Consommation ostentatoire
La consommation ostentatoire est une consommation destinée soit à montrer un statut social, un mode de vie, soit à faire croire aux autres que l'on possède ce statut social, mode de vie ou personnalité.
Ce concept est fondateur en sciences sociales[réf. nécessaire]. Il était utilisé originellement pour décrire la consommation des classes supérieures, que ce soit dans les pays occidentaux par les sociologues ou dans les sociétés économiquement moins développées par les anthropologues. Il s'applique aujourd'hui aussi bien pour étudier le comportement de consommation des nouveaux riches des pays émergents que celui des classes moyennes et pauvres de toutes les sociétés.
Théorie de la classe de loisir de Veblen
Le concept de consommation ostentatoire est la traduction française de l'expression anglaise « Conspicuous consumption », forgée par le sociologue et économiste américain Thorstein Veblen et exposée pour la première fois en 1899 dans son ouvrage Théorie de la classe de loisir. Dans cette étude des classes supérieures, de la très haute bourgeoisie aux USA, Veblen note que celle-ci gaspille temps et biens. Lorsqu'elle favorise dans la vie le loisir, elle gaspille du temps, et lorsqu'elle consomme de manière ostentatoire, elle gaspille des biens[1].
La consommation est statutaire[réf. nécessaire], elle peut servir à celui qui en fait un « usage ostentatoire » à indiquer un statut social. En d'autres termes, quelqu'un qui achète une voiture de luxe peut indiquer à celui qui achète une voiture familiale, « par mon statut, je n'ai pas besoin que ma consommation reflète mes besoins ». Par exemple, quand la « haute bourgeoisie américaine » de la fin du XIXe siècle fait usage de nombreux laquais, elle indique qu'elle est au-dessus de tous les besoins : plus elle a de laquais, plus elle affirme la nature non ancrée dans la nécessité de son statut[réf. nécessaire].
Ailleurs en sciences sociales
On retrouve ce concept sous une forme ou une autre dans la sociologie de Pierre Bourdieu, de Robert K. Merton et dans une autre mesure dans l'œuvre de Jean Baudrillard.[réf. nécessaire]
Pour Bourdieu, la fréquentation de certains lieux et les goûts esthétiques et culinaires des classes supérieures sont statutaires.[réf. nécessaire]
C'est ce que Merton appelle un effet latent de la consommation.[réf. nécessaire]
Effet Veblen
L'effet Veblen décrit une conséquence que peut avoir la consommation ostentatoire : le renchérissement des biens est assorti d'une augmentation de la consommation de ceux-ci.
Notes et références
- (en) "The Theory of the Leisure Class", sur le site archive.org.
Voir aussi
Bibliographie
- Thorstein Veblen, Théorie de la classe de loisir, 1970 (éd. originale : 1899)
- Roland Barthes, Mythologies, 1957
- Guy Debord, La société du spectacle, 1967
- Jacques Ellul, Métamorphose du bourgeois, 1967
- Jean Baudrillard, Le Système des objets : la consommation des signes, 1968
- Jean Baudrillard, La société de consommation, 1970
- Pierre Bourdieu, La distinction, 1979
- Christopher Lasch, La Culture du narcissisme, 2000 (éd. originale : 1979)
- Hector Obalk, Alain Soral et Alexandre Pasche, Les mouvements de mode expliqués aux parents, 1984
- Robert H. Frank (en), La course au luxe : L'économie de la cupidité et la psychologie du bonheur, 2010 (éd. originale : 2000)
- Hervé Kempf, Comment les riches détruisent la planète, 2007