Hôtel Chabot

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Hôtel Chabot
L'hôtel Chabot en 1918.
Présentation
Type
Début de construction
XVIIIe siècle
Propriétaire initial
Famille Meilheurat
Propriétaire actuel
Propriété privée
Patrimonialité
Localisation
Pays
Région administrative
Département
Commune
Adresse
37 rue de Bourgogne
Coordonnées
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L'hôtel Chabot est un hôtel particulier situé à Moulins (France).

Localisation[modifier | modifier le code]

L'hôtel est situé sur la commune de Moulins, dans le département de l'Allier, en région Auvergne-Rhône-Alpes, au 37, rue de Bourgogne, dans la partie de cette rue proche des cours.

Description[modifier | modifier le code]

Hôtel évoquant le XVIIIe siècle par son plan et son décor, l'édifice constitue l'un des plus beaux exemples d'habitation moulinoise construite à la fin de l'Ancien Régime dans la tradition et les formes de ce siècle. L'hôtel est précédé d'une cour ouvrant sur rue par un portail et encadrée par les communs, tandis que la façade opposée, du côté parc, est précédée d'une terrasse surélevée. Façades au décor en losanges de briques rouges et brunes et en grès. Chacun des pavillons présente sur cour un large portail en plein cintre (remise et écurie). Entre ces pavillons et l'habitation s'insèrent deux petits bâtiments allongés dont les murs de brique sont reliés à chacun de ces angles par un arc de cercle formant contre-courbe. Au fond de la cour, l'hôtel comporte trois étages au-dessus du rez-de-chaussée. À l'intérieur, on trouve des parquets à feuilles, des cheminées Louis XVI, une vaste cage d'escalier avec montée à large volée à retours directs à partir de larges paliers intermédiaires. Fait remarquable, la cage d'escalier part du rez de chaussée et monte jusqu'au troisième étage[1].

Historique[modifier | modifier le code]

L'hôtel semble avoir été construit à la fin de l'Ancien Régime, peu de temps avant la Révolution, par la famille Meilheurat.

Jean Claude Meilheurat, propriétaire et dame Michelle Colin, son épouse, demeurant au lieu de Magny, commune de La Chapelle-aux-Chasses, vendent le 27 juin 1802, devant Me Saulnier, notaire à Moulins, leur maison de ville à Mr et Mme Jean Baptiste Mollot, qui demeurent au château des Louteaux, commune de Chézy, d'une famille originaire de Savoie.

Jean Baptiste Mollot décède en 1804 laissant son épouse propriétaire de la demeure. Sa veuve, Antoinette Michèle Curial, dame d'Auzon (1779-1847), sœur du général comte Curial, pair de France, premier chambellan du roi, épouse en deuxièmes noces en 1807 François Charrier (1780-1859), sous-préfet, anobli en 1816 avec le titre de chevalier, auditeur au Conseil d'État, maire de Moulins, président du Conseil général, veuf de Melle de Fradel, d'où une fille Clémentine Emmanuel Charrier (1816-1879) qui apporte l'hôtel aux Chabot au décès de sa mère. Elle avait épousé en 1837 Victor Chabot, sieur de Montchenin (1812-1886). Sous le Premier Empire, une partie de l'hôtel est louée au tribunal impérial. Deux enfants naissent de cette union : Abel et Marie.

Mr et Mme Victor Chabot voulurent se rapprocher du centre de Moulins et se portèrent acquéreur en 1859 de l'hôtel Montperroux qui devint par la suite l'hôtel Benoid-Pons; ils se séparèrent, en 1862, de leur héritage au bénéfice de Stéphanie Louise de Chabrol de Tournoëlle, veuve de Christophe Aimé Marchand des Marans. Mais, se ravisant en 1878, ils le rachetèrent.

L'héritier est Abel Chabot (1839-1922). C'est lui qui marque fortement l'hôtel par sa présence. Avocat de formation, fort érudit, poète à ses heures, grand collectionneur d'objets d'art (il crée un petit musée de serrures anciennes). À la tête d'une grosse fortune fit de grands travaux de rénovation à sa demeure lui redonnant son lustre d'origine, avec une replantation du jardin d'arbustes et de plantes d'essences rares (avec l'aide et les conseils de Paul Anacharsis Doumet, sieur de l'Arboretum et du château de Balaine, grand ami de la famille). Bienfaiteur de son ami l'évêque de Moulins, Mgr de Dreux-Brézé, qu'il aida par de nombreux dons pour la construction de la cathédrale et à qui il offre une des cloches frappées de ses armes et baptisée Irène, prénom de son épouse, Mr et Mme Abel Chabot étaient très mondains et recevaient chez eux toute la haute société de la région : ecclésiastiques, savants, écrivains…

Sans enfant, il teste en faveur de sa nièce la vicomtesse de Durat (1864-1947), fille unique de sa sœur Mme Benoid-Pons de Fréluc, en laissant l'usufruit à sa femme, qui y habita jusqu'en 1939. La vicomtesse de Durat procéda à un partage anticipé, en 1936, de tous ses biens, entre autres de l'hôtel Chabot, qui fut attribué à sa fille ainée la Comtesse Fulcran de Roquefeuil et s'en garda la jouissance jusqu'à son décès en 1947.

C'est dés cette époque que cette belle Maison de ville fut délaissée. A la fin de la seconde Guerre Mondial, l'hôtel est réquisitionné. Il est occupé par des Bureaux de la SNCF, puis par une école communale jusqu'au début des année 60. La famille de Roquefeuil en prennent la pleine propriété en 1947, l'immeuble est en très mauvais Etat. Ils se battent pour éviter sa destruction promise par la municipalité qui veut faire passer un boulevard à la place. Après plus de 10 ans de lutte, ayant eu gain de cause, le dernier fils de l'héritière avec son épouse, le Comte et la Comtesse François de Roquefeuil entreprendront la rénovation complète de leur demeure en 1969 et permettent ainsi sa sauvegarde.

L'hôtel est inscrit partiellement au titre des monuments historiques par arrêté du [1].

Protection[modifier | modifier le code]

Éléments protégés : les façades et les toitures de l'hôtel et des communs, l'escalier intérieur de l'hôtel, le portail sur rue, le sol de la cour, la terrasse sud et sa clôture[1].

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Cet article est partiellement ou en totalité issu de la page « Immeubles protégés au titre des Monuments historiques » , publié par le Ministère de la Culture et la Médiathèque du patrimoine et de la photographie sur le site Base Mérimée, le texte ayant été placé par l’auteur ou le responsable de publication sous la Licence Ouverte v2.0 (Etalab)
  1. a b et c Notice no PA00093199, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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