Jan van Kessel
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Anvers (- |
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Hieronymus van Kessel (d) |
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Paschasie Brueghel (d) |
Conjoint |
Marie van Apshoven (d) |
Enfants | |
Parentèle |
Jan Brueghel le Jeune (oncle) |
Jan van Kessel est un peintre flamand, né en 1626 à Anvers et mort en 1679 dans cette même ville. Artiste polyvalent, il a pratiqué de nombreux genres : études d'insectes, natures mortes florales, marines, paysages fluviaux, paysages paradisiaques, compositions allégoriques, scènes avec des animaux et scènes de genre[1].
Descendant de la famille Brueghel, nombre de ses sujets s'inspirent de l'œuvre de son grand-père Jan Brueghel l'Ancien ainsi que de la génération précédente de peintres flamands tels que Daniel Seghers, Joris Hoefnagel et Frans Snyders[2] . Les œuvres de Van Kessel étaient très prisées par ses contemporains et étaient collectionnées par des artisans qualifiés, de riches marchands, des nobles et des personnalités étrangères dans toute l'Europe[3].
Biographie
[modifier | modifier le code]Descendant par les femmes de la dynastie des Bruegel, Jan van Kessel est fils du peintre Hieronymus van Kessel, petit-fils de Jan Brueghel l'Ancien, neveu à la fois de Jan Brueghel le Jeune et de David Teniers le Jeune. Il commence son apprentissage chez Simon de Vos en 1634[4]. Il effectue toute sa carrière à Anvers. Il est influencé par Daniel Seghers (1590-1661). Vers 1645 il entre à la Guilde de Saint-Luc. Il se fait une réputation dans les tableaux d'oiseaux, dont plusieurs sont gravés par Dossier et Filloeul.
Il épouse Maria van Apshoven le 11 juin 1646. Il aura treize enfants dont deux seront peintres, notamment Jan van Kessel le Jeune (1654-1708) et Ferdinand van Kessel (1648-1696). Il devient capitaine d'une schutterij (garde civile) locale à Anvers[5].
Jan van Kessel était financièrement prospère, ses œuvres atteignant des prix élevés et étant largement collectionnées dans son pays et dans toute l'Europe[3],[6]. Il achète en 1656 une maison appelée Witte en Roode Roos (Rose blanche et rouge) dans le centre d'Anvers. À la mort de sa femme en 1678, sa fortune semble s'être dégradée. En 1679, il a dû hypothéquer sa maison. Il est devenu trop malade pour peindre et meurt le 17 avril 1679 à Anvers[5].
Œuvre
[modifier | modifier le code]Jan van Kessel s'est spécialisé dans les tableaux de petite taille représentant des sujets glanés dans la nature, tels que des natures mortes florales et des séries allégoriques illustrant les règnes animaux, les quatre éléments, les sens ou les parties du monde. Obsédé par le détail pittoresque, van Kessel travaillait d'après nature et utilisait des textes scientifiques illustrés comme sources pour remplir ses tableaux d'objets représentés avec une précision quasi scientifique.
Au-delà de la nature morte flamande traditionnelle qu'il pratique d'ailleurs dans des compositions de fleurs, des buffets d'apparat ou les cabinets de curiosités, il oriente sa peinture entre étude scientifique, zoologique et botanique, et œuvre d'art. Abandonnant la dimension symbolique religieuse prêtée aux êtres naturels, il les décrit avec un très grand réalisme, reproduisant même les ombres des insectes ou des coquillages sur leurs fonds blancs, à l'aide d'une technique d'une extrême précision, imposée par les dimensions généralement réduites de ses œuvres, souvent réalisées sur cuivre.
Madame la baronne Edith Greindl (voir bibliographie) a catalogué l'œuvre peinte de Jan van Kessel, elle répertorie[7] 65 tableaux signés et 64 non signés.
1660 : ensemble (175 × 123 cm) de 40 panneaux représentant des animaux, au Musée du Prado, à Madrid
[modifier | modifier le code]Dans les compositions de van Kessel dont le naturalisme gracieux dépasse largement en exactitude l'imprécise gaucherie des œuvres du siècle précédent, les papillons sont, de façon générale, particulièrement présents. Un article, publié en 2003, sur les lépidoptères dans les natures mortes du XVIIe siècle, n'en dénombre pas moins de 32 sur 7 de ses œuvres. Le Machaon (Papilio machaon), le Gazé (Aporia crataegi), la Piéride du chou (Pieris brassicae), le Sylvain azuré (Limenitis reducta), l'Aurore (Anthocaris cardamines), la Mégère (Lasiommata megera) apparaissent parmi les espèces les plus fréquemment figurées par van Kessel, ainsi que le Vulcain (Vanessa atalanta), évoqué par la majorité des peintres de l'époque.
