Fulminate d'argent
Fulminate d'argent | |
Aiguilles de fulminate d'argent (III), vues au microscope |
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Identification | |
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Nom UICPA | oxidoazaniumylidyneméthane d'argent |
Synonymes |
fulminate d'argent |
No CAS | |
No RTECS | LS9340000 |
PubChem | 62585 |
SMILES | |
InChI | |
Apparence | solide cristallin |
Propriétés chimiques | |
Formule | AgCNO |
Masse molaire[1] | 149,885 ± 0,001 5 g/mol C 8,01 %, Ag 71,97 %, N 9,34 %, O 10,67 %, |
Propriétés physiques | |
Masse volumique | 3,938 g·cm-3 |
T° d'auto-inflammation | 170 °C |
Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | |
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Le fulminate d'argent(I), de formule générale Ag(CNO), est un explosif employé dans certaines amorces et détonateurs.
Il est très sensible aux chocs et frottements, donc dangereux à manipuler (il a été depuis longtemps source d'accident dans les pharmacies et laboratoires de chimie ou physique qui l'ont étudié ou utilisé[2], de même que dans des studios de photographie[3]).
Il est utilisé pour la confection de certains pétards, en très faible quantité, enrobant des graviers contenus dans de petites bourses de papier (marques Pets du Diable, Claque Doigt, Pois Fulminants).
Le fulminate d'argent peut être préparé d'une façon similaire au fulminate de mercure, mais ce sel est encore plus instable que le fulminate de mercure, il peut même exploser sous l'eau.
C'est un isomère du cyanate d'argent.
Histoire
[modifier | modifier le code]Dans les années 1780, Claude-Louis Berthollet étudie une forme d'« argent fulminant »[4]. Il en donne la formule et en décrit les propriétés dans les Observations sur la physique de l'abbé Rozier en [4]. En particulier, alors que d'autres fulminants doivent être enflammés ou chauffés pour détoner, il note la grande instabilité de l'argent fulminant (« contact d'un corps froid suffit pour faire détoner »).
Vers 1800, juste après le fulminate de mercure, Descostils, Cruicksanks et Brugnatelli[4] le décrivent avec plus de précision[évasif].
En 1824, Justus Liebig et Gay-Lussac publient une méthode d'analyse de cette substance [5].
En 1884, Calmels étudie la réaction des jodures[Quoi ?] primaires des alcools avec le fulminate d'argent[6][réf. incomplète].
Dans les années 1930, Muraour étudie la détonation dans le vide de fulminates en tant qu'explosif d'amorçage et suggère de travailler avec l'azoture d'argent[7].
En 1978, il est à nouveau réévalué comme détonant pyrotechnique potentiel, en dépit de sa dangerosité[8], et il est parfois utilisé pour l'étude des ondes de détonation et de déflagration[9]
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- Viel C (2005). Des accidents dans les laboratoires de chimie au XIXe siècle. Revue d'histoire de la pharmacie, 93(346), 175-186.
- Lefebvre, T., & Raynal, C. (2001). Les accidents du travail chez les photographes du XIXe siècle. Revue d'histoire de la pharmacie, 89(329), 121-124.
- Lemay, P. (1961). Berthollet invente des explosifs. Revue d'histoire de la pharmacie, 49(169), 53-57.(résumé)
- Liebig J & Gay-Lussac J.L (1824) Analyse du fulminate d’argent. Ann. Chim. et Phys, 25, 285œ311.
- Compt. rend, 99, 794.
- Muraour H (1936) Étude spectrale de la détonation dans le vide des explosifs d'amorçage. Journal de Physique et le Radium, 7(10), 411-416.
- En Collins, P. H., & Holloway, K. J. (1978). A reappraisal of silver fulminate as a detonant. Propellants, Explosives, Pyrotechnics, 3(6), 159-162 (résumé)
- Manson N (1987) [Manson, N. (1987). Historique de la découverte de l'onde de détonation. Le Journal de Physique Colloques, 48(C4), C4-7. Historique de la découverte de l'onde de détonation]. Le Journal de Physique Colloques, 48(C4), C4-7.