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J'accueille

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J'accueille
Histoire
Fondation
2015
Cadre
Type
Forme juridique
Siège
Kiwanda (50 rue de Montreuil, 75011, Paris, France)
Organisation
Président
Direction
David Robert et Vincent Berne
Site web

J'accueille est une association de loi 1901 experte de l'accueil de personnes réfugiées chez l'habitant et dans l’accompagnement de leur cohabitation.

L’association met en lien des personnes réfugiées sans solution de logement et des personnes françaises ayant une chambre disponible, sur des critères d'intérêts communs (sport, culture, projets professionnels) afin de faire naître des opportunités d'emploi et de logements autonomes à la sortie de l'accueil[1]. En misant sur ces vraies rencontres, J’accueille permet l’échange autour de la langue, l’apprentissage mutuel des codes de chacun, selon les affinités... pour que ce soit le plus enrichissant possible pour tout le monde.

Histoire[modifier | modifier le code]

Depuis 9 ans, J’accueille a accompagné près de 1300 personnes réfugiées. Créée en 2015 par l’ONG SINGA, l’association s’est développée et est désormais présente dans une vingtaine de départements en France : les Côtes-d'Armor (Saint-Brieuc), les Bouches-du-Rhône (Marseille), le Gard (Nîmes), la Gironde (Bordeaux), en Haute-Garonne (Toulouse et Albi), Hérault (Montpellier), l’Île-de-France, l’Ille-et-Vilaine (Rennes), la Loire (Saint-Étienne), la Loire-Atlantique (Nantes), le Nord (Lille), le Rhône (Lyon), le Tarn (Montauban).

SINGA lance le programme Comme A La Maison en 2015, devenu J’accueille en 2019[2]. Son lancement connaît un franc succès avec plus de 7000 propositions d’hébergement en France en 2 mois[3]. En janvier 2023, J’accueille devient une structure autonome qui garde des liens forts avec SINGA au quotidien et dans sa gouvernance, puisque le président de J’accueille est désigné par le Conseil d’administration de SINGA.

Le développement de J'accueille a été fortement influencé par les événements géopolitiques. Leur impact est particulièrement notable en termes de médiatisation et de mobilisation. La relance de la question syrienne suite à la photographie d'Alan Kurdi sur une plage turque en 2015, ainsi que la prise de Kaboul par les Talibans en 2021 ou encore la guerre en Ukraine en 2022, ont contribué à raviver l’engouement concernant l’accueil des personnes migrantes en France et à accorder une plus grande visibilité à J’accueille[4],[5].

Le réalisateur Benoît Cohen a aussi participé à la médiatisation de l’association à travers son livre « Mohammad, ma mère et moi »[6] paru en 2018, adapté au cinéma dans son film « Ma France à moi » sorti en décembre 2023. Ces œuvres retracent l’histoire vraie de Mohammad, un jeune homme réfugié afghan, accueilli par sa mère grâce à l’association[7],[6].

Activité[modifier | modifier le code]

Le programme J'accueille s'adresse aux personnes ayant obtenu le statut de réfugié, sans distinction de genre, d'âge ou de nationalité[8]. En effet, contrairement à ce que l’on pourrait penser, l'obtention de la protection internationale ne marque pas la fin du parcours migratoire[9]. De nombreux obstacles restent à surmonter une fois l'asile obtenu afin d'accéder à une situation personnelle et professionnelle durables tels que : l'apprentissage de la langue française, la recherche de logement, la maîtrise des codes socio-culturels français ou encore l'isolement social. La période d'immersion proposée par J’accueille, au sein d'un foyer français, permet de répondre à un certain nombre de ces freins.

En mettant en lien des personnes réfugiées sans solution de logement avec des personnes qui ont une chambre de libre et envie de partager un peu de leur quotidien et de leur expérience, elle profite à la fois aux personnes accueillantes et aux personnes accueillies. D’une part, les accueilli·e·s apprennent la langue et les codes socio-culturels français, tout en bénéficiant d’un accompagnement social et administratif proposé par J’accueille, afin de mettre toutes leurs chances de leur côté pour obtenir un logement stable et accéder à des opportunités professionnelles qui leur conviennent. D’autre part, les accueillant·e·s, l'entourage des personnes accueillies et accueillantes, et toutes les personnes sensibilisées apprennent de cette expérience de partage[10],[11],[12]. Sophie, accueillante à plusieurs reprises témoigne de cette richesse humaine : "Accueillir, ça nous donne quelque chose à tous. Ça nous apporte de nouvelles connaissances, d’échanger sur la vie dans plein de pays du monde, de comprendre qu’on a de la chance. C’est important quand on a des enfants."[13]. L’accueil peut aussi être un acte politique et militant, comme le décrit Marie-Paule, accueillante : “C’est la façon dont j’exerce ma citoyenneté dans mon pays.[14].

