Gaston Méry

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Gaston Méry
Fonction
Conseiller municipal de Paris
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Biographie
Naissance
Décès
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ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Faculté de droit et des sciences économiques de Paris (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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A travaillé pour
La Libre Parole (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata

Gaston Méry, né en 1866 et mort en 1909, est un essayiste, pamphlétaire et journaliste français d'extrême droite. Antisémite et antiméridionaliste, disciple d'Édouard Drumont[1], Gaston Méry est le rédacteur en chef du journal antisémite La Libre Parole[2]. Il popularise l'usage du terme « racisme » dans son roman Jean Révolte.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né à Sens, le 20 avril 1866[3], d'Amédée Méry, marchand mercier, il y fait des études classiques au collège de Sens. Après son service militaire, il retarde ses études de droit, à cause de la ruine de ses parents[4]. Tout en occupant les fonctions de maître-répétiteur à l'école Monge à Paris, il suit les cours de la Faculté de Droit, où il est reçu licencié en 1889. Il travaille ensuite pour l'Assistance publique avant de démissionner le 20 avril 1892, ayant été nommé rédacteur à la Libre Parole, le jour-même de sa fondation par Édouard Drumont.

Comme journaliste, son œuvre est polémique et lui vaut plusieurs poursuites judiciaires et duels, en particulier avec Laffon. Dans La Libre Parole, il prend la défense de Jean-Baptiste Bidegain, attaqué médiatiquement durant l'Affaire des fiches. Sa revue, L'Écho du Merveilleux, fondée en 1897, cherche à recueillir des faits qui auraient permis d'asseoir le spiritisme et le surnaturel sur une base rationnelle. Elle cherche aussi très souvent à prouver par des faits la vérité des dogmes catholiques et consacre, par exemple, plusieurs numéros à authentifier les apparitions mariales de Marie Martel à Tilly-sur-Seulles[5].

En 1900, il est élu sur un programme antisémite, comme représentant du faubourg Montmartre, au Conseil municipal de Paris, où il siègera jusqu'en 1909.

Gaston Méry est mort le 15 juillet 1909, après avoir souffert d'une phlébite fatale pendant trois mois[6].

Théoricien du « racisme »[modifier | modifier le code]

Dans son roman Jean Révolte, paru en 1892, Méry développe une certaine idée de ce qu'il nomme le « racisme », à l'époque un néologisme. Dans leur conception de la race, les antisémites français posaient alors la question leur propre identité raciale. Méry y répond en revendiquant une appartenance à une soi-disant « race celtique » et, de fait s'opposera, aux méridionaux qu'il identifie à une « race latine »[7]. C'est donc la volonté de renouer avec les racines de cette « race celtique » que Méry appelle le « racisme ».

Cette vision inspirera d'autres théories racialistes, dont celles de Maurice Barrès et Serge Sculfort de Beaurepas.

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • L'École où l'on s'amuse, Paris, Albert Savine, 1890.
  • Jean Révolte, roman de lutte, Paris, E. Dentu, 1892.
  • La Voyante de la rue de Paradis et les apparitions de Tilly-sur-Seulles, Paris, E. Dentu, 1896.
  • La Voyante et les maisons hantées, Paris, E. Dentu, 1896.
  • La Voyante et ses détracteurs : Nouveaux prodiges dans le Calvados, Paris, E. Dentu, 1896.
  • Les Mémoires de Vacher, le tueur de bergères, Librairie des publications populaires, 1897-1898.
  • Loubet-la-Honte, I: Son caractère, ses débuts, sa fortune, Paris, Librairie antisémite, 1899.
  • Loubet-la-Honte, II: Les conventions scélérates, le Panama, Dreyfus, Paris, Librairie antisémite, 1900.
  • Un complot maçonnique: La Vérité sur Diana Vaughan, Paris, Blériot.

Préface[modifier | modifier le code]

Bon de Novaye, Ce qui va nous arriver: Guerre et révolution d'après 45 prophéties anciennes et modernes, préface de Gaston Méry, Paris, Chamuel, 1896, p. 155.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « La Haine du Midi ».
  2. Jean-Marie Seillan, « Nord contre Sud. Visages de l'antiméridionalisme dans la littérature française de la fin du XIXe siècle », dans Loxias, Loxias 1, mis en ligne le 15 décembre 2003.
  3. Archives départementales de l'Yonne, « Sens : NMD ( 1866-1866 ) - 5 Mi 889/ 1 » (consulté le )
  4. Dictionnaire national des contemporains, vol. 2, Paris, Office Général d'édition, 1899-1919 (lire en ligne), « MERY (Gaston) », p. 346-347
  5. Francis Bertin, « Prophétisme et politique », dans Politica Hermetica, n° 8, p. 54.
  6. « Mort de Gaston Méry », La Libre Parole,‎ (lire en ligne)
  7. « Le "racisme" », La Presse,‎ (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]