Georges Mathieu (1923-1944)

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Georges Mathieu
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Georges Victor MathieuVoir et modifier les données sur Wikidata
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Georges Victor Mathieu, né à Clermont-Ferrand le et mort fusillé dans cette même ville le , est un étudiant en lettres français transfuge de la Résistance et devenu collaborateur et fondateur d'un groupe de soutien à la Gestapo (Sonderkommando) dans le Puy-de-Dôme.

Biographie[modifier | modifier le code]

Études[modifier | modifier le code]

Georges Mathieu naît à Clermont-Ferrand en 1920. Il est le fils d'un colonel[1]. En , il est reçu au concours d'entrée à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, mais préfère s'inscrire à la faculté de lettres et de droit de l'Université de Clermont-Ferrand, avec l'intention de rejoindre Londres.

Résistance[modifier | modifier le code]

Georges Mathieu s'engage dans la Résistance française. En , Jean-Paul Cauchi, fondateur du groupe de résistants Combat Étudiant lié au réseau Combat, perd l'un de ses deux adjoints, Sturdze, arrêté et déporté alors qu'il tentait de gagner l'Angleterre en passant par l'Espagne. Cauchi le remplace par Mathieu.

Collaboration[modifier | modifier le code]

Le , Mathieu est arrêté sur la place de Rochefort-Montagne par la Gestapo. Le jeudi a lieu la grande rafle de Clermont-Ferrand, à laquelle il participe activement, en guidant les membres de la Gestapo, dénonçant ses anciens camarades et participant aux interrogatoires[2].

Mathieu s'installe ensuite à l'hôtel Majestic avec sa fiancée. Celle-ci étant enceinte, il obtient de Hugo Geissler une autorisation de mariage. Celui-ci a lieu le . Les témoins sont les responsables locaux du Sipo-SD, Paul Blumenkampf et Ursula Brandt.

Fin 1943, Mathieu constitue un Sonderkommando, formé de lui-même, de Jean Vernières, de Louis Bresson et de Paul Sautarel. La Gestapo l'installe au 8 avenue de Royat à Chamalières, près de son siège, au 2 bis de la même rue. Le Sonderkommando participe activement à la lutte contre les maquis et à la traque des résistants. En particulier, Mathieu joue un rôle important dans les arrestations et interrogatoires de Jacques Bingen et de Antoine Courson de Villeneuve.

Le Sonderkommando de Georges Mathieu organise, le , l'opération dite "de Riom" qui verra en particulier l'arrestation de Pierre Virlogeux, Claude Rodier et Jean Virlogeux.

Fuite[modifier | modifier le code]

Mathieu tente dans le même temps de reprendre contact avec le capitaine Émile Burcez, résistant en poste au 4e bureau de l'état-major de Vichy, membre du réseau Albert-Armand du commandant Auber de Peyrelongue. Lors d'une arrestation, Mathieu ignorera par ailleurs la présence du commandant, le laissant libre.

Le , deux semaines avant la libération de Clermont-Ferrand par les Alliés, Mathieu, avec Bresson et leurs épouses, quitte la Gestapo pour rejoindre le capitaine Burcez à Vichy. Il transmet à Burcez des informations, notamment sur les mouvements de la Wehrmacht, mais celui-ci ne peut le garder auprès de lui, et Mathieu est contraint de reprendre la route. Arrêtés par la Résistance, les deux couples sont reconnus et ramenés à Clermont-Ferrand, où ils sont emprisonnés le .

Procès[modifier | modifier le code]

Le procès de Georges Mathieu commence le . Il est condamné à mort et fusillé le . Les autres membres du Sonderkommando seront également exécutés à la suite de procès ultérieurs, et la condamnation à mort des épouses de Mathieu et de Bresson sera commuée en travaux forcés à perpétuité.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Anonyme, Après le drame de Clermont, in L'Université libre, 15 janvier 1944, reproduit dans La République du Silence, Harcourt, Brace and Company, New York, 1947, p. 305
  2. Bertrand Merle, 50 mots pour comprendre la résistance alsacienne, Strasbourg, Editions du Signe, 2022 p. (ISBN 978-2-7468-4334-9), p. 36

Liens externes[modifier | modifier le code]