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Datte

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Dattes et « noyaux »
Deglet : Dattes et « noyaux »

La datte est le fruit comestible du palmier-dattier (Phœnix dactylifera, L.). C'est un fruit charnu, oblong, de 4 à 6 cm de long, contenant un noyau allongé, marqué d'un sillon longitudinal. C'est un fruit très énergétique.

Botanique

Dattes au stade khalal (partiellement mûres)
Régime de dattes
Une datte medjool
Principaux pays producteurs en 2005

Sur le plan botanique, la datte est une baie, car son péricarpe est entièrement charnu. Le « noyau » de datte, enveloppé dans l'endocarpe membraneux, est en fait une graine très dure, à albumen corné.

Lors de la récolte, elle se présente en régime (issu de l'inflorescence femelle) pouvant regrouper une centaine de rameaux et plusieurs centaines de dattes.

Qualités nutritionnelles

La datte fraîche, telle qu'elle est quand elle arrive à maturité, est un fruit fragile et délicat à transporter. La datte sèche est plus fortement déshydratée, elle contient environ 20 % d'eau, contre 70 % pour la datte fraîche. Sa valeur énergétique est de 287 kcal par 100 grammes. Elle est très riche en sucres (glucose, fructose et saccharose). Elle contient également des vitamines (B2, B3, B5 et B6) et une faible quantité de vitamine C, des sels minéraux (potassium et calcium). Elle est également riche en chrome (faisant passer l'envie de sucre), ainsi qu'en fibres.

Les dattes étaient l'ingrédient de base du diaphoenix, remède de la pharmacopée maritime occidentale au XVIIIe siècle [1].

Production

En moyenne plus de 5 millions de tonnes de dattes sont récoltées dans le monde chaque année[2]. L'Égypte est le plus gros producteur, mais les dattes voyageant peu – 90% de la production est consommée dans son pays d'origine, notamment comme aliment pour le bétail –, l'Europe est surtout approvisionnée par l'Afrique du Nord (principalement Tunisie et Algérie).

Alors que l'on en a recensé plus de trois cents, la variété (le cultivar en fait) la plus répandue sur les marchés européens est la Deglet Nour, déjà favorisée par les administrations coloniales, puis étatiques.

Le Maroc a longtemps produit une autre variété, charnue et moelleuse, jugée plus raffinée par les connaisseurs, la Mejhoul (medjool). Mais au XIXe siècle une épidémie a ravagé la plupart des palmeraies marocaines. Quelques plants ont néanmoins pu être sauvés et réinstallés dans le sud de la Californie. C'est pourquoi le marché européen est aussi approvisionné en dattes américaines[3].


Production en tonnes. Chiffres 2003-2004
Données de FAOSTAT (FAO)

Égypte 1100000 19 % 1100000 19 %
Iran 875000 15 % 880000 15 %
Arabie saoudite 830000 14 % 830000 14 %
Émirats arabes unis 760000 13 % 760000 13 %
Pakistan 650000 11 % 650000 11 %
Algérie 492200 8 % 450000 8 %
Soudan 330000 6 % 330000 6 %
Oman 238611 4 % 238611 4 %
Libye 140000 2 % 140000 2 %
Chine 120000 2 % 125000 2 %
Tunisie 111000 2 % 110000 2 %
Autres pays 237893 4 % 237457 4 %
Total 5884704 100 % 5851068 100 %

Aspects culturels

Vente de dattes à Dakar au moment du Ramadan

Le terme « datte » dérive du grec ancien δάκτυλος / dáktylos, doigt, en référence à la forme de ce fruit[4].

Traditionnellement, le musulman rompt le jeûne du Ramadan avec des dattes[5].

Dattes de Tunisie

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • E.-L. Bertherand, Le noyau de dattes au point de vue des propriétés alimentaires, thérapeutiques et industrielles notamment de la falsification du café, P. Fontana, 1882
  • Guillaume Crouzet, « La délicate datte "Mejhoul" », Le Monde, 29 mai 2002
  • Jean-Henri Fabre, Un voyage au pays des dattes : monographie du palmier-dattier dans l'extrême-sud constantinois avec quelques considérations économiques sur la maturation artificielle des dattes, B. Sirven, 1920
  • N. Kechaou, M. Bagane, M. Maalej et C. Kapseu, « Approche empirique de la cinétique du séchage des dattes » , Sciences des aliments, 1996, vol. 16, n° 6, p. 593-606
  • Odette du Puigaudeau, La grande foire des dattes. Adrar mauritanien (avec 61 photographies de l'auteur, 1 dessin et 2 cartes), Plon, 1937
  • I. Booij, G. Piombo, A. M. Risterucci, M. Coupé, D. Thomas et M. Ferry, « Étude de la composition chimique de dattes à différents stades de maturité pour la caractérisation variétale de divers cultivars de palmier dattier (Phoenix dactylifera L.) », Fruits, 1992, n° 47 (6), p. 667-678.

Liens externes

Notes, références

  1. D'après Dorvault, dans l'ouvrage de Yannick Romieux, De la hune au mortier, Éditions ACL, Nantes, 1986.
  2. « La délicate datte "Mejhoul" », Le Monde, 29 mai 2002
  3. « La délicate datte "Mejhoul" », loc. cit.
  4. Informations lexicographiques et étymologiques de « datte » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
  5. Jean-Claude Ribaut, « Les sucreries du ramadan », le Monde, 12 octobre 2006