Concerto pour flûte et orchestre d'Edison Denisov

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Concerto pour flûte et orchestre
Nb. de mouvements 4
Durée approximative Environ 25'
Dédicataire Aurèle Nicolet
Création 22 mai 1976
Dresde

Le Concerto pour flûte et orchestre est une pièce composée par Edison Denisov[1] en 1975 et créée par le flûtiste Aurèle Nicolet, à qui l'œuvre est dédiée, à Dresde en 1976 sous la direction de Hans-Peter Frank[2].

Composition[modifier | modifier le code]

La mort de Dmitri Chostakovitch, en août 1975, intervient lors de la composition du troisième mouvement. Denisov a confié dans un entretien que la nouvelle du décès de Chostakovitch a très probablement eu une influence sur l'écriture de ce mouvement et que c'est peut-être "[...] la raison pour laquelle [la musique] s'est avérée si triste et même quelque peu tristement expressive."[3].

Instrumentation[modifier | modifier le code]

Bois
1 flûte soliste, 1 clarinettes en si♭, 1 clarinette basse

(jouant aussi la petite clarinette en mi♭)

Percussions
1 vibraphone, 3 gongs, cloches, wood-blocks, 1 glockenspiel,

3 cymbales suspendues, 3 triangles, 3 bongos, 2 toms

Claviers
1 célesta
Cordes
6 violons, 5 altos, 4 violoncelles, 3 contrebasses, 1 harpe

Parmi les concertos de Denisov, celui-ci se distingue par sa formation de chambre ainsi que par l'absence des bois dans l'orchestre, excepté le groupe de trois clarinettes[4]. Ainsi, tous les instruments sont considérés comme des solistes indépendants, même les cordes[3].

Analyse[modifier | modifier le code]

Ce concerto se compose de quatre mouvements : Adagio - Allegro agitato - Andante - Adagio

Les quatre mouvements forment un ensemble homogène tant dans le matériau musical que dans la forme. En effet, toute la musique découle de la même série dodécaphonique, exposée dès les premières mesures par la harpe, la flûte et le vibraphone. Les quatre parties sont également liées par un concept dramatique général dans lequel le premier mouvement sert d'exposition globale du cycle, le deuxième de développement et le quatrième est une sorte de reprise.

L'écriture de la flûte soliste est très virtuose, en particulier dans les sections de cadenza qui représentent un condensé de toutes les nouvelles techniques et modes de jeu pour la flûte à l'époque (slap, flatterzunge, glissando, bisbigliendo, multiphonique, micro-intervalles, sons de clés)[1]. Ces passages particulièrement difficiles ont été introduits à la demande du dédicataire et créateur de l'œuvre, Aurèle Nicolet. Denisov était également intéressé par ces nouvelles techniques mais il les considère comme décoratives, le mélodisme étant de premier plan dans ce concerto[3].

Une analyse approfondie de la partition révèle la présence de rébus musicaux, non triviaux, qui jouent un rôle important dans la dramaturgie interne de l'œuvre. On y trouve symboliquement représentés le nom de Denisov et celui d'une femme dont il était épris ainsi que le motif BACH et le motif DSCH[5]

Discographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Concerto pour flûte et orchestre, publié par les « Edition Peters »
  2. « Concerto pour flûte et orchestre » sur le site de l'Ircam
  3. a b et c (ru) Dmitry Iosifovich Shulgin, Confessions d'Edison Denisov : d'après des entretiens, (ISBN 5-85285-183-3, lire en ligne), p. 238
  4. « Vidéo du Concerto pour flûte et orchestre de Denisov interprété par Olga Ivusheikova et dirigé par Alexander Mikhaylov dans la Grande Salle du Conservatoire de Moscou. Le concerto est précédé d'une courte présentation du compositeur. »
  5. (en) Dmitri Smirnov, « Symbolism in the Flute Concerto by Edison Denisov », SVET. DOBRO. VECHNOST,‎ 1999 (révision et traduction vers l'anglais en 2007) (lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • Vidéo du Concerto pour flûte et orchestre de Denisov interprété par Olga Ivusheikova et dirigé par Alexander Mikhaylov dans la Grande Salle du Conservatoire de Moscou