Hubert Juin

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Hubert Juin
Nom de naissance Hubert Loescher
Naissance
Athus, Drapeau de la Belgique Belgique
Décès (à 60 ans)
Paris, Drapeau de la France France
Activité principale
Distinctions
Auteur
Langue d’écriture Français

Hubert Juin, pseudonyme de Hubert Loescher, né le à Athus (Lorraine belge) et mort le (à 60 ans) à Paris, est un poète, romancier, essayiste et critique littéraire belge d'expression française.

Biographie

Hommage

Un centre culturel portant son nom a été inauguré dans sa ville natale d'Athus.

Œuvres (sélection)

Romans

Poésie

  • Le Cinquième Poème, Paris, Les Éditeurs français réunis, 1971
  • Les Guerriers du Chalco, Paris, Belfond, 1976 (ISBN 978-2-7144-1063-4)
  • La Destruction des remparts, Paris, Belfond, 1987
  • Le Livre des déserts, Paris, Falaize, 1957

Essais

Anthologies composées et présentées par Hubert Juin

Sur Hubert Juin

- Ferdinand Stoll, Hubert Juin ou la recherche de l'espace perdu, Luxembourg, Publications du Centre universitaire de Luxembourg, coll. "Études Romanes", n°IX, 1995, 92 p.

Tel qu'en lui-même

« Tel qu'en lui-même » est le titre d'un article d'Hubert Juin sur l'écrivain Roger Vailland paru dans Entretiens, Roger Vailland en 1970 aux éditions Subervie.

« À travers tant d'apparente diversité, remarque Hubert Juin, ce qui se perçoit c'est la permanence de Roger Vailland lui-même. » Son premier roman, Drôle de jeu, contient déjà cette dualité qui reflète sa personnalité, une « volonté de détachement » toujours contrebalancée par une « volonté de participation ». D'où ses efforts pour « se faire » et s'efforcer de devenir un homme d'acier, un bolchevik qu'il nommera ensuite un « homme souverain ». Il se projetait dans ses héros, chacun dévoilant un bout du portrait de l'homme, une parcelle de lui-même comme dans une toile cubiste. On le retrouve tour à tour et selon « ses saisons » en Milan dans Les Mauvais coups, en Lamballe dans Bon pied Bon œil, un peu en Eugène-Marie Favard dans Un jeune homme seul ou « de biais » en Don Cesare dans La Loi[1].

Il avait cette volonté de démystifier les tabous avec ce « regard froid » qu'il prônait et qui venait tout droit d'un XVIIIe siècle qu'il chérissait, avec ses personnages favoris, Don Juan[2], Casanova et Valmont qu'il oppose tour à tour dans son essai Laclos par lui-même. Ses références littéraires le marquent profondément. Tout jeune, il fait une découverte fondamentale, Arthur Rimbaud, auquel il consacre un article qui paraîtra dans le numéro 2 de la revue Le Grand Jeu. Ce sera ensuite Stendhal dans une volonté, écrit Hubert Juin, « de chercher sans cesse à comprendre les ressorts du monde et celui des passions… » Son parcours est aussi à l'image de l'un de ses contemporains, Ernest Hemingway, qui se voulait autant homme d'action, en prise avec le terrain, reporter-journaliste comme lui, que romancier traçant une peinture sociale par la puissance de l'écriture.

S'il penche un moment pour l'attitude de Don Cesare dans son roman La Loi et note dans son Journal « ça ne m'intéresse plus[3] », il écrit aussi, peu avant sa mort, dans un dernier article, « Éloge de la politique », « en attendant que revienne le temps de l'action, des actions politiques, une bonne, grande, belle utopie… ce ne serait déjà pas si mal. »

Notes et références

  1. N'a-t-il pas écrit dans La Truite à propos de Frédérique, son héroïne, comme Flaubert à propos de madame Bovary : « La Truite, c'est moi. » ?
  2. Voir la pièce de théâtre qu'il lui a consacrée, Monsieur Jean.
  3. À cet égard, voir la différence d'attitude lors d'un voyage à l'île de La Réunion, analysée dans le livre biographique Roger Vailland (livre) écrit par René Ballet et Élisabeth Vailland.

Liens externes