1664-1666 : Les quatre continents, à l'Alte Pinakothek de Munich
[modifier | modifier le code]Jan van Kessel a également peint en 1664-1666 une allégorie des quatre continents connus à son époque, l'Europe, l'Amérique, l'Afrique et l'Asie, qui constitue un cas particulier de « chambres aux merveilles » étendues aux dimensions de salles de palais. Sur les panneaux centraux (48,4 × 67,5 cm), encadrés chacun de 16 vues (14,5 × 21 cm) de villes ou de paysages et d'animaux, se trouvent rassemblés les symboles naturels et culturels de chaque continent, parmi lesquels des collections d'insectes ressemblant à des planches d'exposition. Pour l'Europe[8] une trentaine de lépidoptères se trouvent ainsi représentés, y compris ceux figurant sur la page ouverte d'un livre et sur une peinture, placée sur un chevalet, qui occupe une place d'honneur parmi l'accumulation des objets : une nature morte de fleurs en laquelle les papillons se trouvent ainsi peints comme au second degré. Tout juste à côté, le peintre, en un cadre plus modeste, a composé sa signature à l'aide de représentations de chenilles.
Chronologie
[modifier | modifier le code]- 1653 : Nature morte avec fruits et fruits de mer, huile sur toile, 31 × 44 cm, Galerie Palatine, Palais Pitti, Florence
- 1660 : Allégorie de l'air, collection privée[9].
- 1661 : Nature morte avec poisson et créature marine dans un paysage côtier, 1661, 20 × 30 cm, Musée Städel, Francfort sur le Main[10]
- 1660-1665 : Insectes et fruits, huile sur cuivre, 11 × 15 cm, Rijksmuseum, Amsterdam[11]
- 1660-1670 : Les Bulles de savon (cartouche d'un médaillon de Teniers le Jeune), huile sur toile, 67 × 51 cm, Musée du Louvre, Paris[12]
- Dates non renseignées :
- Emblème de la guerre, huile sur cuivre, 19 × 25 cm, Nationalmuseum, Stockholm[13]
- Allégorie du goût, huile sur toile, Musée municipal de Saint-Germain-en-Laye
- Une Allégorie de l'air, huile sur bois, 53 × 94 cm, Collection privée, Vente Sotheby's 2010[14]
Lieux de conservation
[modifier | modifier le code]- En Belgique
- Le Concert du hibou, Anvers, Musée royal des beaux-arts. Attribution incertaine[15]
- Aux États-Unis
- Peapods and Insects, San Francisco, Musée des Beaux-Arts de San Francisco[16]
- Butterfly, Caterpillar, Moth, Insects, and Currants (c. 1650–1655), Los Angeles, Getty Museum[17]
- En France
- Les Quatre éléments, huile, cuivre, 28 × 28 cm, Musée des beaux-arts de Strasbourg[18]
- Allégorie de l'air et de l'eau, huile sur bois, 22 x 33.4 cm, Musée des beaux-arts de Quimper
- Les ennemis des serpents, huile sur cuivre, 13 x 19 cm, Gray (Haute-Saône), musée Baron-Martin
- La Terre, huile sur bois, 174 x 24 cm, M.N.R., œuvre récupérée à la fin de la seconde guerre mondiale, dépôt du musée du Louvre, en attente de sa restitution à ses légitimes propriétaires, Gray (Haute-Saône), musée Baron-Martin
- L'Eau, huile sur bois, 17 x 24 cm, M.N.R., œuvre récupérée à la fin de la seconde guerre mondiale, dépôt du musée du Louvre, en attente de sa restitution à ses légitimes propriétaires, Gray (Haute-Saône), musée Baron-Martin
- L'Arbre aux oiseaux, huile sur cuivre, 17 × 22 cm, Musée des beaux-arts de Rennes[19]
- L'Entrée dans l'arche, huile sur bois, 43 × 55 cm, Musée des beaux-arts de Rennes[20]
- Festons, masques et rosettes de coquillages, 40 × 56 cm, Paris, Fondation Custodia.
