Commanderie de Valcanville

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Commanderie de Valcanville
Présentation
Fondation Drapeau de l'Ordre du Temple Templiers 1125
Reprise Drapeau des chevaliers hospitaliers Hospitaliers 1313
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Manche
Ville Valcanville
Géolocalisation
Coordonnées 49° 38′ 37″ nord, 1° 19′ 42″ ouest
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Commanderie de Valcanville
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Commanderie de Valcanville

La commanderie de Valcanville est une ancienne commanderie templière, fondée en 1125, puis hospitalière, aujourd'hui ruinée, dont les vestiges se dressent sur le territoire de la commune française de Valcanville, dans le département de la Manche, en région Normandie.

Localisation[modifier | modifier le code]

Le commanderie est situé à proximité de l'église Notre-Dame de Valcanville, dans le département français de la Manche, face à l'antique abbaye du Licornet qui se dressait au Vicel, de l'autre côté de la Saire[1].


Historique[modifier | modifier le code]

Vers 1125, Henri Ier Beauclerc, duc de Normandie et roi d'Angleterre, fils de Guillaume le Conquérant, donne aux Templiers le fief de Valcanville, avec son extension dans la paroisse de Canteloup et les villages de Saussetours-en-Théville et Vesly[2], sept ans après la constitution de l'ordre[1], à condition d'y édifier une commanderie[3].

Après la suppression de l'ordre du Temple et la dévolution des biens de l'ordre du Temple, en 1313, Valcanville est attribué aux Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem qu'ils posséderont durant plus de 400 ans, jusqu'à son abolition à la Révolution.

Le commandeur, à la fois seigneur spirituel et temporel de la paroisse avait le droit de moyenne et basse justice dans toute l'étendue de sa commanderie, qu'il faisait exercer par un sénéchal, un greffier et un prévôt, qui tenaient les plaids de la juridiction sous la grande porte d'entrée de la commanderie[1]. Les commandeurs Hospitaliers, ne dépendant nullement de l'évêque, étaient les patrons de l'église et nommaient le curé et les vicaires. L’évêque, qui ne pouvait pénétrer dans le chœur de l'église, administrait le sacrement de Confirmation depuis la nef[1]. Les hommes de la commanderie étaient exempts de tout logement de gens de guerres et devaient placer sur la façade de leur demeure la croix à huit pointes[4].

En 1630, François Juhel, seigneur de la Jocasserie (Ancteville) racheta au commandeur de Valcanville le fief d'Ancteville, ancienne propriété des Templiers[5].

Description[modifier | modifier le code]

La commanderie de Valcanville détenait sur le territoire le manoir seigneurial entouré de douves avec un vaste bâtiment à usage d'hôpital et sur la Saire deux moulins banaux, le Grand-Moulin et le Petit-Moulin, ainsi que plusieurs pièces de terre. Le moulin et le village de l'Hôpital en conservent le souvenir.

Les ruines de la commanderie templière du XIIe siècle voisinent avec les restes du logis des Hospitaliers reconstruit entre le XVe et le XVIIIe siècle[6], à proximité d'une maison récente[7]. Il subsiste du logis du XIIIe siècle une cheminée de pierre supportée par un pan entier de murs de l'époque templière[3], ainsi que des restes de murailles percées de meurtrières[8].

Sur une pierre de granit, rapportée sur la façade de l'ancien logis des commandeurs, est sculptée en relief une croix de Malte[1] aux huit pointes, symbolisant les huit béatitudes[4].

L'hôpital[modifier | modifier le code]

Dans la cour de la commanderie, un grand bâtiment servait d'hôpital pour soigner les malades[1].

L'église[modifier | modifier le code]

L'église actuelle, bâtie en 1827, par l'abbé Crochard, remplace une église édifiée par les Commandeurs. Seule la tour est ancienne, puisqu'elle date du XVe siècle. Elle est édifiée par les Hospitaliers, en 1426, car le clocher existant alors menace ruine. C'est une tour à bâtière, en granit, composée de trois salles : la salle supérieure qui abrite le beffroi, la salle moyenne qui abrite l'escalier permettant l'accès aux cloches, et la salle inférieure. Cette dernière est une salle voûtée, ornée en clef de voûte des armes de la Commanderie (de gueules à la croix d'argent). Elle était surnommée « chapelle des pouilleux » au temps où elle était occupée, pendant les offices religieux, par les pauvres et les mendiants de passage.

Les Commandeurs[modifier | modifier le code]

Dates Nom du commandeur
Liste des commandeurs hospitaliers de Valcanville
1355 Frère Guillaume Enguignart
1390 Frère Nicole du Roole
1408 Frère Denis Lemire
1424 Frère Gérard Christophe
1473 Chevalier Emery d'Amboise
1484 Frère Enguerran le Jeune
1509 Frère Jehan Chevreuse
1521 Chevalier Philippe de Bissy
1531 Chevalier Pierre Prevost
1551-1572 Chevalier Bertrand Le Grand, qui avait pour armes :
d'argent à la hure de sanglier de sable.
Avec en chef de religion, les armes de l'ordre : de gueules à la croix d'argent[1].
1574 Chevalier Louis Fleury, alias de Flory
1593 Chevalier Jean Boullet
1617 Chevalier François d'Hervey
1635 Frère Mathieu le Chevalier
1647 Chevalier Henri de Rosnel
1657 Chevalier Philippe Girard
1671 Chevalier Charles du Bois
1688 Chevalier Jacques-Gaston d'Aubray
1695 Chevalier Hypolite de Haudesens des Closeaux
1710 Chevalier Jean le Fay
1715 Chevalier Pierre Jean Guillery
1751 Chevalier Louis-Augustin Godehen
1776 Frère Étienne-Jean-Jacques Lemoine
1783 Frère Antoine Favray

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g Université Inter-Âges de Basse-Normandie - Antenne de Cherbourg (préf. Rodolphe de Mons), Blasons armoriés du Clos du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, , 214 p. (ISBN 2-85480-543-7), p. 189.
  2. Lecanu, 2e édition, vol. II, p. 436.
  3. a et b Maurice Lecœur, Le Moyen Âge dans le Cotentin : Histoire & Vestiges, Isoète, , 141 p. (ISBN 978-2-9139-2072-9), p. 17.
  4. a et b Edmond Thin, Le Val de Saire : Trésors d'un jardin du Cotentin sur la mer, Éditions OREP, , 165 p. (ISBN 978-2-915762-82-2), p. 132.
  5. René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 49.
  6. Maurice Lecœur (photogr. Christine Duteurtre), Val de Saire, Isoète, , 173 p. (ISBN 978-2-9139-2076-7), p. 69.
  7. Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-913920-38-5), p. 70.
  8. Guy Le Hallé, Châteaux forts de Basse-Normandie, t. II, Louviers, Ysec Éditions, , 160 p. (ISBN 978-284673-215-4), p. 111.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]