Iyokan
Règne | Plantae |
---|---|
Division | Magnoliophyta |
Classe | Magnoliopsida |
Ordre | Sapindales |
Famille | Rutaceae |
Genre | Citrus |
Clade | Angiospermes |
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Clade | Dicotylédones vraies |
Clade | Noyau des Dicotylédones vraies |
Clade | Rosidées |
Clade | Malvidées |
Ordre | Sapindales |
Famille | Rutaceae |
Genre | Citrus |
Iyokan (Citrus iyo) est un agrume japonais de la famille des Rutacées. Son fruit et l'arbre portent le même nom en japonais hiragana いよかん, katakana イヨカン (iyokan), ce nom est employé dans toutes les langues y compris le chinois qui l'écrit comme le japonais 伊予柑.
Il s'agit d'un hybride naturel de Kaikoukan (Citrus maxima pollinisé par C. reticulata Kunenbo-A) pollinisé par la mandarine américaine C. reticulata Dancy, en quoi il est proche parent de Sanbokan (Citrus sulcata). Il est traditionnellement classé dans les tangors même sans ascendant d'orange (Kunenbo A présente un cytotype C07 de type orange douce)[1].
Il est cultivé dans le sud du Japon et en Chine principalement au Zhejiang[réf. nécessaire].
Dénomination
[modifier | modifier le code]Les premiers iyokan cultivés à Matsuyama étaient nommés あなどみかん ou 穴門みかん (Anado mikan) mandarine Anado, le nom de iyokan (agrume de Iyo) est utilisé à partir de 1945 par le producteurs de Ehimé[3], Iyo est une ville de cette Préfecture.
宮内伊予柑 (Miyauchi Iyokan) est un nom de cultivar dont la version à peau rouge (2003) porte le nom de 弥生紅 やよいべに) (Yayoi beni), 大谷伊予柑 (Ōtani iyokan) est le nom du cultivar à peau brillante[3]. Il existe plusieurs marques de iyokan 沢田伊予柑 (sawada iyokan), 山田伊予柑 (yamada iyomikan), 野本伊予柑 (nomoto iyomikan)[4].
Le iyokan ne doit pas être confondu avec Yuge hyōkan: 弓削瓢柑(ゆげひょうかん) (yu-ge hyōkan) souvent abrégé en ょうかん (youkan) phonétiquement proche, rare agrume tardif (Citrus ampullacea) proche de C. maxima[5].
Histoire
[modifier | modifier le code]Variété phénotypique
[modifier | modifier le code]Le iyokan serait est un semis heureux provenant du jardin de Masaji Nakamura à Hagi, préfecture de Yamaguchi en 1890[3]. L'hétérozygotie du iyokan s'exprime par une forte variété de phénotypes, y compris des fruits hétérogènes[6]. Il existe 3 cultivars en culture le premier est Miyauchi, et les deux autres sont deux de ses mutants naturels, Otani et Matsuyama.
- Le Cultivar Miyauchi Iyokan est une sélection enregistrée au Japon en 1966 par Yoshimasa Miyauchi, à Hirata, ville de Matsuyama, préfecture de Ehime[réf. nécessaire]. Le fruit pèse en moyenne 260 g.
- Otani Iyo est originaire d'Otani, ville de Yoshida, préfecture d'Aichi, au Japon. Il a été enregistré en 1980, le fruit est aplati et pèse entre 230 et 250 g[6].
- En 1974, Mitsuo Kitsuguchi de Matsuyama, préfecture de Ehimé au Japon, a obtenu la mutant Katsuyama qui a été enregistrée en novembre 1987 comme 勝山伊予柑 Katsuyama Iyo[6].
Hors d'Asie, la collection University of California Riverside - Givaudan possède les cultivars Miyauchi[7] et Iyomikan (probablement Matsuyama Iyo)[8]. Ces deux cultivars ont été introduits en Europe en 2020 par la quarantaine française (Anses).
Production
[modifier | modifier le code]Sa culture commerciale commence vers 1970. L'Encyclopédie illustrée des fruits (Tokyo, 2016) montre un cycle de vie commerciale du iyokan au Japon en parabole avec 20 800 t à l'origine, une montée en production remarquable pour atteindre un sommet de 230 000 t en 1992[9], puis un effondrement avec 30 000 t en 2018 (Ehime 27 000 t, Saga et Wakayama 750 t)[10]. Pendant la période 1970-2012 iyokan était de loin le tangor le plus cultivé au Japon (mais loin derrière les mikan), place qu'il cède en 2013 au dékopon[9].
