Aller au contenu

John Beasley Greene

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis John B. Greene)
John Beasley Greene
Biographie
Naissance
Décès
(à 24 ans)
Le CaireVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Autres noms
John B. Greene
Nationalité
Activités
Période d'activité
Père
John Bulkley Greene
Mère
Marie Regina Dejoye
Autres informations
Membre de
Maître

John Beasley Greene, aussi appelé John B. Greene[Note 1] (Ingouville, Le Havre, - Le Caire, ), est un égyptologue et un photographe primitif américain.

John Beasley Greene naît en 1832 à Ingouville[1], une ancienne commune rattachée au Havre, de parents américains mariés en 1823 au Havre[2]. Il a deux sœurs, nées en 1824 et 1826[3]. Sa mère, Marie Regina Dejoye, est née à Philadelphie. Son père, un banquier du nom de John Bulkley Greene né à Concord (New Hampshire)[4], dirige la filiale havraise de la banque Welles & Williams.

Peu après la naissance de John Beasley, la famille quitte Le Havre pour Paris, et s'installe au 10 rue de la Grange-Batelière dans le IXe arrondissement[5]. On sait peu de choses de sa jeunesse. Il développe deux grandes passions : la photographie et l'archéologie égyptienne. Son père meurt en 1850. En 1852, Gustave Le Gray lui enseigne la technique photographique, et notamment celle du négatif sur papier ciré sec[6],[7]. Il apprend la lecture des hiéroglyphes avec l'égyptologue Emmanuel de Rougé, futur successeur de Jean-François Champollion à la tête du département d’égyptologie du Louvre[8]. En 1853, il devient membre de la prestigieuse Société asiatique[9].

Grâce à l'aisance financière familiale dont il bénéficie, John B. Greene peut financer un premier voyage en Égypte de novembre 1853 à mai 1854[10], le long du Nil, jusqu’à la seconde cataracte. Il en rapporte de nombreuses photographies et, en hommage à l'Académie des inscriptions et belles-lettres, en fait don de certaines, représentant des inscriptions hiéroglyphiques, à la bibliothèque de l'Institut de France. Il est l'un des membres fondateurs de la Société française de photographie qui voit le jour le 15 novembre 1854[11],[12]. La même année, près d'une centaine de ses tirages sont publiés dans un album imprimé par Blanquart-Evrard, sous le titre Le Nil : monuments, paysages, explorations photographiques[8].

En 1855, il retourne en Égypte muni d'un firman l'autorisant à engager des fouilles au temple de Ramsès III à Thèbes. Il y dégage une petite chapelle et un tombeau datant de la XVIIIe dynastie, ainsi qu'un calendrier dont Champollion avait commencé à recopier les inscriptions hiéroglyphiques[13]. À son retour, il publie Fouilles exécutées à Thèbes dans l'année 1855. Il est récompensé à l'issue de l'Exposition universelle, qui s'est tenue à Paris du 15 mai au 15 novembre 1855 : tout comme Maxime Du Camp, il reçoit au titre de coopérateur une médaille de deuxième classe, dans la section « Photographie », pour ses photographies d’Égypte[14].

Il est en Algérie à la fin de l'année 1855 et au début de l'année 1856, et y photographie les campagnes de fouilles du tombeau de la Chrétienne dirigées par Adrien Berbrugger[15]. À la fin de l'année, il repart une troisième fois en Égypte pour poursuivre ses recherches, mais décède au Caire le [16], peu après son arrivée. Plusieurs sources contemporaines évoquent la tuberculose[Note 2]. La nouvelle de la mort à 24 ans de ce jeune savant prometteur est reprise dans la presse et déplorée[17],[18]. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise, division 45, avec son père[19],[Note 3].

Après sa mort, il tombe rapidement dans l'oubli et son travail n'est redécouvert que dans les années 1970[20].

