Cristóvão Ferreira

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Cristóvão Ferreira
Biographie
Naissance
Décès
4/5 novembre 1650 (environ 70 ans)
Nagasaki, Japon
Sépulture
Zuirinji Temple (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Cristóvão Ferreira
Nationalité
portugaise
Formation
Langues orientales, philosophie et théologie
Activité
Missionnaire, homme de science, écrivain
Parentèle
Sugimoto Chūkei (d) (gendre)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Ordre religieux

Cristóvão Ferreira (en français Christophe Ferreira), né vers 1580 à Torres Vedras (Lisbonne) au Portugal et mort le 4 ou à Nagasaki (Japon), est un prêtre missionnaire jésuite portugais qui apostasie après avoir été torturé lors des grandes persécutions anti-chrétiennes au Japon.

Biographie[modifier | modifier le code]

Le nom de Ferreira apparait gravé sur la tombe de son beau-fils Sugimoto Chūkei et de sa famille.

Né vers 1580 à Torres Vedras au Portugal, Ferreira entre dans la Compagnie de Jésus en 1596. Il est envoyé en Asie, où il fait ses études de philosophie et de théologie à Macao avant de devenir sitôt ordonné prêtre missionnaire au Japon. En 1612 il se voit confier la charge de trésorier de la mission Jésuite au Japon avant d'entrer dans la clandestinité à partir de 1614 au moment où le shogunat Tokugawa déclare le christianisme illégal. En 1617, il est supérieur des Jésuites de Kyoto restés dans le pays malgré les persécutions. En 1633, après l'arrestation de Sebastian Vieira, il devient le supérieur religieux de tous les jésuites présents au Japon[1].

En 1633, Ferreira est capturé et abjure la foi chrétienne après avoir été torturé pendant cinq heures. Il devient le plus connu des « prêtres déchus ». Il se renomme Sawano Chuan (en japonais: 沢野忠庵). Conformément à la loi japonaise, il s'inscrit dans un temple bouddhiste et se définit lui-même comme « un membre du courant Zen », même si ses écrits autorisent plutôt à placer sa pensée dans le courant du droit naturel[2].

Après son apostasie, il épouse une Japonaise et participe à des jugements gouvernementaux de jésuites capturés ou de Japonais supposés chrétiens (pratique du fumi-e). Il écrit plusieurs ouvrages, notamment sur l'astronomie et la médecine. On lui donne également la paternité d'un livre intitulé La Supercherie dévoilée 「顕偽録」, rédigé en 1636, dans lequel il réfute les préceptes de la religion catholique[3] ; des controverses existent toutefois quant à l'auteur véritable de cet ouvrage[2]. Ferreira meurt à Nagasaki en 1650[4]. Selon certaines sources, il serait revenu à la foi catholique avant de mourir, aurait été torturé et serait mort martyr[5].

Fiction[modifier | modifier le code]

La personnalité du père Fereira comme le contexte des graves persécutions antichrétiennes au Japon - accompagnées de tortures raffinées - qui le conduisirent à abjurer la foi chrétienne inspirèrent plusieurs œuvres.

Littérature[modifier | modifier le code]

  • Silence, roman écrit par Shūsaku Endō, raconte l'histoire d’un jeune jésuite portugais, Sebastião Rodrigues (inspiré de la figure historique de Giuseppe Chiara (it)), envoyé au Japon pour soutenir les chrétiens persécutés et enquêter sur l'apostasie de celui qui fut son professeur au Portugal, Cristóvão Ferreira.
  • Butterfly Beast édité chez Mangetsu, manga dont l'un des personnages principaux est Cristovao Ferreira.
  • Le ciel ne parle pas, roman de Morgan Sportès

Cinéma[modifier | modifier le code]

En 2007, le réalisateur Martin Scorsese a annoncé son intention de réaliser une adaptation du livre. Le tournage débute en . Le film sort sur les écrans en France en . Scorsese présente les différents éléments connus de la vie de Ferreira : la torture et la vue de ses confrères torturés, l'apostasie, la rédaction d'ouvrages, la mention de son mariage, etc. L'une des dernières scènes le présente en train de faire la chasse aux objets de piété chrétiens dissimulés. Une parole échangée (« Our Lord ») avec Sebastião Rodrigues laisse penser que sa foi chrétienne n'a pas disparu, même si tous les signes extérieurs montrent le contraire.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Nathalie Kouamé, Les Jésuites, Histoire et Dictionnaire, Paris, Bouquins éditions, (ISBN 978-2-38292-305-4), p. 677 - 678
  2. a et b Cieslik, Hubert (1973). "The Case of Christovão Ferreira". Monumenta Nipponica 29
  3. Choque Luso No JapÃo Dos SÉculos Xvi E Xvii, José Yamashiro, 1989, p. 150ff
  4. Henrique Leitão (2000). "Reseña de 'La Supercherie Dévoilée. Une Réfutation du Catholocisme au Japon au XVIIe siècle' de Jacques Proust" Bulletin of Portuguese / Japanese Studies, December, Año/Vol 1, Universidade Nova de Lisboa. Lisboa, Portugal, 131-134
  5. (en) Francis Britto, « The case of cristovao Ferreira », Monumenta nipponica,‎ (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]