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Famille de Morsier

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Famille de Morsier
Blasonnement De sable, au mors d'argent et à la bordure d'azur
Période XVe siècle - XXIe siècle
Pays ou province d’origine Drapeau de la Savoie Duché de Savoie
Charges Député de Genève
Fonctions militaires officiers supérieurs
Fonctions ecclésiastiques Chanoine
Récompenses militaires Ordre national de la Légion d'honneur
Compagnon de la Libération

La famille de Morsier, anciennement de Morsy, est une famille de la noblesse savoyarde[réf. nécessaire] et suisse, originaire du Chablais, en Savoie, et émigrée en Suisse à la suite de sa conversion au protestantisme au XVIe siècle[1].

Établie désormais entre la France et la Suisse, elle a donné aux XIXe et XXe siècles plusieurs responsables politiques à la ville de Genève, des philanthropes chrétiens et un officier de marine français de la Seconde Guerre Mondiale, Compagnon de la Libération.

Histoire[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

La famille de Morsier est originaire du Chablais savoyard[2]. Émile Vuranet (1943), qui reprend les travaux de Louis-Étienne Piccard, indiquait qu'il s'agit d'une famille de notaires, qui était établie au hameau de Morsier, près de Marclaz, aux environs de Thonon[3], au cours du Moyen Âge[4]. Le château de Morcy, qu'a fait construire Loys de Morsier, est situé à l'ouest de la ville[5].

La notice de l'Inventaires des Archives cantonales vaudoises mentionne que « selon la tradition », ce village ou hameau, que l'on trouve orthographié de nos jours sous la forme Morzier, serait celui situé entre les communes de Bons-en-Chablais et Brenthonne (Haute-Savoie)[3]. Elle précise par ailleurs qu'« en 1550, il existait dans la commune de Morsier six familles de ce nom, 1 famille à Brenthonne, 1 famille à Filly et 2 hommes à Thonon »[3]. Le document avance également pour origines le lieu dit Morcy, dans les environs de Thonon[3].

Vers 1480, Loys de Morsier, bourgeois de Thonon, fait bâtir l'actuel château de Morsy, passé ensuite par mariage aux Brotty d'Antioche[6],[5].

En 1598, la veuve Morsier, refusant d'abjurer, part s'établir dans le pays de Vaud[4].

Ascension familiale et installation en Suisse[modifier | modifier le code]

Thonon, capitale du Chablais, attire alors une grande partie de l'élite savoyarde, attirée par le séjour de la Cour au château de Ripaille[7].

Les Morsier y exercent alors les fonctions de notaire. Cette profession est considérée, en Savoie, jusqu'en 1559 comme non dérogeante et donc compatible avec l'état de noblesse[8].

Le dossier d'enregistrement de noblesse de Jean-François de Morsier (1668-1747), lieutenant-colonel au service de l'Angleterre et commandant la place de Rorschach, auprès du Conseil souverain de Berne, conservé aux archives cantonales vaudoises, contient néanmoins différents documents qui permettent de retracer l'histoire de cette famille, depuis environ 1470[9][réf. à confirmer].

Noble Janus de Morsier, fils de Loys, est notaire à Thonon entre 1512 et 1519[10].

Noble Francois de Morsier, son fils, également notaire à Thonon, en 1540, a quatre fils, André Claude-Hippolyte, Gaspard et François, tous notaires et établis en pays de Vaud à cause de leur religion protestante[11].

C'est d'André et de son fils Charles que descend Jean-François qui demande et obtient de la ville de Thonon une attestation de la noblesse de sa famille le 26 mars 1693[12], et du Conseil souverain de Berne la reconnaissance de sa noblesse ancienne le 25 janvier 1723[13].

Comme de nombreuses familles de la noblesse suisse, les Morsier fournissent au XVIIIe siècle des officiers aux armées européennes. Outre Jean-François de Morsier, déjà cité, son fils Jean-François de Morsier (1705-1765) est écuyer de la province de la Floride Occidentale, où il meurt à Pensacola, au service de l'Espagne. Louis de Morsier (1752-1826), petit-fils de Jean-François sert de son côté comme colonel au service de la Hollande et participe à la guerre de 1787 contre la Prusse[14].

La fréquentation de la noblesse européenne pousse les Morsier à adopter les idées des Lumières, faisant bâtir une maison de campagne, cultivant les lettres, voyageant à Londres, Paris, Venise[14]...

Peu avant 1800, la famille de Morsier s'implante par mariage à Genève, où elle s'agrègera bientôt aux anciennes familles patriciennes de la ville, auxquelles elle sera désormais associée[14].

Personnalités[modifier | modifier le code]

Propriétés[modifier | modifier le code]

  • Château de Morcy, à Thonon (XVe-XVIe siècles).
  • Domaine des Ursins, à Montherod (1709-2003).
  • Domaine de Morsier à Mont-sur-Rolle (depuis 1793).
  • Domaine de Vieux-Plonjon, à Genève (Eaux-Vives), depuis 1803 et jusqu'au XXe siècle.