J’accueille est par ailleurs partenaire de la Délégation interministérielle à l'hébergement et à l'accès au logement (DIHAL) et a participé aux auditions menées par les Nations-Unies sur l’hébergement citoyen. Sa méthodologie d'accompagnement est citée à plusieurs reprises dans le rapport intitulé "L’hébergement citoyen des réfugiés ukrainiens, tirer les enseignements d’une exceptionnelle solidarité"[15],[16].

Structure et organisation[modifier | modifier le code]

David Robert, Directeur général de SINGA de 2017 à fin 2022, et Vincent Berne, directeur du dispositif J’accueille de 2016 à 2022, ont pris la codirection générale de l’association J’accueille en 2022.

Benoît Hamon, candidat aux élections présidentielles de 2017 est actuellement président du conseil d’administration, qui compte également des accueillant‧e‧s et d’anciens accueillis.

L’association est aujourd’hui installée dans le 11ème arrondissement de Paris au sein de l'espace de co-working Kiwanda, créé en collaboration par l'association Coexister et Singa[17].

Dans la culture[modifier | modifier le code]

Benoit Cohen, fils de Marie-France et Bernard Cohen, créateurs de la marque de vêtements pour enfants Bonpoint et du concept store Merci, est un producteur de cinéma, réalisateur, scénariste et écrivain. En 2018, il publie le livre « Mohammad, ma mère et moi », qui retrace l’histoire vraie de sa mère et de Mohammad, un réfugié afghan accueilli grâce à J’accueille[6]. En décembre 2023, il adapte son livre au cinéma dans le film « Ma France à moi » avec Fanny Ardant dans le rôle principal[18].

Ces œuvres racontent l'histoire de sa mère, France dans le film, qui décide d'accueillir un jeune homme afghan après avoir entendu parler de l'association à la radio. De cette cohabitation naît une relation unique entre les trois personnages. À travers cette histoire, Benoît Cohen réussit à mettre en lumière de manière émouvante les avantages de l'association pour les personnes accueillies, les hôtes et leur entourage[19].

Aujourd’hui Mohammad (Med), accueilli chez Marie-France, a été diplômé de Sciences-Po, et après avoir travaillé chez American Express, a rejoint les équipes de l’association J’accueille en tant que chargé de développement et d’accompagnement en Ile-de-France.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Les chambres vides des particuliers représentent un potentiel d’accueil pour les réfugiés », sur Enlarge your Paris, (consulté le ).
  2. « Capelle : "Il est possible d'échanger sur tous les sujets avec les réfugiés" », sur Europe 1, (consulté le )
  3. « - YouTube », sur www.youtube.com (consulté le )
  4. « Réfugiés ukrainiens : un rapport du HCR souligne l’intérêt de l’hébergement citoyen accompagné par l’Etat », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. « EXCLUSIF. Ce rapport qui veut faire de l’hébergement citoyen une politique publique », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  6. a b et c Benoit Cohen, « Mohammad, ma mère et moi de Benoit Cohen - Editions Flammarion », sur editions.flammarion.com (consulté le )
  7. Ouest-France, « Festival du film du Croisic. Le film Ma France à moi a réservé une belle surprise », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
  8. « "Ma vie a totalement changé" : ces réfugiés accueillis par des Français à domicile pour faciliter l'inclusion », sur Mouv', (consulté le )
  9. « Saint-Étienne. Qui sont ces Stéphanois qui accueillent un couple de réfugiés ? », sur www.leprogres.fr (consulté le )
  10. StreetPress, « J'héberge un réfugié », sur StreetPress (consulté le )
  11. « Métropole de Lyon. Julie et Olivier accueillent un jeune réfugié afghan : «Il fait déjà partie de la famille» », sur www.leprogres.fr (consulté le )
  12. « Métropole de Lyon. Marie héberge un réfugié afghan : « J’ai l’impression de servir à quelque chose » », sur www.leprogres.fr (consulté le )
  13. Marion de l'équipe J'accueille, « Sophie, David, leurs enfants & Zaker, les premiers jours de l'accueil », sur J'accueille, (consulté le )
  14. Marion de l'équipe J'accueille, « Marie-Paule & Naser, l’accueil comme acte militant », sur J'accueille, (consulté le )
  15. « Hébergement citoyen des réfugiés ukrainiens », sur UNHCR France (consulté le )
  16. Marion de l'équipe J'accueille, « L’hébergement citoyen adoubé par les Nations-Unies », sur J'accueille, (consulté le )
  17. « Kiwanda, la fabrique des «interpreneurs», ouvre ses portes », sur www.paris.fr (consulté le )
  18. Ma France à moi, AlloCine Consulté le .
  19. « Immigration : dans le film "Ma France à moi", Benoît Cohen raconte le lien "extraordinaire" entre sa mère et un réfugié afghan », sur Franceinfo, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]

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