Chaque année en février Ehime soutient les ventes de iyokan par l'envoi à travers le Japon d'ambassadrices (de charme) du iyokan vêtues d'un bel oranger couleur iyokan, mascotte et force corbeille de iyokan[11].
Description
[modifier | modifier le code]du fruit
[modifier | modifier le code]Le fruit est lourd (220 à 280 g), d'un diamètre d'environ 8 cm, maturité janvier, février[12]. Il n'est pas spécialement facile à peler quand on le compare aux générations actuelles sélectionnées à Ehime, et il a quelques pépins[3]. Il doit son succès à sa belle couleur oranger vif, et son ascendance C. Maxima s'exprime par une nuance aigre-doux qui balance sa douceur moyennement sucré (degré Brix autour de 12)[13], le gout est agréable. L'aspect aigre peut devenir un défaut sensible en cas de dégâts du gel[14].
Il est très juteux et riche en vitamine C (35 mg pour 100 g à comparer à 50 mg pour 100 g pour l'orange)[12]. On trouve le plus souvent au Japon le iyokan sous forme de jus de fruit[15]. Iyokan est décrit comme un agrume polyvalent doux et juteux[16].
Il existe une version de la crêpe Suzette à la marmelade de iyokan («C'était vraiment délicieux» dit l'auteure)[17], on en fait aussi des orangettes confites au sucre[18].
Un bon signe, un signe prémonitoire favorable se dit いい予感 (Ī yokan). A Ehimé on associe le iyokan à bonne chance, prendre un bain où flottent des iyokan est un porte bonheur[19], présage de réussite aux examens[20], on offre des iyokan avant les épreuves[21].
de l'arbre
[modifier | modifier le code]La vigueur est modérée, l'arbre a la petite taille d'un mandarinier satsuma, les entre-nœuds sont courts, les branches et les feuilles sont denses, la floraison précoce. Un sol pauvre peut amener une coloration et une maturité tardives des fruits[6].
Huile essentielle
[modifier | modifier le code]Masayoshi Sawamura (2011) classe l'huile essentielle de iyokan dans le groupe des oranges douces[22], Milind Ladaniya (2010) lui donne un statut à part à cause de sa richesse en aldéhydes et en esters aromatiques[23]. Hiroi identifie 52 composés en 1973[24], Keiko Uchida (1983) en identifie 5, montre son évolution durant le stockage et donne les constituants spécifiques[25]. Au Japon la très faible production[26] est extraite par hydrodistillation (en phase vapeur) et son parfum est décrit comme fort, un peu plus aigre que celui de l'orange[27].
D'après une publication japonaise (2022) l'inhalation de cette huile essentielle réduit la sensation de fatigue et augmente celle de fraicheur[29]. En modèle murin elle une action favorable sur les cellules du cancer humain de la prostate[30].
Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) Référence NCBI : Citrus iyo (taxons inclus) (consulté le )
- (en) Référence GRIN : espèce Citrus iyo hort. ex Tanaka (consulté le )
Sur les autres projets Wikimedia :
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Tokurou Shimizu, Akira Kitajima et al., « Hybrid Origins of Citrus Varieties Inferred from DNA Marker Analysis of Nuclear and Organelle Genomes », PLOS ONE, , p. 58 (lire en ligne [PDF])
- (en) Tokurou Shimizu, « Breeding New Premium Quality Cultivars by Citrus Breeding 2.0 in Japan: An Integrative Approach Suggested by Genealogy », Horticulturae, vol. 8, no 6, , p. 559 (ISSN 2311-7524, DOI 10.3390/horticulturae8060559, lire en ligne, consulté le )
- (ja) のま果樹園, « みかんのことなら「のま果樹園」 [ Produced by 株式会社乃万青果 ] », sur みかんのことなら「のま果樹園」 [ Produced by 株式会社乃万青果 ] (consulté le )
- « 伊予柑 | ピンからキリまで », sur kissyarita.blog.fc2.com (consulté le )
- « 期待の新顔、弓削瓢柑(ゆげひょうかん) », sur 無茶々園|ジュース・柑橘・海産物・有機栽培・みかん|愛媛県・西予市 -, (consulté le )
- « Iyokan (agrume japonais) », sur Gastronomiac (consulté le )
- « miyauchi_iyo », sur citrusvariety.ucr.edu (consulté le )
- « CRC3980 », sur citrusvariety.ucr.edu (consulté le )
- (ja) 図説 果物の大図鑑, マイナビ出版, (ISBN 978-4-8399-5384-3, lire en ligne), p. 77
- (ja) « 特産果樹生産動態等調査 確報 平成30年産特産果樹生産動態等調査 年次 2018年 | ファイル | 統計データを探す », sur 政府統計の総合窓口 (consulté le )
- (ja) « 🌐|今年はネット・リモートでセールス 愛媛いよかん大使が知事訪問【愛媛】 », sur PORTALFIELD News, (consulté le )
- « いよかん・柑橘のことなら「みかんな図鑑」|伊藤農園 | 伊藤農園のみかんな図鑑 », sur www.ito-noen.com (consulté le )
- https://www.jetro.go.jp/ext_images/_Reports/63ed6342c5f90c4a/mikaku_kannkitukeikajitu.pdf
- https://www.jstage.jst.go.jp/article/nskkk1962/37/11/37_11_906/_pdf
- « ミカンジュースの10年連続金賞を受賞|公式 和歌山県有田の伊藤農園 », sur www.ito-noen.com (consulté le )
- (ja) « 愛媛伊予柑篇 第1回 甘くてジューシー。伊予柑のおいしさを発見!|地域一覧|地元とつくる、地元ポッキー|ポッキー|グリコ », sur 地元とつくる、地元ポッキー|ポッキー|グリコ (consulté le )
- (ja) « 『伊予柑マーマレード(レシピ)』 », sur こと葉 (consulté le )
- (en) « Candied Iyokan Peel », sur Bokksu (consulté le )
- (ja) « 受験生応援企画「いい予感風呂」いよかん », sur 和おんフロgood (consulté le ).
- « 頑張れ受験生!愛媛を代表する柑橘“伊予柑(いよかん)”を浮かべたお風呂に浸かって受験も“いい予感”?受験生応援企画「いい予感風呂」開催 », sur valuepress (consulté le )
- (ja) The Asahi Shimbun Company, « 愛媛イヨカン「いい予感!」 合格祈願、受験生に配る », sur 朝日新聞デジタル (consulté le )
- (en) Masayoshi Sawamura, Citrus Essential Oils: Flavor and Fragrance, John Wiley & Sons, (ISBN 978-1-118-07438-1, lire en ligne), p. 111
- (en) Milind Ladaniya, Citrus Fruit: Biology, Technology and Evaluation, Academic Press, (ISBN 978-0-08-055623-9, lire en ligne), p. 178
- 広井 満 et 高岡 大輔, « 伊予柑果皮油の研究 », 日本化学会誌(化学と工業化学), vol. 1973, no 7, , p. 1339–1344 (DOI 10.1246/nikkashi.1973.1339, lire en ligne, consulté le )
- (en) Keiko Uchida, Mitsuyo Matsumoto, Akio Kobayashi & Tei Yamanishi, « Composition of Oxygenated Compounds in Peel Oil from Citrus iyo and Its Variation during Storage », Agricultural and Biological Chemistry, , p. 6 (lire en ligne)
- (en) Samuel M. Cohen, Gerhard Eisenbrand, Shoji Fukushima et Nigel J. Gooderham, « FEMA GRAS assessment of natural flavor complexes: Citrus-derived flavoring ingredients », Food and Chemical Toxicology, vol. 124, , p. 192–218 (ISSN 0278-6915, DOI 10.1016/j.fct.2018.11.052, lire en ligne, consulté le )
- (en) « Iyokan Essential Oil 10ml », sur Muji.ie (consulté le )
- (en) Motoko Ohata, Lanxi Zhou , Shiori Ando , Shu Kaneko , Kazumi Osada , Yukihiro Yada, « Application of integrative physiological approach to evaluate human physiological responses to the inhalation of essential oils of Japanese citrus fruits iyokan (Citrus iyo) and yuzu (Citrus junos) », sur academic.oup.com (consulté le )
- « Validate User », sur academic.oup.com (consulté le )
- Chulwon Kim, Il Ho Lee, Ho Bong Hyun et Jong-Chan Kim, « Supercritical Fluid Extraction of Citrus iyo Hort. ex Tanaka Pericarp Inhibits Growth and Induces Apoptosis Through Abrogation of STAT3 Regulated Gene Products in Human Prostate Cancer Xenograft Mouse Model », Integrative Cancer Therapies, vol. 16, no 2, , p. 227–243 (ISSN 1534-7354 et 1552-695X, PMID 27185319, PMCID PMC5739124, DOI 10.1177/1534735416649659, lire en ligne, consulté le )