Jalal Altawil

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Jalal Altawil
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Jalal Altawil, Berlin, 1er avril 2017
Nom de naissance جلال الطويل
Naissance (42 ans)
Maaloula, Syrie
Nationalité syrienne
Profession acteur, metteur en scène, présentateur de télévision, présentateur radio

Jalal Altawil (ou Jalal Alaweel ; en arabe جلال الطويل, né à Jubaadin جبعدين le ) est un acteur, metteur en scène, présentateur de télévision et de radio syrien. Diplômé de l’École supérieure des arts du théâtre de Damas en 2006, il y a enseigné l'art dramatique. Il joue dans des séries syriennes diffusées au Moyen-Orient et au Maghreb.

C'est un artiste engagé dans la révolution syrienne, ce qui le met en danger et le contraint à s'exiler en France, où il poursuit son travail de comédien et son engagement.

Biographie[modifier | modifier le code]

Homme de théâtre[modifier | modifier le code]

Il participe à plus de 25 pièces en tant que comédien ou metteur en scène. Son travail d'acteur lui ouvre les portes de différents festivals de théâtre, notamment le Damascus Theater Festival à trois reprises, le Cairo Festival par deux fois, le festival du Galta Bridge en Turquie ou le festival de Mascate à Oman. Son jeu d'acteur est plusieurs fois récompensé, au festival de Philadelphia par exemple où il obtient le prix du meilleur comédien de l'année 2005.

Parmi les grands auteurs qu'il met en scène et joue, on trouve l'œuvre d'Orhan Pamuk Mon nom est Rouge. Ohran Pamuk défendait les minorités kurdes et arméniennes contre le nationalisme turc. Jalal Altawil s'intéresse de par son art et ses mises en scène à la vie sociale, économique, politique et culturelle ainsi qu'à l'histoire de la Syrie et de la région. Ses pièces portent le plus souvent sur les problèmes du quotidien, la liberté de paroles et d'opinion et la diversité de la population syrienne.

Acteur de séries télévisées[modifier | modifier le code]

En plus de ses prestations en tant que comédien et metteur en scène, il participe à une trentaine de séries télévisées. Celles-ci sont diffusées dans tout le Moyen-Orient et le Maghreb. Il apparaît dans la série Bab Al Hara avec Jay Abdo. Il incarne Salmân al-Farîsi dans Omar Al Farouk qui est la plus grande production télévisuelle arabe produite à ce jour[1],[2]. Il s'illustre dans la série El Ijtiyah (L'Invasion) réalisée par Chawki Mejri en 2006, série primée aux Emmy Awards, dans la catégorie meilleure série étrangère en 2008[3]. Plus récemment, il participe à la saison 2 de la série Amal, sous la direction de Farah Alamah pour la chaine Al Aan.

Artiste en exil[modifier | modifier le code]

Dès le début de la guerre civile syrienne, Jalal Altawil s'engage pour la défense des droits de l'homme. Il participe notamment à plusieurs grandes manifestations civiles pacifiques à Damas et dans d’autres grandes villes. Arrêté à deux reprises par les services de police du gouvernement, battu et torturé, sa sécurité étant menacée, il est contraint de quitter la Syrie[4],[5],[6].

À la suite de son départ, il réside dans différents pays voisins de la Syrie où il continue son travail d'acteur. Il participe à deux films portant sur la situation des réfugiés syriens dans les pays limitrophes. Il joue ainsi le rôle principal dans le film Transit Game, réalisé par Ana Fahr en 2013[7]. Son personnage, Mohammad, espère retrouver sa famille déchirée par la guerre. Il rencontre deux enfants palestiniens dont les histoires lui donnent un aperçu des incertitudes auxquelles il aura à faire face en tant que réfugié. Ce film est primé plusieurs fois[réf. nécessaire].

Jalal anime et produit différentes émissions télévisées et une émission radiophonique en Jordanie. Elles soulignent son soutien à la population civile syrienne malgré son départ de Syrie. Tabah Roho[8], par exemple, est une émission culinaire tournée en Jordanie. Jalal s'invite chez des syriens afin de partager avec eux des recettes familiales et les souvenirs du pays. Ses émissions sont également politiques. Le programme radiophonique Selfie[9], qu'il anime pendant plusieurs mois est une émission satirique, qui dénonce avec humour les actes et les crimes du régime syrien, de Daech et du Front al-Nosra.