- Scène de cannibalisme, huile sur cuivre, 18 x 24,5 cm, Musée du Nouveau Monde, La Rochelle[21]
- Aux Pays-Bas
- Sprig of White Currant with Insects, huile sur cuivre[22]
- Sheet of Studies of Nine Insects, dessin au pinceau[23]
- Au Royaume-Uni
- Cambridge, Fitzwilliam Museum[24]
- Série Butterflies and other insects
- Série A vase of flowers, Cambridge, Fitzwilliam Museum
- Oxford, Ashmolean Museum
Galerie d'images
[modifier | modifier le code]-
Étude d'insectes, 1648-76 -
Allégorie de la nuit
Collection privée. -
Poissons au bord d'un rivage, 1661
Städel, Museum -
Masques made with seashells
Fondation Custodia. -
Les Bulles de savon
Musée du Louvre -
Vanité au crâne
Musée des Arts décoratifs (Paris).
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Jan van Kessel (I) sur le site du Netherlands Institute for Art History.
- W. Laureyssens. "Kessel, van." Grove Art Online. Oxford Art Online. Oxford University Press. Web. 22 Juillet 2022.
- Nadia Groeneveld-Baadj, A World of Materials in a Cabinet without Drawers: Re-framing Jan van Kessels The Four Parts of the World', in: Netherlands Yearbook for History of Art/Nederlands Kunsthistorisch Jaarboek 62: Meaning in Materials, pp. 202-237, 2013.
- La nature morte de Brueghel à Soutine, Bordeaux, Galerie des Beaux-Arts, 1978.
- Frans Jozef Peter Van den Branden, Geschiedenis der Antwerpsche schilderschool, Antwerp, 1883, pp. 1098–1101.
- Johannes van Kessel dans: Cornelis de Bie, Het Gulden Cabinet, 1662, page 409.
- Cette historienne d'art, compte les ensembles pour un tout, par exemple les 46 panneaux de l'Alte Pinakothek, sont groupés sous le même numéro.
- Europe, Munich.
- Le siècle de Rubens, catalogue d'exposition, Bruxelles, Musées royaux des beaux-arts de Belgique, 1965, p. 126.
- Poissons, Städel.
- Insectes, Rijksmuseum.
- Cartouche, Louvre.
- Guerre, Stockholm.
- Air, Sotheby's 2010.
- Site du Musée d'Amsterdam.
- (en) Van Kessel au Musée des Beaux-Arts de San Francisco.
- (en) « Butterfly, Caterpillar, Moth, Insects, and Currants », sur Getty Museum (consulté le ).
- Quatre éléments, Strasbourg.
- Arbre aux oiseaux, Rennes.
- Entrée dans l'arche, Rennes.
- « Notice d'œuvre consultable », sur Alienor.org (consulté le ).
- (en) « Notice de l'œuvre Sprig of White Currant with Insects », sur Rijksmuseum Amsterdam (consulté le ).
- (en) « Notice de l'œuvre Sheet of Studies of Nine Insects », sur Rijksmuseum Amsterdam (consulté le ).
- (en) « Œuvres de Jan van Kessel », sur Fitzwilliam Museum (consulté le ).
- Voir (en) A Cockchafer, Beetle, Woodlice and other Insects, with a Sprig of Auricula, Various Spiders and Caterpillars, with a Sprig of Gooseberry, Three Butterflies, a Beetle and other Insects, with a Cutting of Ragwort, A Dragon-fly, two Moths, a Spider and some Beetles, with wild Strawberries et Flowers and Insects sur le site de l'Ashmolean Museum (consulté le 25 juillet 2022).
- Voir (en) Decorative Still-Life Composition with a Basket of Fruit, Decorative Still-Life Composition with a Garland of Flowers, Decorative Still-Life Composition with Birds and Two Bats et Decorative Still-Life Composition with a porcelain Bowl, Fruit and Insects sur le site de l'Ashmolean Museum (consulté le 25 juillet 2022).
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) N. Baadj, Jan van Kessel I (1626-1679): Crafting a Natural History of Art in Early Modern Antwerp (Harvey Miller Studies in Baroque Art 5), Turnhout, 2016 (ISBN 978-1-909400-23-8).
- (nl) Cornelis de Bie, Het Gulden Cabinet, 1662, p. 409.
- Edith Greindl, Les peintres Flamands de nature morte au XVIIe siècle, Ed. Vilo, Paris, 1981, p. 365-368.
- (de) A. Sinreich, « Insektendarstellungen von Jan van Kessel », Journal of Pest Science, vol. 54 (1981), n°3, p. 39-41.
- Le siècle de Rubens, catalogue d'exposition, Bruxelles, Musées royaux des beaux-arts de Belgique, 1965, p. 125-126.
Liens externes
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- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressource relative à la recherche :
- Ressource relative à la musique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (en) Jan van Kessel dans les musées du monde, sur Artcyclopedia.
- (en) Jan van Kessel sur AskArt.