Armoiries[modifier | modifier le code]

La famille de Morsier porte de sable, au mors d'argent, à la bordure d'azur.[11]

Alliances[modifier | modifier le code]

Les principales alliances de la famille sont : Brothier de Concise (1511), de Querlaz (1570), Rolaz du Rozey (vers 1570, 1778), Rebut (vers 1600), Arpeau (1666), Lemaire (1700), Grivel d'Aubonne (1746), Rigaud (1795), Schmidtmeyer (1825), Roguin (1837, 1849), Puerari (1856), Naville (1863), Fatio (1887), Claparède (1888, 1889), de Rham (1900), de Budé (1901), Pijl (1917), Appert (1933), Françoise (1941), Cremer (1947).

Hommages[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Gustave de Morsier, Notes sur la famille de Morsier, Paris, 1906.
  • Jean-François de Morsier, « Mémoires de Jean-François de Morsier (1666-1732) », in Soldats suisses au service étranger, avec notices et portraits. 8 volumes (1908-1919), Volume 6, A. Jullien, Genève, 1916.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Benoît de Diesbach Belleroche, Dictionnaire des familles nobles subsistantes de Suisse, Intermède Belleroche, Fribourg, 1996, p.42 [1].
  2. « Séance de rentrée du 14 octobre 1929 », Mémoires & documents de l'Académie chablaisienne, Thonon-les-Bains, no t.38,‎ , p. XXXIV (lire en ligne).
  3. a b c et d « Morsier (famille de) », sur Archives cantonales vaudoises (consulté en ).
  4. a et b « Séance de rentrée du 8 novembre 1943 », Mémoires & documents de l'Académie chablaisienne, Thonon-les-Bains, no t.47,‎ , p. L (lire en ligne).
  5. a b et c « Château de Morcy, une demeure historique sauvegardée », Le Dauphiné libéré,‎ (lire en ligne).
  6. Mariage de honorable Pierre Brothier avec Ayma de Morsier, en 1511, in Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle : t. VII. Bré-Bur., Evreux, Paul Hérissey, (lire en ligne), p. 213.
  7. Louis-Etienne Picard, Histoire de Thonon et du Chablais, J. Niérat & Cie, Annecy, 1882, p.164 sq.
  8. Cédric Mottier, "Le procès des Dumonthay, usurpateurs de noblesse (1580-1582), ou la plume contre la robe. Vers la formation d’une noblesse d’Ancien Régime dans les États de Savoie", dans Études Savoisiennes, numéro 13-14, années 2004-2005, p. 93-142. Article édité en ligne sur Cour de France.fr le 1er juillet 2011 [2]
  9. La reconnaissance de la noblesse ancienne des Morsier est le fruit d'une analyse rigoureuse des preuves apportées par la famille, la procédure ayant duré une trentaine d'années. Cette reconnaissance permet en effet de bénéficier de privilèges politiques importants avec un droit héréditaire d'acquisition des fiefs féodaux et d'accès aux charges gouvernementales. De fait, en 1643, la promulgation d'une loi constitutionnelle a formalisé les privilèges des familles nobles et bourgeoises éligibles au Grand Conseil. Plus tard, en 1731, l'usage des titres de noblesse étrangers est interdit. En 1761, les patriciens sont autorisés à se faire appeler wohledelgeboren, et, en 1783, à faire précéder leur nom de la particule "von" [3]
  10. Mémoires et documents publiés par l'Académie Chablaisienne, volume 2, 1888, p18.
  11. a et b Jacques Augustin Galiffe, Notices généalogiques sur les familles genevoises : depuis les premiers temps, jusqu'à nos jours (vol. 3), Genève, J. Barbezat, (lire en ligne), p. 334-336.
  12. Archives cantonales vaudoises, Certificat de noblesse par la Ville de Thonon daté du 26 mars 1693 [4].
  13. Archives cantonales vaudoises, Acte de noblesse par l'avoyer et conseil de Berne daté du 25 janvier 1723 [5].
  14. a b et c Archives cantonales vaudoises, [6]
  15. Archives cantonales vaudoises [7]
  16. Alain Dubois, Gente ferocissima : société et mercenariat en Suisse (XVe-XIXe s.), Ed. d'En Bas, 1997
  17. Henri Delédevant et Marc Henrioud, Le livre d'Or des Familles Vaudoises. Répertoire général des familles possédant un droit de bourgeoisie dans le canton de Vaud, Éditions Spes, Lausanne, 1923
  18. Histoire de la Commune des Eaux-Vives, de 1815 à 1930 [8]
  19. Didier Cattin, Une école de son temps, Éditions IES, 2019, p.49 [9]
  20. Elisabeth Bolbenes, Révolutionner l'histoire: Rendre visible le génie des femmes, Éditions les 3 colonnes, 2024.
  21. Le mouvement féministe : organe officiel des publications de l'Alliance nationale des sociétés féminines suisses, 1939.
  22. "Lifetime devoted to child welfare", The Times, édition du 20 mars 1959