Son engagement passe par sa participation à différentes conférences et forum au Moyen-Orient et au Maghreb. Il prend ainsi part à la Conférence sur les droits de l'homme et la citoyenneté au Maroc, mais aussi au Forum de défense de la liberté de la presse dans le monde arabe en Jordanie et au Réseau des femmes syriennes en Égypte en 2013.

Dans l'exil, il continue à s'impliquer comme acteur de la société civile en imaginant et mettant en œuvre des ateliers artistiques à visée thérapeutique : L'Effet papillon (The Butterfly Effect[10]). Ce projet voit le jour pour accompagner les enfants syriens victimes du conflit dans leur démarche de reconstruction psychologique et émotionnelle. Ces ateliers de deux mois chacun ont été organisés sous sa supervision, en collaboration avec des médecins et psychologues. L'objectif est d'aboutir à une représentation théâtrale interactive, faite de collages, de dessins, de jeux d'ombres et de lumières, dont les acteurs principaux sont les enfants. Il travaille auprès de plus de 150 enfants syriens déplacés ou réfugiés, et met en scène différents spectacles en Syrie, Jordanie, Égypte, Turquie et Liban[11].

Installation en France[modifier | modifier le code]

Jalal Altawil vit en France depuis 2015[12],[13] et continue son travail d’acteur professionnel. Il joue dans Les Optimistes[14] de Lauren Houda Hussein et Ido Shaked, au sein de la compagnie Théâtre Majaz au cours de l'année 2016-2017. Il joue sur scène au Théâtre national de la Colline sous la direction de Wajdi Mouawad en 2017 dans Tous des oiseaux[15], [16],[17],[18], pour incarner Hassan al-Wazzan dit « Léon l'Africain ».

Il continue également son travail d’écriture comme artiste en résidence à la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon, centre national des écritures du spectacle[19],[20].

Travaux réalisés[modifier | modifier le code]

Metteur en scène
  • Il n’y a pas de réconciliation, adaptation du poème d'Amal Dankal, mise en scène de Jalal Altawil, 2008, Damas
  • Mon nom est rouge, adaptation de l’œuvre Mon nom est Rouge d’Orhan Pamuk, 2008, Damas
  • Al Jedareh, adaptation de l’œuvre de Mahmoud Darwich, 2008, Damas
  • Le Païen volant, adaptation de l’œuvre de Mahmoud Darwich, 2008, Damas
  • The Eighth O’clock, adaptation de l’œuvre de Zakaria Tamer, 2008, Damas
  • L'Homme au tarbouch, adaptation de l’œuvre de Zakaria Tamer, 2008, Damas
  • La Pauvreté, adaptation du roman Les Pauvres Gens de Fiodor Dostoïevski, mise en scène de Jalal Altawil, 2007-2008, Damas
  • Schizophrenia, compilation de différentes œuvres d’Eugène Ionesco, adaptation et mise en scène de Jalal Altawil, 2007, Damas
  • Shakespeare, l’homme de pierre, compilation de 5 pièces de William Shakespeare, adaptation et mise en scène de Jalal Altawil, 2007, Damas
  • Answer Machine, écrit et dirigé par Jalal Altawil, 2007, Damas
  • Dangereux, adaptation de l’œuvre de J.B. Priestley, metteur en scène et assistant, Damas
  • Trône de sang, adaptation de Macbeth et de Richard III de William Shakespeare, metteur en scène et assistant, Damas
Auteur
  • Monster[20], projet en cours, en résidence à la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon, 2017
  • Schizophrenia, compilation de différentes œuvres d’Eugène Ionesco, adaptation et mise en scène de Jalal Altawil, Damas, 2007
  • Shakespeare, l’homme de pierre, compilation de 5 pièces de William Shakespeare, adaptation et mise en scène de Jalal Altawil, Damas, 2007
  • Answer Machine, écrit et dirigé par Jalal Altawil, Damas, 2007
Comédien
  • Tous des oiseaux[15],[16],[17],[18], écriture et mise en scène de Wajdi Mouawad, au Théâtre national de la Colline, 2017, Paris
  • Les Optimistes[14], de Lauren Houda Hussein et Ido Shaked, mise en scène de Ido Shaked, au théâtre Majaz, 2016-2017, Paris
  • Le Corps sur la voie latérale, de Saadallah Wannous, mise en scène d'Ossama Halal, 2012, Damas
  • La Courbe de tous les dangers, mise en scène d'Orwa Al Arabi, 2011, Damas
  • Don Quichotte, de Miguel de Cervantes, mise en scène d'Ossama Halal, 2009-2010, Le Caire et Damas
  • La Fête, mise en scène de Raad Khalaf, 2009, Masquât Oman
  • Le Bain Baghdadi, écriture et mise en scène de Jawad Al Assadi, 2006, Damas et Le Caire
  • Le Concerto de pierres, écriture et mise en scène par Jawad Al Assadi, 2006, Oman
  • The Tunnel – Improvisations, mise en scène de Faiz Qazaq, 2005-2006, Damas et Jordanie
  • Snooze, mise en scène de Ziuhier Al Omar, 2004, Turquie
  • AB, mise en scène de Faiz Qazaq, 2004, Damas
  • Arabea, mise en scène de Basem Qahar, 2004, Damas
  • Sauvons notre planète, mise en scène de Fawaz Jaber, 2003, Damas
  • Civilization Journey, mise en scène de Raad Khalaf, 2001, Damas