Photographies

[modifier | modifier le code]

Publications

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Cette abréviation a parfois induit une confusion avec John Bulkley Greene, son père, à qui l'on crédite de manière erronée certaines de ses photographies.
  2. Toutefois, dans la notice consacrée à Greene dans Encyclopedia of Nineteenth-Century Photography paru en 2013, Will Stap parle quant à lui « of an unidentified "cruel disease" (probably not tuberculosis) » [d'une "cruelle maladie" non identifiée (probablement pas la tuberculose)].
  3. Ainsi qu'un enfant, peut-être un de ses neveux, prénommé Charles Gordon, né à Paris en 1854 et mort à Baden-Baden en 1865.

Références

[modifier | modifier le code]
  1. Acte de naissance no 501 du 23 juin 1832, Ingouville, registre 1832, cote 4E 09066 (vue 277), Archives départementales de Seine-Maritime
  2. Acte de mariage no 52 du 17 avril 1823, Le Havre, registre 1823, cote 4E 08655 (vue 27), Archives départementales de Seine-Maritime
  3. Actes de naissances no 84 du 11 février 1824 de Jeanne Marie Charlotte Zélie Green et no 71 du 4 février 1826 de Rebecca Sophie Charlotte Green, Le Havre, Archives départementales de Seine-Maritime
  4. « John Bulkley Greene (1780-1850) », sur fr.findagrave.com (consulté le )
  5. Rachel Topham. John Beasly (sic) Greene, Theses and dissertations, paper 210, Ryerson University, 2006
  6. nleguern, « Théodule Devéria, un photographe-égyptologue très discret », sur L’Antiquité à la BnF, (consulté le )
  7. « Photogénie des ruines. À propos des images de John B. Greene », présentation de la conférence de Danièle Méaux, sur www.crlv.org, (consulté le )
  8. a et b Hélène Bocard, « L’époque des amateurs : 1839-1860 », dans Le Caire dessiné et photographié au XIXe siècle, Publications de l’Institut national d’histoire de l’art, coll. « Collection d'InVisu », (ISBN 978-2-917902-80-6, lire en ligne), p. 157–182
  9. (en) John Hannavy (dir.), Encyclopedia of Nineteenth-Century Photography, Routledge, (ISBN 978-1-135-87326-4, lire en ligne), p. 619-622
  10. « Académie des inscriptions et belles-lettres. Séances des 28 juillet, 1er, 8 et 15 septembre », sur Gallica, L'Athenaeum français : journal universel de la littérature, de la science et des beaux-arts, (consulté le ), p. 893
  11. « John Beasley Greene (1832-1856) », sur data.bnf.fr (consulté le )
  12. « Liste des premiers fondateurs », [son nom est orthographié Greenn], sur Gallica, Bulletin de la Société française de photographie, tome premier, (consulté le ), p. 22
  13. « Découvertes et nouvelles », sur Gallica, Revue archéologique. Première partie, avril à septembre 1855, (consulté le ), p. 251
  14. Société héliographique, « Coopérateurs. Médaille de deuxième classe », sur Gallica, La Lumière : journal non politique... : beaux-arts, héliographie, sciences, (consulté le ), p. 198
  15. Monique Dondin-Payre, « Les fouilles du tombeau de la Chrétienne au XIXe siècle » dans Comptes-rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 2003, vol. 147
  16. « Notoriété après décès de John Beasly Greene, survenu au Caire (Égypte), le 29 novembre 1856 », sur www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr, (consulté le )
  17. « Faits divers », sur Gallica, Journal des débats politiques et littéraires, (consulté le ) : « Nous recevons du Caire une bien triste nouvelle. Un jeune et savant égyptologue américain, dont nous annoncions l'année dernière à cette même place les découvertes et les fouilles dans la Haute-Égypte, M. John B. Greene, vient, presque à son arrivée au Caire, de succomber à une cruelle maladie. », p. 1
  18. « Nécrologie », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF, Journal des villes et des campagnes, (consulté le )
  19. J. Rutgers Leroy, « Inscriptions on the Tombstones of Americans Buried in Père La Chaise Cemetery, Paris, France », The Pennsylvania Magazine of History and Biography, vol. 43, no 3,‎ , p. 254 (ISSN 0031-4587, lire en ligne, consulté le )
  20. (en) Jessica Leigh Hester, « The Strange Emptiness of Egypt in 19th-Century European Photographs », sur Atlas Obscura, (consulté le )

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :