Io (Saariaho)
Io est une œuvre de musique spectrale pour orchestre, bande et électronique de la compositrice Kaija Saariaho écrite entre 1986 et 1987.
Contexte et création
[modifier | modifier le code]L'œuvre est une commande de l'Ircam pour fêter les dix ans du Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou. L'œuvre est créée le au centre Georges-Pompidou par l'Ensemble intercontemporain sous la direction de Péter Eötvös.
Orchestration
[modifier | modifier le code]Instrumentation d'Io |
Bois |
2 flûtes, flûte basse |
Cuivres |
2 cors, trombone, tuba |
Percussions |
2 percussionnistes |
Claviers / cordes pincées |
piano, harpe, célesta |
Cordes |
1 violon I, 1 violon II, 1 alto, 1 violoncelle, 1 contrebasse |
Analyse
[modifier | modifier le code]L'œuvre est « une synthèse de plusieurs pièces précédentes » dans laquelle l'ordinateur intervient sur plusieurs plans dans l'élaboration de la pièce[1]. Ainsi, l'outil électronique intervient autant dans la synthèse des sons que dans l'organisation thématique de l'œuvre, ainsi que dans les transformations touchant le jeu des instruments[1].
Matériau thématique : de l'harmonie au timbre
[modifier | modifier le code]Le matériau harmonique d'lo provient de l'analyse spectrale de notes de contrebasse et de flûte basse. Elle étudie ainsi les évolutions des composantes fréquentielles au cours du temps[1]. Elle sélectionne, dans ce panel de notes analysées, des « fenêtres temporelles » qui forment la progression thématique de l'œuvre[1]. La compositrice joue ainsi librement entre l'harmonie instrumentale et la synthèse électronique de sons[1]. L'usage de l'électronique permet de faire « un effet de zoom à l'intérieur du niveau microscopique du monde instrumental », le monde macroscopique étant donné par l'harmonie instrumentale seule[1]. L'harmonie de la pièce est indissociable du timbre instrumental et Kaija Saariaho explore la limite entre fusion et séparation des sons instrumentaux individuels[1]. Ainsi, le timbre, l'harmonie et l'orchestration entrent tous les trois dans une « relation organique », chacun influant sur l'autre[1]. On peut ordonner les différents sons sur un axe dont les extrémités seraient le timbre et le bruit, ainsi que la consonance et la dissonance[1]. Ainsi, les flûtes associent parfois à la note une consonne gutturale chuintante ou sifflante que fait l'interprète en même temps[1].
Matérieau thématique : du rythme au son
[modifier | modifier le code]L'ordinateur intervient aussi dans la production du matériau rythmique, qui permet à la fois des transitions continues et contrôlées[1]. Ainsi, dans la partie centrale de l'œuvre, l'ensemble orchestral est « scindé en une polyphonie de strates rythmiques différentes, se [métamorphosant] peu à peu pour retrouver la synergie d'un ostinato synchrone »[1]. Ainsi, c'est par la continuité que se développe la forme de l'œuvre[1].
Références
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]Note de concert
[modifier | modifier le code]- (fr) Centre Georges-Pompidou, Ensemble intercontemporain (dirigé par Péter Eötvös), Centre Georges-Pompidou, Paris, (Lire en ligne).
Liens externes
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