Filmographie[modifier | modifier le code]

Longs métrage
Courts métrages
  • 2019 : Je serai parmi les amandiers[21],[22]de Marie Le Floc'h
  • 2018 : Burqa City[23] de Fabrice Bracq
  • 2013 : Transit Game[7] d'Anna Faher
  • 2013 : We Are Going Back d'Orwa Al Ahmad
Séries télévisées
  • 2020 : Vampires de Benjamin Dupas, Isaure Pisani-Ferry et Anne Cissé
  • 2019 : Eden[24]de Dominik Moll
  • 2017 : Amal (saison 2) de Farah Alamah
  • 2013 : Dark White de Roula Kayal
  • 2011 : Omar de Hatem Ali
  • 2011 : L'Homme digne d'Alaa Al Den Kokash
  • 2011 : School Days d'Iyad Nahaas
  • 2010 : La Punition de Rashad Kokash
  • 2010 : The Wasp de Tamer Ishaq
  • 2010 : Bab Al Hara (saison 5) de Bassam Al Malaa
  • 2010 : Abo Janti de Zuhier Qanoua’a
  • 2010 : Behind the Sun de Samir Al Hussen

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Farouk Omar », .
  2. « Omar, la série ».
  3. (en) « Al Ijtiyah Wins International Emmy Award! Hurray! »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), .
  4. (en) « Syrian actor Jalal Al-Taweel missing », sur english.ahram.org, .
  5. (en) « Jalal Al Taweel abused by Syrian police », sur albawaba.com, .
  6. « Les violations contre les libertés de la presse et de la culture au Liban, en Syrie, en Jordanie, en Palestine », sur skeyesmedia.org, .
  7. a et b (en) « Transit Game », sur sepasifilms.com.
  8. (ar) « طباخ روحو - برومو », sur you tube,‎ .
  9. (ar) « مهرجي السلطان ج - سيلفي سياسي فني 1 », sur youtube.com,‎ .
  10. (ar) « أثر الفراشة - Butterfly Effect », sur facebook.com.
  11. (en) « برومو مسرحية طلعنا على الضو - أثر الفراشة - Butterfly Effect », sur youtube.com,‎ .
  12. (ar) « جلال الطويل: لم أكن أحب الأطفال قبل الثورة .. و آنا فاهر معارِضة للنظام الإيراني », sur akhbaralaan.net,‎ .
  13. (ar) « Jalal Altawil », sur caravaneculturellesyrienne.org.
  14. a et b « LES OPTIMISTES », sur theatre-majaz.com.
  15. a et b « Tous des oiseaux - Revue BALLAST », sur revue-ballast.fr, publié le 27 janvier 2018.
  16. a et b « Tous des oiseaux », sur colline.fr.
  17. a et b « Jalal Altawil " je fais de l'art pour la liberté et pour lutter contre tous les dictatures " », sur sceneweb.fr, .
  18. a et b « Jalal Altawil d’un exil à l’autre », sur ledevoir.com, .
  19. « Festival d'Avignon. Voyage sans retour dans la «  jungle  » de Calais. »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), .
  20. a et b « JALAL ALTAWIL ».
  21. « » Je serai parmi les amandiers » (consulté le ).
  22. « Le Festival de Clermont Ferrand célèbre une actrice passée à la réalisation », sur lesinrocks.com.
  23. « fabricebraq.com ».
  24. « Séries Mania : la crise des migrants inspire “Eden”, une fiction réaliste et captivante », sur france3-regions.francetvinfo.fr.

Liens externes[modifier | modifier le code]