demande est partiellement accordée : Joseph Jeannesson devient bien préfet le , mais de l’Ems-Oriental plutôt que de la Sarre[5]. Il tarde cependant à rejoindre son poste, ne prenant ses fonctions que le , après avoir été réprimandé par le ministre de l’Intérieur pour sa lenteur[6].

Le poste qui lui a été confié est difficile, se situant en territoire occupé et à la pointe de l’avancée de l’armée française. Les revers de celle-ci lors de la campagne de Russie menacent notamment l’arrondissement. Ainsi, peu après la bataille de Leipzig, Joseph Jeannesson et sa famille sont capturés par des cosaques russes et emmené en captivité à la suite de la troupe. Il parvient toutefois à rentrer en France en grâce à l’intervention du général Koutousov[2],[6]. Il entre alors dans une période difficile, ses biens ayant été pillés pendant la guerre et l’administration ne lui versant pas de pension, malgré ses demandes répétées[7]. Ce n’est qu’en qu’il se voit allouer une pension de 3 000 francs ; aucun nouveau poste ne lui est toutefois accordé et il se voit contraint de vivre de cette rente[8].

Joseph Jeannesson s’installe alors à Strasbourg, dans une maison de la place Saint-Pierre-le-Vieux[8]. Il semble alors atteint de troubles mentaux, ayant par exemple l’habitude de se promener en poussant une brouette contenant tous ses effets personnels ou de partir à pied en voyage sans prévenir personne, parfois jusqu’à Trèves[8],[2]. Peu à peu il ne sort plus, se contentant de regarder par la fenêtre la majeure partie de la journée, et devient mutique, n’adressant même plus la parole à sa femme. celle-ci meurt le et son mari la suit le [9].

Notes et références

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  1. a b et c Meyer 1968, p. 1.
  2. a b c d et e Vonau 1992, p. 1798.
  3. Meyer 1968, p. 1-2.
  4. a b et c Meyer 1968, p. 2.
  5. Meyer 1968, p. 3.
  6. a et b Meyer 1968, p. 4.
  7. Meyer 1968, p. 4-5.
  8. a b et c Meyer 1968, p. 5.
  9. Meyer 1968, p. 6.

Bibliographie

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  • Octave Meyer, « Un Savernois, Préfet de Napoléon Ier: Joseph Jeannesson (1779-1864) », Pays d’Alsace, no 62,‎ , p. 1-16 (ISSN 0245-8411, lire en ligne).
  • Jean-Laurent Vonau, « JEANNESSON Joseph », dans Fédération des Sociétés d’Histoire et d’Archéologie d’Alsace, Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 19, , p. 1798